Lecture biblique : Jean 14:6 « Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »
Le Seigneur Jésus a dit: « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » Cette déclaration est sans équivoque. Elle nous indique que Christ est le chemin que Dieu nous a donné, qu'il est la vérité et la vie que Dieu nous a léguées. Christ est notre chemin, Christ est notre vérité, et Christ est notre vie. Par son intermédiaire, nous avons accès au Père. Tout ce qui est dans le coeur de Dieu et qui se trouve d'une manière ou d'une autre en rapport avec lui, est Christ, son Fils. Dieu ne nous donne rien en dehors de Christ. Concernant le domaine spirituel, il arrive souvent que les choses que nous voyons ou que nous abordons restent pour nous à l'état de notion, de simple lettre, sans aucune utilité spirituelle. C'est pourquoi, demandons à Dieu de nous ouvrir les yeux, afin que nous connaissions son Fils. Tout ce qui est essentiel dans une vie chrétienne - son origine, sa profondeur et ses richesses - repose dans la connaissance du Fils de Dieu. Il ne s'agit pas de connaître de nombreuses méthodes ou doctrines, ni de recevoir une grande puissance; ce qui importe vraiment, c'est de connaître le Fils de Dieu. Connaître le Fils de Dieu est le chemin, connaître le Fils de Dieu est la vérité, et connaître le Fils de Dieu est la vie. Notre puissance provient uniquement de notre connaissance du Fils. Dieu n'a que son Fils à nous offrir. C'est pourquoi une seule chose importe: connaître le Fils de Dieu.
Christ est le chemin
« Je suis le chemin » a dit le Seigneur. « Le chemin » peut aussi signifier « la méthode », ou « le moyen ». Le Seigneur désire nous faire comprendre qu'il est le chemin et le moyen par lesquels nous nous approchons de Dieu. Si nous avons Christ, nous avons le chemin et le moyen. Tout vrai croyant à fait au moins une fois ou l'autre l'expérience du Seigneur en tant que chemin et en tant que moyen. Si vous êtes sauvé, vous avez déjà accédé à Dieu en vous confiant au Seigneur Jésus en tant que votre chemin. Il est effectivement le chemin et sans lui, personne ne peut entrer dans la présence de Dieu. Tout vrai chrétien sait comment marcher sur ce chemin. Que le Seigneur soit loué ! Un nombre considérable de réels croyants a déjà appris la leçon qui consiste à s'approcher de Dieu par l'intermédiaire de Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. C'est également notre expérience. Ce chemin est unique; c'est Christ lui-même. Il n'existe aucun moyen en dehors de lui. Nous devons voir que le Seigneur Jésus est le seul chemin qui nous a permis d'entrer dans la présence de Dieu au moment de notre salut et qu'il reste ce chemin, à chaque instant.
Il existe des chrétiens qui ne cherchent que des méthodes spirituelles. Un jour, après avoir écouté un message ayant pour thème « La victoire par Christ et non par soi-même », un frère vint serrer la main de l'orateur et lui confia: « Depuis des années, je vais d'un échec à l'autre, mais à partir de maintenant, tout va changer ». Là-dessus, le frère qui avait prêché lui demanda: « Et comment donc? » Il reçut la réponse suivante: « J'ai toujours pensé qu'il devait y avoir une méthode qui m'assure la victoire, et aujourd'hui, je l'ai trouvée ! J'en loue le Seigneur ! C'est par le Seigneur que je serai victorieux, et non par moi-même. » Le prédicateur rétorqua alors franchement: « Si vous n'avez découvert qu'une méthode pour être victorieux, vous essuierez certainement de nouveaux échecs ». Pour quelle raison lui parla-t-il ainsi ? Parce que le Seigneur Jésus a dit: « Je suis le chemin ». En d'autres termes, lui seul est le chemin, la méthode. Il ne faut pas chercher de chemin en dehors de lui, puisqu'il est le chemin. Si nous ne nous en tenons qu'à une méthode, nous ne tarderons pas à découvrir son inefficacité. Dieu ne nous a pas donné un moyen ou une méthode; il nous donne son propre Fils. Nous écoutons souvent le récit des expériences des autres et nous nous enthousiasmons. Malheureusement, nous ne prêtons attention qu'à une méthode à appliquer; nous ne voyons pas le Seigneur qu'ils ont touché. Il en résulte maints échecs. La raison en est simple: nous n'avons pas appris à connaître le Seigneur en tant que chemin.
Il faut que nous comprenions toute la différence qui existe entre croire au Seigneur lui-même et croire à une méthode, à un schéma. Par la grâce du Seigneur, un frère vit quel genre de personne il était. Il s'humilia donc et se confia dans le Seigneur pour qu'il accomplisse en lui ce qu'il n'était pas en état de réaliser lui-même. Après quoi, il fut libéré et entièrement satisfait devant Dieu. Peu de temps après, un autre frère entendit son témoignage et pria Dieu immédiatement de l'éclairer lui aussi et de lui montrer combien il était inutile; il pria en outre pour apprendre, lui aussi, à s'attendre à Dieu et à s'abandonner à lui, dans l'humilité. Toutefois, chose étrange, il n'obtint pas la déliverance à laquelle l'autre frère avait goûté. Comment s'expliquer cela ? Le premier frère possédait une foi vivante qui lui avait permis de toucher le Seigneur et de s'attendre à lui, alors que le second avait repris une sorte de schéma de la foi. N'ayant pas la foi, il n'avait pas touché Dieu. Il avait adopté une méthode, mais non pas le Seigneur lui-même; or, une méthode ne possède aucune puissance ni aucune efficacité. Elle est morte, étant donné qu'elle n'est qu'une chose et non pas Christ lui-même.
Nous devons voir très clairement que dans le domaine spirituel, tout ce qui est en dehors de Christ est mort. Quelques-uns se demandent probablement pourquoi la prière du premier frère, qui croyait, a été exaucée alors que celle de l'autre frère, qui croyait aussi, ne l'a pas été. Pourquoi Dieu est-il miséricordieux envers l'un et non pas envers l'autre ? Il se peut même que quelques-uns en fassent le reproche à Dieu parce qu'ils ne saisissent pas que le second frère a simplement cru à une chose morte. Une simple méthode reste sans effet. Seul Christ est vivant. Même si l'on possédait toutes les méthodes, on n'aurait pas appris pour autant à être un enfant de Dieu, on l'est par la nouvelle naissance.
« Je suis le chemin », dit le Seigneur. Christ est le chemin; il est la méthode, le moyen. Frères et soeurs, Christ est-il votre chemin ? Votre méthode est-elle Christ ? Grâces soient rendues au Seigneur, si Christ est notre méthode, nous en sortirons victorieux. Mais si nous ne possédons qu'une méthode en dehors de Christ -- serait-ce la meilleure, la plus juste et la plus éprouvée -- elle ne reste cependant qu'une méthode morte et sans valeur spirituelle. Si tant de prières restent sans réponse et tant de témoignages sans effet, c'est parce que nous n'avons pas touché le Seigneur. Nous n'avons fait qu'imiter les méthodes des autres sans toucher le Seigneur lui-même.
Un serviteur du Seigneur donna un jour un message basé sur Romains 6 à 8. Lorsqu'il eut terminé, un autre frère lui dit: « Aujourd'hui enfin, j'ai saisi le moyen d'obtenir la victoire. Maintenant, tout est clair. Je crois que dorénavant, je n'aurai plus à subir de défaites comme par le passé. » Un troisième frère qui s'était joint à la conversation hocha un peu la tête. Lorsqu'on lui demanda ce qu'il en pensait, il répondit: « Je ne sais comment m'exprimer. Le Seigneur m'a ouvert les yeux. Je ne peux pas affirmer que j'ai vu le Seigneur mais je n'oserais pas dire non plus que je ne l'ai pas vu ». Ce frère-ci n'avait pas reçu de méthode, mais le Seigneur lui-même. C'est pourquoi il demeura ferme alors que l'autre, qui prétendait ne plus avoir à subir d'échecs, continua à tomber, du fait qu'il avait reçu une méthode et non pas le Seigneur lui-même. Le fait d'adopter une bonne méthode est sans valeur.
Il arrive malheureusement trop souvent que nous écoutions un message avec une fausse attente, avec un faux mobile. Au lieu de demander au Seigneur une révélation de sa Personne, nous essayons, avec notre raison, de saisir une méthode que nous pourrions ensuite nous approprier. Mais même si nous l'appliquions, nous n'obtiendrions rien. En revanche, il arrive que nous ayons l'impression d'avoir vu le Seigneur, sans oser l'affirmer. En fait, nous avons effetivement vu le Seigneur et nous avons pu ainsi vivre un réel changement dans nos vies. Que le Seigneur soit loué, c'est le chemin. Nous n'avons pas appris une méthode, mais nous sommes parvenus à connaître le Seigneur. Il est la méthode par excellence. En conséquence, après avoir entendu un passage ou un témoignage, demandons-nous si nous avons rencontré le Seigneur ou si nous avons appris une méthode. Ce n'est jamais par une méthode que nous expérimentons le salut, mais seulement lorsque nous connaissons le Seigneur lui-même. Nous ne serons pas davantage aidés si nous ne faisions qu'entendre les témoignages des autres. C'est seulement si nous mettons nous-mêmes notre confiance dans le Seigneur qu'il pourra agir en nous. Il se peut qu'on ne constate pas de différence extérieurement, mais en réalité la différence est considérable: nous avons, soit compris une méthode, soit reconnu le Seigneur comme notre méthode. Le Seigneur est le Seigneur de la vie. Celui qui le touche touche la vie. C'est seulement en touchant le Seigneur que nous recevons la vie.
Christ est la vérité
Le Seigneur n'a pas dit seulement qu'il était le chemin; il a ajouté: « Je suis la vérité ». Ce ne sont pas des paroles ni des doctrines au sujet de Christ qui sont la vérité, mais Christ lui-même. Malheureusement, de nombreux chrétiens n'entendent souvent par vérité que la doctrine et l'exégèse de la Parole de Christ, sans reconnaître qu'il est lui-même la vérité. La vérité n'est pas une doctrine, la vérité est une Personne: Christ. On lit dans Jean 8:32: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Frères et soeurs, réfléchissez bien: combien de vérités vous ont-elles réellement affranchis ? La Parole de Dieu affirme que la vérité nous affranchira, mais bien souvent la vérité n'est pour nous qu'une simple doctrine. Nos yeux n'ont pas encore été ouverts sur Christ. Peut-être parlons-nous de plusieurs doctrines depuis une dizaine d'années sans avoir jamais vu la vérité. Nous en avons probablement entendu parler depuis des années sans avoir vu ce qu'elle était vraiment. Les uns parlent de la vérité selon laquelle nous sommes morts avec Christ alors que la puissance et l'impact provenant d'un tel fait manque totalement. Les autres s'entretiennent de la vie de résurrection mais, dans leur vie, on ne boit pas l'efficacité de la résurrection. Si notre prédication ne consiste qu'à transmettre des doctrines, elle est morte et sans vie.
Un jour, un frère reçut la lettre d'un chrétien qui lui posait la question suivante : « Un frère a péché contre moi, mais je ne sais si je dois lui pardonner. Dis-moi donc, je te prie, ce que je dois faire. Mon coeur est en paix devant Dieu. Si tu me dis que je dois lui pardonner, alors je lui pardonnerai. Si tu me dis de ne pas lui pardonner, alors je ne lui pardonnerai pas. » Frères et soeurs, que pensez-vous d'un tel chrétien ? Supposez que l'être qui m'est le plus cher vienne à mourir et que j'écrive une lettre avec le texte suivante : « Celui que j'aimais est mort, est-ce que je dois pleurer ? Si tu dis que je dois pleurer, je pleurerai; mais si tu dis que non, je ne pleurerai pas. » Vous ririez naturellement d'une telle question; elle est stupide, tout simplement. Pleurer ou ne pas pleurer selon des instructions ne peut pas être un acte véritable. Il s'agit sans aucun doute d'un manque de sincérité, d'un comportement mort; ce n'est pas la vie. Soit vous pardonnez à votre frère, soit vous ne lui pardonnez pas. Mais si vous faites en sorte que votre pardon dépende de ce que vous recommanderont les autres, vous suivez une prescription morte et vos actions ne sont rien d'autre qu'un comportement mort et hypocrite.
Frères et soeurs, si l'origine de nos actes n'est pas le Seigneur qui vit en nous, si ce n'est pas Christ comme notre vérité, si nous agissons d'après une doctrine qui nous est imposée, notre conduite n'est alors qu'un comportement, dépourvu de vie. Voyez-vous la différence ? Elle est énorme. Agir selon un comportement exige l'exercice de notre mémoire, alors que la vie agit spontanément. Une parole qui découle de la vie ne nécessite pas l'intervention de la mémoire; elle jaillit d'une puissance que nous avons en nous: le Seigneur. C'est lui qui règne en nous, et non pas une doctrine. Que le jour vienne où Dieu nous ouvrira les yeux et où nous reconnaîtrons que seul Christ est la réalité de toutes les choses spirituelles ! Nous ne devons pas chercher à nous souvenir de nombreuses doctrines et vérités pour agir selon elles. Christ vit en nous; c'est l'essentiel. Il est notre vérité, et celle-ci est donc pleine de vie.
Un jour, un frère fut offensé par un autre. Ne pouvant réprimer ses sentiments, il réagit vivement. Après qu'il eut donné libre cours à son indignation, sa conscience commença à le travailler et il sentit qu'il devait aller s'excuser auprès du frère. Toutefois, dès qu'il pensait à l'objet de l'offense, sa colère remontait. Pourtant, il savait qu'il devait des excuses au frère. Il décida donc de le faire par lettre. Il prit la plume et commença à écrire : » Je sais que je n'avais pas à m'irriter contre toi. » Et à nouveau, il pensa à la manière dont le frère l'avait traité, et sa colère resurgit. Il attendit un moment, puis rédigea la fin de sa lettre. Mais tout en écrivant, il nourrissait en son coeur un sentiment de colère contre le frère. Il fut même en colère lorsqu'il alla poster sa lettre. Apparemment, cette lettre était le fruit d'une attitude chrétienne, mais au fond, elle ne résultait que d'une doctrine et n'émanait pas de la vie. Ce frère avait écrit une lettre d'excuses, il est vrai, mais son coeur était toujours plein d'amertume. S'il avait rencontré cet autre frère, il l'aurait salué et lui aurait peut-être serré la main, mais en gardant une rancoeur intérieure; ses paroles auraient sonné faux puisqu'elles étaient artificielles. Frères et soeurs, voyez-vous la différence ? Le Seigneur est la vérité. Tout ce qui n'est que doctrine et qui n'est pas le Seigneur lui-même est mort. Nous devons comprendre que toutes les choses spirituelles sont » vie » avec le Seigneur, mais « mort » sans lui. Si nous agissons parce que le Seigneur a brillé et opéré en nous, notre comportement est alors « vie ».
Christ est la vie
Après les paroles : « Je suis le chemin, la vérité », le Seigneur a ajouté : « et la vie ». Il va sans dire que chaque vie se traduit par un certain comportement; cependant, jamais un comportement ne pourra se substituer à la vie. Nous devons voir très clairement ceci : comportement n'est pas synonyme de vie. La vie accomplit tout sans effort, car la vie est Christ lui-même. De nombreuses personnes sont accablées par leur vie chrétienne; elles s'efforcent avec peine de vivre chrétiennement et s'épuisent en fin de compte. Oh ! que de doctrines austères ! Elles exigent de nous l'humilité, l'amabilité, l'amour, le pardon, la longanimité. Elles finissent par nous épuiser totalement ! C'est la raison pour laquelle de nombreux chrétiens considèrent la vie chrétienne comme une tâche astreignante. Plus ils essaient de vivre en chrétiens, plus ils ont de difficultés; et même après une longue période d'efforts, le résultat n'est toujours pas satisfaisant. Frères et soeurs, si Christ n'est pas la vie, nous n'avons pas besoin d'en fournir. Répétons-le : la vie est Christ lui-même. Jamais un comportement ne pourra remplacer la vie.
Il existe un grave malentendu parmi les enfants de Dieu. Beaucoup considèrent la vie comme quelque chose qu'ils doivent produire de leurs propres forces. Mais il n'y a pas la moindre raison pour que nous agissions de nous-mêmes, car si nous avons la vie, nous la manifestons automatiquement. Considérons un peu comment nos yeux voient et comment nos oreilles entendent. Nos yeux ne voient-ils pas par eux-mêmes ? Et nos oreilles n'entendent-elles pas sans peine ? Nos yeux voient et nos oreilles entendent naturellement, parce que la vie est en eux et parce que la vie se manifeste, tout simplement. Il faut que nous réalisions très clairement que la vie produit spontanément un certain comportement, mais que le comportement ne pourra jamais se substituer à la vie. La plus souvent, un comportement indique simplement qu'il n'y a pas ou peu de vie. La vie produit un bon comportement moral, mais un bon comportement moral ne pourra jamais remplacer la vie. Il peut arriver qu'un frère en loue un autre en disant : « Ce frère a beaucoup de vie » parce que ce dernier fait preuve d'amabilité et de modestie. En s'exprimant ainsi, il montre qu'il a passé à côté de l'essentiel, car le Seigneur a dit : « Je suis la vie ». Aussi aimable, équilibré et réservé que ce frère puisse être, il exprime des vertus qui ne sont pas la vie si leur source n'est pas Christ. On peut certainement dire de ce frère qu'il a bon caractère ou qu'il ne cause pas de difficultés, ou encore qu'il est aimable envers tout le monde et ne provoque pas de querelles, mais cela ne veut pas dire qu'il ait beaucoup de vie, étant donné qu'il ne fait que manifester ses particularités naturelles dont la source n'est pas Christ. Ces particularités ne sont pas la vie parce qu'elles ne sont pas Christ lui-même.
D'autres s'imaginent que la vie est une puissance. Selon eux, prendre le Seigneur comme leur vie revient à recevoir de lui la puissance requise pour faire le bien. Dieu nous montre pourtant que notre puissance n'est pas une chose, mais Christ lui-même. La puissance n'est pas une faculté nous permettant d'accomplir certaines choses, mais une Personne. La vie n'est pas une simple puissance, mais une Personne. Il ne s'agit donc pas d'avoir recours à Christ pour bien nous comporter, mais de le laisser s'exprimer à travers nous.
Un jour, un frère se rendait à une réunion quand un chrétien plus âgé l'interpella : « Pourquoi vous rendez-vous là-bas précisément? » « Parce qu'il y a la vie », répondit-il. L'homme d'un certain âge concéda : « C'est vrai, vos rencontres ne sont pas monotones car tous sont si enthousiastes; on ne saurait les comparer aux nôtes. » « Vous m'avez mal compris », répliqua le jeune frère. « Il ne s'agit pas de cela. » « Que voulez-vous dire? » s'enquit le frère plus âgé. Le jeune répondit : « Ce qui compte dans ces réunions, ce n'est pas l'enthousiasme, mais c'est le fait qu'il y a la vie. La vie n'est pas synonyme d'enthousiasme, de sentiments avivés ni de bruit. » Sur ce, le plus âgé dit : « Vous les jeunes, vous aimez sans doute les rencontres pleines d'excitation, mais moi, je préfère entendre des paroles bien pensées. Quand j'écoute des parole profondes, je touche la vie. Pour moi, voilà ce qu'est la vie. » Mais le jeune frère lui répondit : « J'ai souvent entendu les prédications profondes dont vous parlez, mais je n'ai pas touché la vie. » Chers lecteurs, de l'entretien de ces deux frères nous pouvons voir que ni des sentiments avivés ni des mots profonds ne sont synonymes de vie. Des mots pleins de sagesse, des propos intelligents, des raisonnements logiques et des exposés sensés ne sont pas forcément la vie.
Je ne m'étonnerais pas que certains me disent : « Il me paraît étrange que ni la ferveur ni de nobles pensées ne soient la vie. Où donc trouver la vie ? Qu'est-ce qu la vie, après tout? » Nous devons avouer que par des paroles nous ne parvenons pas à mieux expliquer ce qu'est la vie. Nous pouvons seulement dire que la vie est quelque chose de plus profond que les sentiments et les pensées. Lorsque quelqu'un la touche, il est instantanément vivifié intérieurement. Voilà ce qu'on appelle la vie. Qu'est-ce qu la vie ? La vie est plus profonde que la pensée; jamais une pensée ne surpassera la vie. En outre, la vie est plus profonde que les sentiments; ceux-ci sont bien superficiels quand on les compare à elle. Les pensées tout comme les sentiments sont quelque chose de bien extérieur en comparaison avec la vie. Qu'est-ce alors que la vie ? Le Seigneur Jésus a déclaré : « Je suis la vie. » Ne concluons donc pas trop hâtivement que nous avons touché la vie lorsque nous avons baigné dans une atmostphère survoltée que nous appelons « spirituelle ». Cherchons plutôt à connaître l'origine de cette atmosphère. Nous avons constaté à maintes reprises que les personnes douées pour créer une atmosphère survoltée connaissaient fort peu le Seigneur et que ceux qui s'enthousiasmaient facilement ne le connaissaient pas davantage. Seul Christ est la vie; le reste ne l'est pas.
Nous devons donc apprendre à connaître et reconnaître la vie. La vie ne dépend ni de notre enthousiasme, ni de nos sentiments, ni même de nos multiples pensées; elle est basée sur la manifestation de la Personne du Seigneur. Par conséquent, rien n'est plus important que de connaître le Seigneur. C'est en le connaissant que nous touchons la vie. Nous devons voir devant Dieu ce que veut dire : Christ est notre vie. Ceux qui s'enthousiasment facilement ou qui sont particulièrement brillants ne connaissent pas forcément le Seigneur. Pour le connaître, il faut avoir une vision spirituelle. Cette vision est la vie qui va nous transformer. Dès que nous connaissons le Seigneur comme notre vie, nous sommes conscients de l'absurdité de nos efforts naturels dans le domaine spirituel. Aussi nous confions-nous en lui seul.
Lorsque nous avons cru au Seigneur, nous ne savions pas encore ce que signifiaient ces mots : s'attendre au Seigneur. Mais petit à petit, nous avons appris à toujours plus placer notre confiance en lui, ayant découvert que tout dépendait de Christ en non de nous-mêmes. A l'aube de notre vie chrétienne, nous désirions recevoir une chose après l'autre; nous ne pouvions pas nous confier en lui en toutes choses. Après avoir progressé un peu dans notre vie chrétienne, nous avons commencé à apprendre à nous confier en lui et en avons vu la nécessité. Nous n'avons pas mis notre confiance en lui dans l'espoir qu'il nous accorde ceci et cela, mais dans la perspective qu'il réalise lui-même ce que nous n'étions pas à même de faire. Lorsque nous étions tout jeunes dans la foi, nous avions tendance à tout faire par nous-mêmes, parce que nous craignions que rien ne se passe ou que tout s'écroule. C'est pour cette raison que nous travaillions sans relâche. Par la suite, nous avons vu que le Seigneur devait être notre vie et avons alors découvert que tout dépendait de Christ et non pas de nous. En conséquence, nous avons appris à nous reposer et à nous confier en lui seul.
N'oublions jamais qu'au lieu de nous donner quantité de choses, Dieu nous donne son propre Fils. C'est pourquoi nous pouvons toujours lui présenter nos coeurs et regarder à lui en lui disant : « Seigneur, tu es mon chemin; Seigneur, tu es ma vérité et ma vie. Seigneur, c'est toi seul que je veux, et non ce que tu donnes. » Demandons donc à Dieu de nous accorder la grâce de voir Christ dans toutes les choses spirituelles. Jour après jour, nous devons saisir toujours mieux qu'en dehors de Christ, il n'y a ni chemin, ni vérité, ni vie. Comme nous sommes prompts à considérer des choses comme le chemin, la vérité et la vie ! Ou alors, nous qualifions de vie une atmosphère survoltée ou une pensée claire. Ou encore, nous confondons des sentiments profonds et un comportement avec la vie. Mais en réalité, rien de tout cela n'est la vie. Noujs devons absolument voir que seul le Seigneur est la vie. Christ est notre vie. C'est à lui que revient la tâche de manifester cette vie, de l'exprimer. Demandons-lui de nous libérer des mulitiples petites choses extérieures afin que nous le touchions, lui seul. Puissions-nous voir le Seigneur en toutes choses; nous trouverons le chemin, la vérité et la vie en apprenant à le connaître. Qu'il nous accorde de rencontrer le Fils de Dieu et de le laisser vivre en nous. Amen!
Une prière
« Seigneur, nous venons devant toi et implorons ta grâce. Seigneur, nous avouons que nous sommes aveugles et que nous ne voyons pas clair. Nous avons, certes, beaucoup de connaissances, mais nous ne connaissons pas Christ. Seigneur, tu sembles si loin de nous. Les choses sont apparemment si réelles, mais Christ ne nous est pas si réel. Seigneur, nous t'en supplions, ouvre nos yeux. Que Christ soit visible et réel en nous. Que les futilités disparaissent et que la vie nous remplisse. Seigneur, délivre-nous de tout ce qui nous voile, afin que nous puissions connaître ta Personne. Seigneur, tu dois être tout pour nous afin qu'en nous, tout soit plein de vie, et que les hommes ne voient que Christ lui-même en toutes choses. Seigneur, fais-nous voir combien ces deux voies sont différentes; de même que la voie des pécheurs diffère totalement de celle des justes, de même la voie des vrais chrétiens diffère totalement de celle des chrétiens d'apparence. Tu dois briser les résistances en nous. Seigneur,brise-nous. Ne permets pas que nous croyions avoir vu quelque chose, alors que nous n'avons rien vu; que nous pensions être sur le droit chemin, alors que nous n'y sommes pas; que nous nous imaginions être pleins de vie, alors que nous ne le sommes pas. Seigneur, touche-nous, prends racine en nous afin que tout ce que nous avons, que ce soit intérieurement ou extérieurement, ne soit que Christ. Seigneur, bénis cette parole et qu'elle porte des fruits en ramenant des êtres complètement à toi. Dis, Seigneur, ce que nous, les hommes, ne pouvons dire. Couvre la faiblesse humaine et pardonne la folie des hommes. Puisses-tu obtenir quelque chose pour toi-même parmi nous. Mets-nous à nu afin que nous nous voyions tels que tu nous vois. Que la lumière brille à l'intérieur des hommes et les éclaire pour qu'ils reconnaissent toute l'hypocrisie, toute la vanité et toutes les choses qui t'ont remplacé, Seigneur. Bénis cette parole et glorifie ton nom. Au nom de Jésus-Christ. Amen! »
Le Seigneur Jésus a dit: « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » Cette déclaration est sans équivoque. Elle nous indique que Christ est le chemin que Dieu nous a donné, qu'il est la vérité et la vie que Dieu nous a léguées. Christ est notre chemin, Christ est notre vérité, et Christ est notre vie. Par son intermédiaire, nous avons accès au Père. Tout ce qui est dans le coeur de Dieu et qui se trouve d'une manière ou d'une autre en rapport avec lui, est Christ, son Fils. Dieu ne nous donne rien en dehors de Christ. Concernant le domaine spirituel, il arrive souvent que les choses que nous voyons ou que nous abordons restent pour nous à l'état de notion, de simple lettre, sans aucune utilité spirituelle. C'est pourquoi, demandons à Dieu de nous ouvrir les yeux, afin que nous connaissions son Fils. Tout ce qui est essentiel dans une vie chrétienne - son origine, sa profondeur et ses richesses - repose dans la connaissance du Fils de Dieu. Il ne s'agit pas de connaître de nombreuses méthodes ou doctrines, ni de recevoir une grande puissance; ce qui importe vraiment, c'est de connaître le Fils de Dieu. Connaître le Fils de Dieu est le chemin, connaître le Fils de Dieu est la vérité, et connaître le Fils de Dieu est la vie. Notre puissance provient uniquement de notre connaissance du Fils. Dieu n'a que son Fils à nous offrir. C'est pourquoi une seule chose importe: connaître le Fils de Dieu.
Christ est le chemin
« Je suis le chemin » a dit le Seigneur. « Le chemin » peut aussi signifier « la méthode », ou « le moyen ». Le Seigneur désire nous faire comprendre qu'il est le chemin et le moyen par lesquels nous nous approchons de Dieu. Si nous avons Christ, nous avons le chemin et le moyen. Tout vrai croyant à fait au moins une fois ou l'autre l'expérience du Seigneur en tant que chemin et en tant que moyen. Si vous êtes sauvé, vous avez déjà accédé à Dieu en vous confiant au Seigneur Jésus en tant que votre chemin. Il est effectivement le chemin et sans lui, personne ne peut entrer dans la présence de Dieu. Tout vrai chrétien sait comment marcher sur ce chemin. Que le Seigneur soit loué ! Un nombre considérable de réels croyants a déjà appris la leçon qui consiste à s'approcher de Dieu par l'intermédiaire de Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. C'est également notre expérience. Ce chemin est unique; c'est Christ lui-même. Il n'existe aucun moyen en dehors de lui. Nous devons voir que le Seigneur Jésus est le seul chemin qui nous a permis d'entrer dans la présence de Dieu au moment de notre salut et qu'il reste ce chemin, à chaque instant.
Il existe des chrétiens qui ne cherchent que des méthodes spirituelles. Un jour, après avoir écouté un message ayant pour thème « La victoire par Christ et non par soi-même », un frère vint serrer la main de l'orateur et lui confia: « Depuis des années, je vais d'un échec à l'autre, mais à partir de maintenant, tout va changer ». Là-dessus, le frère qui avait prêché lui demanda: « Et comment donc? » Il reçut la réponse suivante: « J'ai toujours pensé qu'il devait y avoir une méthode qui m'assure la victoire, et aujourd'hui, je l'ai trouvée ! J'en loue le Seigneur ! C'est par le Seigneur que je serai victorieux, et non par moi-même. » Le prédicateur rétorqua alors franchement: « Si vous n'avez découvert qu'une méthode pour être victorieux, vous essuierez certainement de nouveaux échecs ». Pour quelle raison lui parla-t-il ainsi ? Parce que le Seigneur Jésus a dit: « Je suis le chemin ». En d'autres termes, lui seul est le chemin, la méthode. Il ne faut pas chercher de chemin en dehors de lui, puisqu'il est le chemin. Si nous ne nous en tenons qu'à une méthode, nous ne tarderons pas à découvrir son inefficacité. Dieu ne nous a pas donné un moyen ou une méthode; il nous donne son propre Fils. Nous écoutons souvent le récit des expériences des autres et nous nous enthousiasmons. Malheureusement, nous ne prêtons attention qu'à une méthode à appliquer; nous ne voyons pas le Seigneur qu'ils ont touché. Il en résulte maints échecs. La raison en est simple: nous n'avons pas appris à connaître le Seigneur en tant que chemin.
Il faut que nous comprenions toute la différence qui existe entre croire au Seigneur lui-même et croire à une méthode, à un schéma. Par la grâce du Seigneur, un frère vit quel genre de personne il était. Il s'humilia donc et se confia dans le Seigneur pour qu'il accomplisse en lui ce qu'il n'était pas en état de réaliser lui-même. Après quoi, il fut libéré et entièrement satisfait devant Dieu. Peu de temps après, un autre frère entendit son témoignage et pria Dieu immédiatement de l'éclairer lui aussi et de lui montrer combien il était inutile; il pria en outre pour apprendre, lui aussi, à s'attendre à Dieu et à s'abandonner à lui, dans l'humilité. Toutefois, chose étrange, il n'obtint pas la déliverance à laquelle l'autre frère avait goûté. Comment s'expliquer cela ? Le premier frère possédait une foi vivante qui lui avait permis de toucher le Seigneur et de s'attendre à lui, alors que le second avait repris une sorte de schéma de la foi. N'ayant pas la foi, il n'avait pas touché Dieu. Il avait adopté une méthode, mais non pas le Seigneur lui-même; or, une méthode ne possède aucune puissance ni aucune efficacité. Elle est morte, étant donné qu'elle n'est qu'une chose et non pas Christ lui-même.
Nous devons voir très clairement que dans le domaine spirituel, tout ce qui est en dehors de Christ est mort. Quelques-uns se demandent probablement pourquoi la prière du premier frère, qui croyait, a été exaucée alors que celle de l'autre frère, qui croyait aussi, ne l'a pas été. Pourquoi Dieu est-il miséricordieux envers l'un et non pas envers l'autre ? Il se peut même que quelques-uns en fassent le reproche à Dieu parce qu'ils ne saisissent pas que le second frère a simplement cru à une chose morte. Une simple méthode reste sans effet. Seul Christ est vivant. Même si l'on possédait toutes les méthodes, on n'aurait pas appris pour autant à être un enfant de Dieu, on l'est par la nouvelle naissance.
« Je suis le chemin », dit le Seigneur. Christ est le chemin; il est la méthode, le moyen. Frères et soeurs, Christ est-il votre chemin ? Votre méthode est-elle Christ ? Grâces soient rendues au Seigneur, si Christ est notre méthode, nous en sortirons victorieux. Mais si nous ne possédons qu'une méthode en dehors de Christ -- serait-ce la meilleure, la plus juste et la plus éprouvée -- elle ne reste cependant qu'une méthode morte et sans valeur spirituelle. Si tant de prières restent sans réponse et tant de témoignages sans effet, c'est parce que nous n'avons pas touché le Seigneur. Nous n'avons fait qu'imiter les méthodes des autres sans toucher le Seigneur lui-même.
Un serviteur du Seigneur donna un jour un message basé sur Romains 6 à 8. Lorsqu'il eut terminé, un autre frère lui dit: « Aujourd'hui enfin, j'ai saisi le moyen d'obtenir la victoire. Maintenant, tout est clair. Je crois que dorénavant, je n'aurai plus à subir de défaites comme par le passé. » Un troisième frère qui s'était joint à la conversation hocha un peu la tête. Lorsqu'on lui demanda ce qu'il en pensait, il répondit: « Je ne sais comment m'exprimer. Le Seigneur m'a ouvert les yeux. Je ne peux pas affirmer que j'ai vu le Seigneur mais je n'oserais pas dire non plus que je ne l'ai pas vu ». Ce frère-ci n'avait pas reçu de méthode, mais le Seigneur lui-même. C'est pourquoi il demeura ferme alors que l'autre, qui prétendait ne plus avoir à subir d'échecs, continua à tomber, du fait qu'il avait reçu une méthode et non pas le Seigneur lui-même. Le fait d'adopter une bonne méthode est sans valeur.
Il arrive malheureusement trop souvent que nous écoutions un message avec une fausse attente, avec un faux mobile. Au lieu de demander au Seigneur une révélation de sa Personne, nous essayons, avec notre raison, de saisir une méthode que nous pourrions ensuite nous approprier. Mais même si nous l'appliquions, nous n'obtiendrions rien. En revanche, il arrive que nous ayons l'impression d'avoir vu le Seigneur, sans oser l'affirmer. En fait, nous avons effetivement vu le Seigneur et nous avons pu ainsi vivre un réel changement dans nos vies. Que le Seigneur soit loué, c'est le chemin. Nous n'avons pas appris une méthode, mais nous sommes parvenus à connaître le Seigneur. Il est la méthode par excellence. En conséquence, après avoir entendu un passage ou un témoignage, demandons-nous si nous avons rencontré le Seigneur ou si nous avons appris une méthode. Ce n'est jamais par une méthode que nous expérimentons le salut, mais seulement lorsque nous connaissons le Seigneur lui-même. Nous ne serons pas davantage aidés si nous ne faisions qu'entendre les témoignages des autres. C'est seulement si nous mettons nous-mêmes notre confiance dans le Seigneur qu'il pourra agir en nous. Il se peut qu'on ne constate pas de différence extérieurement, mais en réalité la différence est considérable: nous avons, soit compris une méthode, soit reconnu le Seigneur comme notre méthode. Le Seigneur est le Seigneur de la vie. Celui qui le touche touche la vie. C'est seulement en touchant le Seigneur que nous recevons la vie.
Christ est la vérité
Le Seigneur n'a pas dit seulement qu'il était le chemin; il a ajouté: « Je suis la vérité ». Ce ne sont pas des paroles ni des doctrines au sujet de Christ qui sont la vérité, mais Christ lui-même. Malheureusement, de nombreux chrétiens n'entendent souvent par vérité que la doctrine et l'exégèse de la Parole de Christ, sans reconnaître qu'il est lui-même la vérité. La vérité n'est pas une doctrine, la vérité est une Personne: Christ. On lit dans Jean 8:32: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Frères et soeurs, réfléchissez bien: combien de vérités vous ont-elles réellement affranchis ? La Parole de Dieu affirme que la vérité nous affranchira, mais bien souvent la vérité n'est pour nous qu'une simple doctrine. Nos yeux n'ont pas encore été ouverts sur Christ. Peut-être parlons-nous de plusieurs doctrines depuis une dizaine d'années sans avoir jamais vu la vérité. Nous en avons probablement entendu parler depuis des années sans avoir vu ce qu'elle était vraiment. Les uns parlent de la vérité selon laquelle nous sommes morts avec Christ alors que la puissance et l'impact provenant d'un tel fait manque totalement. Les autres s'entretiennent de la vie de résurrection mais, dans leur vie, on ne boit pas l'efficacité de la résurrection. Si notre prédication ne consiste qu'à transmettre des doctrines, elle est morte et sans vie.
Un jour, un frère reçut la lettre d'un chrétien qui lui posait la question suivante : « Un frère a péché contre moi, mais je ne sais si je dois lui pardonner. Dis-moi donc, je te prie, ce que je dois faire. Mon coeur est en paix devant Dieu. Si tu me dis que je dois lui pardonner, alors je lui pardonnerai. Si tu me dis de ne pas lui pardonner, alors je ne lui pardonnerai pas. » Frères et soeurs, que pensez-vous d'un tel chrétien ? Supposez que l'être qui m'est le plus cher vienne à mourir et que j'écrive une lettre avec le texte suivante : « Celui que j'aimais est mort, est-ce que je dois pleurer ? Si tu dis que je dois pleurer, je pleurerai; mais si tu dis que non, je ne pleurerai pas. » Vous ririez naturellement d'une telle question; elle est stupide, tout simplement. Pleurer ou ne pas pleurer selon des instructions ne peut pas être un acte véritable. Il s'agit sans aucun doute d'un manque de sincérité, d'un comportement mort; ce n'est pas la vie. Soit vous pardonnez à votre frère, soit vous ne lui pardonnez pas. Mais si vous faites en sorte que votre pardon dépende de ce que vous recommanderont les autres, vous suivez une prescription morte et vos actions ne sont rien d'autre qu'un comportement mort et hypocrite.
Frères et soeurs, si l'origine de nos actes n'est pas le Seigneur qui vit en nous, si ce n'est pas Christ comme notre vérité, si nous agissons d'après une doctrine qui nous est imposée, notre conduite n'est alors qu'un comportement, dépourvu de vie. Voyez-vous la différence ? Elle est énorme. Agir selon un comportement exige l'exercice de notre mémoire, alors que la vie agit spontanément. Une parole qui découle de la vie ne nécessite pas l'intervention de la mémoire; elle jaillit d'une puissance que nous avons en nous: le Seigneur. C'est lui qui règne en nous, et non pas une doctrine. Que le jour vienne où Dieu nous ouvrira les yeux et où nous reconnaîtrons que seul Christ est la réalité de toutes les choses spirituelles ! Nous ne devons pas chercher à nous souvenir de nombreuses doctrines et vérités pour agir selon elles. Christ vit en nous; c'est l'essentiel. Il est notre vérité, et celle-ci est donc pleine de vie.
Un jour, un frère fut offensé par un autre. Ne pouvant réprimer ses sentiments, il réagit vivement. Après qu'il eut donné libre cours à son indignation, sa conscience commença à le travailler et il sentit qu'il devait aller s'excuser auprès du frère. Toutefois, dès qu'il pensait à l'objet de l'offense, sa colère remontait. Pourtant, il savait qu'il devait des excuses au frère. Il décida donc de le faire par lettre. Il prit la plume et commença à écrire : » Je sais que je n'avais pas à m'irriter contre toi. » Et à nouveau, il pensa à la manière dont le frère l'avait traité, et sa colère resurgit. Il attendit un moment, puis rédigea la fin de sa lettre. Mais tout en écrivant, il nourrissait en son coeur un sentiment de colère contre le frère. Il fut même en colère lorsqu'il alla poster sa lettre. Apparemment, cette lettre était le fruit d'une attitude chrétienne, mais au fond, elle ne résultait que d'une doctrine et n'émanait pas de la vie. Ce frère avait écrit une lettre d'excuses, il est vrai, mais son coeur était toujours plein d'amertume. S'il avait rencontré cet autre frère, il l'aurait salué et lui aurait peut-être serré la main, mais en gardant une rancoeur intérieure; ses paroles auraient sonné faux puisqu'elles étaient artificielles. Frères et soeurs, voyez-vous la différence ? Le Seigneur est la vérité. Tout ce qui n'est que doctrine et qui n'est pas le Seigneur lui-même est mort. Nous devons comprendre que toutes les choses spirituelles sont » vie » avec le Seigneur, mais « mort » sans lui. Si nous agissons parce que le Seigneur a brillé et opéré en nous, notre comportement est alors « vie ».
Christ est la vie
Après les paroles : « Je suis le chemin, la vérité », le Seigneur a ajouté : « et la vie ». Il va sans dire que chaque vie se traduit par un certain comportement; cependant, jamais un comportement ne pourra se substituer à la vie. Nous devons voir très clairement ceci : comportement n'est pas synonyme de vie. La vie accomplit tout sans effort, car la vie est Christ lui-même. De nombreuses personnes sont accablées par leur vie chrétienne; elles s'efforcent avec peine de vivre chrétiennement et s'épuisent en fin de compte. Oh ! que de doctrines austères ! Elles exigent de nous l'humilité, l'amabilité, l'amour, le pardon, la longanimité. Elles finissent par nous épuiser totalement ! C'est la raison pour laquelle de nombreux chrétiens considèrent la vie chrétienne comme une tâche astreignante. Plus ils essaient de vivre en chrétiens, plus ils ont de difficultés; et même après une longue période d'efforts, le résultat n'est toujours pas satisfaisant. Frères et soeurs, si Christ n'est pas la vie, nous n'avons pas besoin d'en fournir. Répétons-le : la vie est Christ lui-même. Jamais un comportement ne pourra remplacer la vie.
Il existe un grave malentendu parmi les enfants de Dieu. Beaucoup considèrent la vie comme quelque chose qu'ils doivent produire de leurs propres forces. Mais il n'y a pas la moindre raison pour que nous agissions de nous-mêmes, car si nous avons la vie, nous la manifestons automatiquement. Considérons un peu comment nos yeux voient et comment nos oreilles entendent. Nos yeux ne voient-ils pas par eux-mêmes ? Et nos oreilles n'entendent-elles pas sans peine ? Nos yeux voient et nos oreilles entendent naturellement, parce que la vie est en eux et parce que la vie se manifeste, tout simplement. Il faut que nous réalisions très clairement que la vie produit spontanément un certain comportement, mais que le comportement ne pourra jamais se substituer à la vie. La plus souvent, un comportement indique simplement qu'il n'y a pas ou peu de vie. La vie produit un bon comportement moral, mais un bon comportement moral ne pourra jamais remplacer la vie. Il peut arriver qu'un frère en loue un autre en disant : « Ce frère a beaucoup de vie » parce que ce dernier fait preuve d'amabilité et de modestie. En s'exprimant ainsi, il montre qu'il a passé à côté de l'essentiel, car le Seigneur a dit : « Je suis la vie ». Aussi aimable, équilibré et réservé que ce frère puisse être, il exprime des vertus qui ne sont pas la vie si leur source n'est pas Christ. On peut certainement dire de ce frère qu'il a bon caractère ou qu'il ne cause pas de difficultés, ou encore qu'il est aimable envers tout le monde et ne provoque pas de querelles, mais cela ne veut pas dire qu'il ait beaucoup de vie, étant donné qu'il ne fait que manifester ses particularités naturelles dont la source n'est pas Christ. Ces particularités ne sont pas la vie parce qu'elles ne sont pas Christ lui-même.
D'autres s'imaginent que la vie est une puissance. Selon eux, prendre le Seigneur comme leur vie revient à recevoir de lui la puissance requise pour faire le bien. Dieu nous montre pourtant que notre puissance n'est pas une chose, mais Christ lui-même. La puissance n'est pas une faculté nous permettant d'accomplir certaines choses, mais une Personne. La vie n'est pas une simple puissance, mais une Personne. Il ne s'agit donc pas d'avoir recours à Christ pour bien nous comporter, mais de le laisser s'exprimer à travers nous.
Un jour, un frère se rendait à une réunion quand un chrétien plus âgé l'interpella : « Pourquoi vous rendez-vous là-bas précisément? » « Parce qu'il y a la vie », répondit-il. L'homme d'un certain âge concéda : « C'est vrai, vos rencontres ne sont pas monotones car tous sont si enthousiastes; on ne saurait les comparer aux nôtes. » « Vous m'avez mal compris », répliqua le jeune frère. « Il ne s'agit pas de cela. » « Que voulez-vous dire? » s'enquit le frère plus âgé. Le jeune répondit : « Ce qui compte dans ces réunions, ce n'est pas l'enthousiasme, mais c'est le fait qu'il y a la vie. La vie n'est pas synonyme d'enthousiasme, de sentiments avivés ni de bruit. » Sur ce, le plus âgé dit : « Vous les jeunes, vous aimez sans doute les rencontres pleines d'excitation, mais moi, je préfère entendre des paroles bien pensées. Quand j'écoute des parole profondes, je touche la vie. Pour moi, voilà ce qu'est la vie. » Mais le jeune frère lui répondit : « J'ai souvent entendu les prédications profondes dont vous parlez, mais je n'ai pas touché la vie. » Chers lecteurs, de l'entretien de ces deux frères nous pouvons voir que ni des sentiments avivés ni des mots profonds ne sont synonymes de vie. Des mots pleins de sagesse, des propos intelligents, des raisonnements logiques et des exposés sensés ne sont pas forcément la vie.
Je ne m'étonnerais pas que certains me disent : « Il me paraît étrange que ni la ferveur ni de nobles pensées ne soient la vie. Où donc trouver la vie ? Qu'est-ce qu la vie, après tout? » Nous devons avouer que par des paroles nous ne parvenons pas à mieux expliquer ce qu'est la vie. Nous pouvons seulement dire que la vie est quelque chose de plus profond que les sentiments et les pensées. Lorsque quelqu'un la touche, il est instantanément vivifié intérieurement. Voilà ce qu'on appelle la vie. Qu'est-ce qu la vie ? La vie est plus profonde que la pensée; jamais une pensée ne surpassera la vie. En outre, la vie est plus profonde que les sentiments; ceux-ci sont bien superficiels quand on les compare à elle. Les pensées tout comme les sentiments sont quelque chose de bien extérieur en comparaison avec la vie. Qu'est-ce alors que la vie ? Le Seigneur Jésus a déclaré : « Je suis la vie. » Ne concluons donc pas trop hâtivement que nous avons touché la vie lorsque nous avons baigné dans une atmostphère survoltée que nous appelons « spirituelle ». Cherchons plutôt à connaître l'origine de cette atmosphère. Nous avons constaté à maintes reprises que les personnes douées pour créer une atmosphère survoltée connaissaient fort peu le Seigneur et que ceux qui s'enthousiasmaient facilement ne le connaissaient pas davantage. Seul Christ est la vie; le reste ne l'est pas.
Nous devons donc apprendre à connaître et reconnaître la vie. La vie ne dépend ni de notre enthousiasme, ni de nos sentiments, ni même de nos multiples pensées; elle est basée sur la manifestation de la Personne du Seigneur. Par conséquent, rien n'est plus important que de connaître le Seigneur. C'est en le connaissant que nous touchons la vie. Nous devons voir devant Dieu ce que veut dire : Christ est notre vie. Ceux qui s'enthousiasment facilement ou qui sont particulièrement brillants ne connaissent pas forcément le Seigneur. Pour le connaître, il faut avoir une vision spirituelle. Cette vision est la vie qui va nous transformer. Dès que nous connaissons le Seigneur comme notre vie, nous sommes conscients de l'absurdité de nos efforts naturels dans le domaine spirituel. Aussi nous confions-nous en lui seul.
Lorsque nous avons cru au Seigneur, nous ne savions pas encore ce que signifiaient ces mots : s'attendre au Seigneur. Mais petit à petit, nous avons appris à toujours plus placer notre confiance en lui, ayant découvert que tout dépendait de Christ en non de nous-mêmes. A l'aube de notre vie chrétienne, nous désirions recevoir une chose après l'autre; nous ne pouvions pas nous confier en lui en toutes choses. Après avoir progressé un peu dans notre vie chrétienne, nous avons commencé à apprendre à nous confier en lui et en avons vu la nécessité. Nous n'avons pas mis notre confiance en lui dans l'espoir qu'il nous accorde ceci et cela, mais dans la perspective qu'il réalise lui-même ce que nous n'étions pas à même de faire. Lorsque nous étions tout jeunes dans la foi, nous avions tendance à tout faire par nous-mêmes, parce que nous craignions que rien ne se passe ou que tout s'écroule. C'est pour cette raison que nous travaillions sans relâche. Par la suite, nous avons vu que le Seigneur devait être notre vie et avons alors découvert que tout dépendait de Christ et non pas de nous. En conséquence, nous avons appris à nous reposer et à nous confier en lui seul.
N'oublions jamais qu'au lieu de nous donner quantité de choses, Dieu nous donne son propre Fils. C'est pourquoi nous pouvons toujours lui présenter nos coeurs et regarder à lui en lui disant : « Seigneur, tu es mon chemin; Seigneur, tu es ma vérité et ma vie. Seigneur, c'est toi seul que je veux, et non ce que tu donnes. » Demandons donc à Dieu de nous accorder la grâce de voir Christ dans toutes les choses spirituelles. Jour après jour, nous devons saisir toujours mieux qu'en dehors de Christ, il n'y a ni chemin, ni vérité, ni vie. Comme nous sommes prompts à considérer des choses comme le chemin, la vérité et la vie ! Ou alors, nous qualifions de vie une atmosphère survoltée ou une pensée claire. Ou encore, nous confondons des sentiments profonds et un comportement avec la vie. Mais en réalité, rien de tout cela n'est la vie. Noujs devons absolument voir que seul le Seigneur est la vie. Christ est notre vie. C'est à lui que revient la tâche de manifester cette vie, de l'exprimer. Demandons-lui de nous libérer des mulitiples petites choses extérieures afin que nous le touchions, lui seul. Puissions-nous voir le Seigneur en toutes choses; nous trouverons le chemin, la vérité et la vie en apprenant à le connaître. Qu'il nous accorde de rencontrer le Fils de Dieu et de le laisser vivre en nous. Amen!
Une prière
« Seigneur, nous venons devant toi et implorons ta grâce. Seigneur, nous avouons que nous sommes aveugles et que nous ne voyons pas clair. Nous avons, certes, beaucoup de connaissances, mais nous ne connaissons pas Christ. Seigneur, tu sembles si loin de nous. Les choses sont apparemment si réelles, mais Christ ne nous est pas si réel. Seigneur, nous t'en supplions, ouvre nos yeux. Que Christ soit visible et réel en nous. Que les futilités disparaissent et que la vie nous remplisse. Seigneur, délivre-nous de tout ce qui nous voile, afin que nous puissions connaître ta Personne. Seigneur, tu dois être tout pour nous afin qu'en nous, tout soit plein de vie, et que les hommes ne voient que Christ lui-même en toutes choses. Seigneur, fais-nous voir combien ces deux voies sont différentes; de même que la voie des pécheurs diffère totalement de celle des justes, de même la voie des vrais chrétiens diffère totalement de celle des chrétiens d'apparence. Tu dois briser les résistances en nous. Seigneur,brise-nous. Ne permets pas que nous croyions avoir vu quelque chose, alors que nous n'avons rien vu; que nous pensions être sur le droit chemin, alors que nous n'y sommes pas; que nous nous imaginions être pleins de vie, alors que nous ne le sommes pas. Seigneur, touche-nous, prends racine en nous afin que tout ce que nous avons, que ce soit intérieurement ou extérieurement, ne soit que Christ. Seigneur, bénis cette parole et qu'elle porte des fruits en ramenant des êtres complètement à toi. Dis, Seigneur, ce que nous, les hommes, ne pouvons dire. Couvre la faiblesse humaine et pardonne la folie des hommes. Puisses-tu obtenir quelque chose pour toi-même parmi nous. Mets-nous à nu afin que nous nous voyions tels que tu nous vois. Que la lumière brille à l'intérieur des hommes et les éclaire pour qu'ils reconnaissent toute l'hypocrisie, toute la vanité et toutes les choses qui t'ont remplacé, Seigneur. Bénis cette parole et glorifie ton nom. Au nom de Jésus-Christ. Amen! »
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