Actes 7:54 à 8:1
Le chapitre
7 des Actes nous dépeint en termes saisissants la mort du premier martyr de
l’histoire de l’assemblée sur la terre. Étienne, homme rempli de l’Esprit
Saint, y rend un témoignage puissant à la personne de son Seigneur. Ce
témoignage était en même temps un dernier appel à la nation juive, qui avait
rejeté son Messie et l’avait cloué à une croix. Dans sa prédication du chapitre
3, Pierre leur avait dit : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que
vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement
de devant la face du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, qui vous a été
préordonné » (v. 19, 20). Au chapitre 7, Étienne s’adresse encore une
fois aux chefs religieux de ce peuple. Mais dans leur colère aveugle et dans leur haine contre Christ, ils
rejettent encore ce dernier témoignage et lapident le témoin du Seigneur Jésus.
Cette
lapidation marque un tournant dans les voies de Dieu envers la terre. Le peuple
terrestre de Dieu est maintenant définitivement mis de côté. À sa place, Dieu
va tirer des nations « un peuple pour son nom » (15:14) — un peuple qui porte
un caractère céleste, un peuple qui est lié avec un Seigneur glorifié dans le
ciel.
À ce moment-là, l’assemblée de Dieu existait déjà. Quand il vivait sur la terre, le
Seigneur avait parlé d’elle comme d’une chose future ; il avait annoncé qu’il
la bâtirait (Matt. 16:18). Il était monté au ciel et le Saint Esprit était venu
sur la terre (Act. 1 et 2). C’est ce dernier événement qui marque
l’heure de la naissance de l’assemblée. En effet, c’est lorsque le Saint Esprit est venu sur la terre que les
croyants ont été « baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor.
12:13). Au moment du témoignage d’Étienne, l’assemblée de Dieu existait donc,
mais son caractère céleste n’était pas encore connu. Le rejet du témoignage
d’Étienne et la conversion de Saul de Tarse, peu après, mettent en lumière
cette vérité.
1 Traits caractéristiques de l’économie
chrétienne
Les
derniers versets du chapitre 7 des Actes et le début du chapitre suivant
placent devant nos yeux, de façon particulièrement claire, quelques-uns de ces
traits.
2 Israël, en
tant que nation, a été mis de côté.
Les Juifs n’ont pas seulement rejeté le Christ que Dieu leur
avait envoyé, ils ont aussi rejeté ceux qui témoignent de lui. Par cela, la
mesure de leur culpabilité est comble. Dieu doit se détourner pour un temps de
ce peuple. Ce ne sera qu’après l’achèvement de l’économie chrétienne,
c’est-à-dire après le temps actuel de la grâce, que Dieu s’occupera de nouveau
de son peuple terrestre et l’introduira finalement dans la bénédiction du règne
promis.
3 Le monde va
rejeter ceux qui rendent témoignage de Christ, les condamner et les persécuter.
Les hommes d’alors n’ont pas eu de repos qu’Étienne ne soit
mort. À ce moment a commencé une terrible période de persécution contre
l’assemblée (8:1). Au cours
des siècles, d’innombrables chrétiens ont laissé leur vie comme martyrs. Paul
écrit à ce sujet à Timothée : « Tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement
dans le Christ Jésus, seront persécutés » (2 Tim. 3:12). Quant au principe,
c’est encore valable aujourd’hui, car le monde n’a pas changé. Il est ennemi de
Christ et de ceux qui le suivent. Certes, dans bien des pays, le
caractère de la persécution s’est modifié. Mais d’un autre côté, nous pouvons
bien nous demander : vivons-nous pieusement ?
4 Le ciel est
ouvert.
Nous pouvons lever nos yeux vers le ciel et y voir aussi
bien la gloire de Dieu que l’Homme Christ Jésus glorifié à la droite de Dieu
(7:55, 56). Une telle chose
n’a jamais existé dans les précédentes dispensations. Les chrétiens connaissent
un Homme glorifié dans le ciel. Ils peuvent diriger leurs yeux vers le haut. Ils
peuvent voir la gloire du Seigneur à face découverte. Ce regard vers le haut est déterminant pour le
maintien de leur caractère céleste. Paul exhorte les Colossiens : « Cherchez
les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col.
3:1). Les chrétiens sont des hommes dont les intérêts et le but ne se trouvent
pas sur la terre. Ils sont orientés vers le ciel.
5 L’Homme glorifié dans le ciel est prêt à
recevoir directement dans le ciel son esclave éprouvé.
Étienne a
demandé au Seigneur : « Reçois mon esprit ». Et lorsqu’il s’est endormi, à
l’instant même, il a été auprès de son Seigneur. Ceci constitue aussi
une partie de notre espérance. Nos attentes ne sont pas focalisées vers la
terre, mais vers le ciel. Si nous devons nous endormir — si jusque-là le
Seigneur n’est pas encore revenu — alors nous serons instantanément auprès de
lui, ce qui est « de beaucoup meilleur ».
6 Le Saint Esprit, personne divine, habite
sur la terre.
Il habite dans chaque croyant et agit en ceux qui se
laissent remplir par lui (cf. v. 55). Ceci non plus n’avait jamais existé dans
les époques précédentes, et n’existera plus sous cette forme dans les
suivantes.
Seule l’économie chrétienne est caractérisée par le fait
qu’un Homme glorifié est dans le ciel et que, simultanément, Dieu le Saint
Esprit est sur la terre. Le
Saint Esprit qui était sur cette terre aux jours d’Étienne y est encore
aujourd’hui de la même manière. Il est en nous la puissance pour notre
témoignage. Si ce témoignage est aujourd’hui si faible, ce n’est pas à cause du
Saint Esprit, mais uniquement à cause de nous-mêmes. Nous ne lui donnons pas la
place nécessaire dans nos vies.
7 Le Saint Esprit non seulement donne la
force de témoigner, il dirige aussi le regard du croyant vers le haut.
C’est ce
que nous voyons en Étienne. En lui se sont accomplies les paroles que Paul —
qui assistait à cette scène — a écrites des années plus tard aux Corinthiens :
« Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en
Esprit » (2 Cor. 3:18). Étienne est rendu capable de prier pour ses ennemis,
comme l’a fait son Maître. Entouré de ses meurtriers pleins de haine et
de rage qui lancent des pierres contre lui pour le tuer, il crie à haute voix :
« Seigneur, ne leur impute point ce péché ». Nous sommes confus quand nous
pensons combien peu le Seigneur est visible dans nos vies.
8 La relation
des rachetés avec leur Seigneur dans le ciel
Nous
pouvons remarquer combien est étroite la relation entre le serviteur du
Seigneur sur cette terre et son Maître dans le ciel. Les disciples en Actes 1
avaient aussi les yeux fixés sur le ciel lorsque les anges leur ont demandé : «
Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce
Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que
vous l’avez vu s’en allant au ciel » (v. 11). Mais pour Étienne, c’était différent. Il avait
les yeux levés vers le ciel et y voyait son Seigneur. Pour soutenir son témoin,
le Seigneur ouvrait devant lui le ciel, où il allait bientôt le prendre auprès
de lui. C’est aussi là que nos regards doivent être dirigés. Notre attente est
d’être un jour là où le Seigneur se trouve déjà maintenant. L’espérance
chrétienne est céleste et non terrestre. Et s’il est vrai que le Seigneur va un
jour établir son règne sur cette terre et que nous allons régner avec lui,
n’oublions pas que notre part dans ce royaume sera céleste.
La
lapidation d’Étienne — ce terrible événement — nous enseigne un fait de la plus
grande importance : nous sommes liés à un Seigneur céleste. Un jeune homme
nommé Saul a été témoin de cette scène. L’écrivain précise : « et Saul
consentait à sa mort ». Mais Dieu avait ses plans envers cet homme, qui était
l’instrument choisi pour présenter de façon particulière la vérité de l’unité
de Christ avec son assemblée, et la position céleste de celle-ci.
L’histoire de la conversion de Saul nous est rapportée en
Actes 9. Sur le chemin de Damas, une vive lumière a resplendi autour de lui et
l’a fait tomber par terre. Et
du ciel s’est fait entendre la question qui le sondait au plus profond : « Saul
! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » Il a su immédiatement que c’était
le Seigneur qui lui parlait. Mais remarquons que la voix ne demandait pas «
Saul ! Saul ! pourquoi persécutes-tu ceux qui m’appartiennent ? » ni même : «
pourquoi nous persécutes-tu ? » Les deux auraient été justes, mais cela
n’aurait pas été toute la vérité. Bien sûr, Saul avait persécuté ceux qui
appartiennent au Seigneur, mais ce n’était pas simplement un groupe de croyants
sur cette terre, ou un groupe de citoyens du ciel sur la terre. Non, Saul persécutait le Seigneur
lui-même. Nous apprenons ici combien nous sommes liés étroitement — et de façon
indissociable — avec Christ. Celui qui persécute l’un des siens le
persécute lui- même ; et ceci bien qu’il soit dans le ciel et que nous soyons
encore sur la terre. Ce fait met en évidence notre position céleste. Nous ne
sommes pas seulement des hommes orientés vers le ciel, mais nous appartenons
déjà, quant à notre position, au lieu où notre Seigneur se trouve.
Saul est devenu Paul. Et, bien des années plus tard, c’est
justement lui qui enseignera par ses écrits la glorieuse vérité de Christ et de
l’Assemblée. C’est à lui qu’il a été donné d’expliquer la merveilleuse unité du
corps de Christ. Christ est la tête glorifiée dans le ciel et nous sommes ses membres
sur la terre. Cette unité avec Christ est beaucoup plus que l’unité pratique
des premiers chrétiens, aussi magnifique et exemplaire qu’elle ait été, lorsque
« la multitude de ceux qui avaient cru étaient un cœur et une âme » (Act.
4:32). « Il y a un seul corps
», nous dit Éphésiens 4:4. Pour toute l’éternité, nous sommes inséparablement
liés à Christ.
En résumé,
nous voyons que la mort d’Étienne met clairement en lumière le caractère de ce
monde, ainsi que le lien qui nous unit à notre Seigneur dans le ciel. La
conversion de Saul nous amène un pas plus loin. Elle révèle la position céleste
que nous possédons déjà maintenant en Christ, le fait que nous sommes un avec
lui, l’Homme glorifié à la droite de Dieu.
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