Dans le Nouveau Testament, plusieurs passages nous exhortent
à ne pas nous lasser. On peut se lasser — c’est-à-dire se décourager, se
relâcher, ne plus faire les choses de bon cœur — dans diverses activités qui
ont été accomplies un jour avec zèle.
Dieu nous appelle à aller notre chemin dans l’énergie de la
foi. Cependant il peut nous
arriver d’être comme Élie sous le genêt (1 Rois 19:4). L’avenir paraît sombre.
Le courage nous quitte. Les forces diminuent. Nous nous lassons et nous abandonnons.
Un tel état peut être passager, causé par des circonstances
extérieures. Mais il peut aussi s’établir et devenir durable. Plus d’un
chrétien a bien commencé, puis l’énergie spirituelle a faibli et un état de
lassitude s’est installé. Si c’est notre cas, que Dieu nous réveille et ranime
notre courage !
Nous désirons considérer les passages du Nouveau Testament
qui nous exhortent à ne pas nous lasser, dans lesquels le mot grec
caractéristique lui-même apparaît dans le texte original.
1 Ne pas se lasser dans la prière
« Et il leur dit aussi une parabole, pour montrer qu’ils
devaient toujours prier et ne pas se lasser » (Luc 18:1).
Le Seigneur Jésus a insisté plusieurs fois sur l’importance
de la prière. Ici il le fait au moyen d’une parabole, pour encourager ses
disciples à prier toujours, sans se lasser. « Toujours » ne veut pas dire que
nous ne devions rien faire d’autre que prier. Ce ne serait évidemment pas
possible. Cela signifie que nous avons à vivre continuellement dans une
attitude de dépendance de Dieu et qu’il nous faut aller à notre Dieu avec tous
les problèmes que nous pouvons rencontrer. La parabole que le Seigneur énonce
ici, celle de la femme qui importunait continuellement un juge inique, montre
clairement son intention : il exhorte à persévérer dans la prière, et à ne pas
se décourager si la réponse divine ne vient pas tout de suite.
Nous trouvons des enseignements semblables dans d’autres
passages du Nouveau Testament. Comme homme parfaitement dépendant, le Seigneur
Jésus a passé toute une nuit à prier Dieu (Luc 6:12). Les disciples « persévéraient d’un commun
accord dans la prière » (Act. 1:14 ; cf. 6:4). Les croyants de Rome sont
exhortés à persévérer dans la prière (Rom. 12:13), et Paul écrit à ceux de
Colosses : « Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de
grâces » (4:2).
Par la prière, nous avons la possibilité de parler avec
notre Dieu dans le ciel. Nous le faisons personnellement, en famille et en
assemblée. Le danger est grand de se relâcher, de se lasser, dans l’un ou
l’autre de ces cadres, ou même en tous. Peut-être avons-nous peu à peu
abandonné la bonne habitude de commencer et de terminer nos journées par la
prière. Ou bien participer aux réunions de prières de l’assemblée locale a
dégénéré pour nous en un pénible devoir, et peut-être même n’y allons-nous
plus. Il se peut aussi que, quant à un sujet déterminé pour lequel nous avons
beaucoup prié, nous nous fatiguions parce que rien ne change.
Dans tous les cas, recevons l’encouragement que nous donne
le Seigneur à ne pas nous lasser dans la prière, et prenons un nouveau départ. « La fervente supplication du juste
peut beaucoup » (Jacq. 5:16).
2
Ne pas se lasser dans le service
« C’est
pourquoi, ayant ce ministère comme ayant obtenu miséricorde, nous ne nous
lassons point » (2 Cor. 4:1).
L’apôtre
Paul avait reçu du Seigneur un ministère bien déterminé et de caractère unique.
Il était serviteur de l’évangile et serviteur de l’assemblée (cf. Col.
1:23, 25). En 2 Corinthiens 3, il se présente comme un ministre de la nouvelle
alliance (v. 6). Il appelle ce ministère celui de l’Esprit et celui de la
justice (v. 8, 9). Le premier verset du chapitre 4, cité ci- dessus, se réfère
à cela et montre un aspect particulier de son service. L’ayant reçu par la
miséricorde de Dieu, Paul ne voulait ni se relâcher ni se lasser — et
effectivement il ne l’a pas fait.
Aucun de nous ne voudra se comparer à Paul. Et pourtant,
nous désirons sans doute servir Dieu par l’Esprit et nous tenir à sa
disposition là où il veut bien nous employer. Chacun de nous a reçu un don de
grâce, un service (1 Pierre 4:10 ; Éph. 4:7). Et au don se lie la
responsabilité d’accomplir fidèlement le service confié et de ne pas se lasser.
Il arrive,
hélas ! qu’un croyant abandonne complètement son service pour le Seigneur. Nous
en avons un exemple dans la personne de Jean surnommé Marc. Il était allé avec
Paul et Barnabas pour les assister dans leur mission (Act. 13:5). Mais très
vite, il les a quittés et s’en est retourné à Jérusalem. Sans connaître
précisément les raisons de son abandon, nous pouvons dire que ce serviteur
s’est lassé.
Il se peut aussi qu’un service nous soit à charge et que
nous ne voulions plus l’accomplir. Nous cherchons peut-être quelque chose de plus
facile ou qui nous laisse plus de temps libre. Souvenons-nous de l’exhortation
donnée à Archippe : « Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur,
afin que tu l’accomplisses » (Col. 4:17). Timothée aussi a été encouragé à
persévérer dans le service reçu : « Accomplis pleinement ton service » (2 Tim.
4:5).
3 Ne pas se lasser dans les circonstances
difficiles
« C’est
pourquoi nous ne nous lassons point ; mais si même notre homme extérieur
dépérit, toutefois l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour. Car notre
légère tribulation d’un moment opère pour nous, en mesure surabondante, un
poids éternel de gloire » (2 Cor. 4:16, 17).
Paul se
trouvait dans des circonstances très difficiles, comme il l’écrit dans les
versets précédents — la tribulation, les situations sans issue, la persécution.
Au verset 10, il dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort de
Jésus ».
Le corps humain est caractérisé par la faiblesse. Il est
appelé « le corps de notre abaissement » (Phil. 3:21). Chez le croyant, il
dépérit de la même manière que chez l’incrédule. C’est « un vase de terre » (2
Cor. 4:7) qui, durant la vie du chrétien, traverse des circonstances
éprouvantes et variées.
Si nous n’avions que cela devant les yeux, nous pourrions
facilement nous décourager et nous lasser. Beaucoup de croyants font
l’expérience que leur être extérieur dépérit à vue d’œil. Même si aujourd’hui
nous connaissons peu la persécution et la tribulation, nous expérimentons tous
que le chemin du chrétien conduit à la gloire à travers la souffrance. Plus d’un croyant a consumé ses
forces dans le service pour le Seigneur. Beaucoup d’entre nous connaissent la
maladie et éprouvent chaque jour que l’homme extérieur dépérit. Mais
quoi qu’il en soit, nous n’avons pas à nous lasser.
Paul met en
contraste l’homme intérieur et l’homme extérieur. L’âme du croyant est
renouvelée de jour en jour par la communion avec le Seigneur glorifié. De plus,
l’apôtre nous assure que la tribulation, en comparaison avec la gloire qui nous
attend, est légère et momentanée. Cela nous encourage à ne pas nous
lasser, même dans les difficultés.
Vers quoi sont orientés nos regards ? S’ils sont dirigés sur les circonstances, nous
nous décourageons facilement ; s’ils sont dirigés sur le Seigneur dans le ciel,
nous ne nous lassons pas.
4 Ne pas se lasser à cause des afflictions
des autres
« C’est pourquoi je vous prie de ne pas perdre courage à
cause de mes afflictions pour vous, ce qui est votre gloire » (Éph. 3:13).
On peut
aussi se lasser — ou perdre courage — en raison des circonstances difficiles
d’autres personnes. Paul était prisonnier à Rome. De cette prison, il écrit aux
Éphésiens : « C’est pour cela que moi, Paul, le prisonnier du Christ Jésus pour
vous, les nations... » (3:1). Il n’était pas emprisonné à cause d’une
faute, mais parce qu’il avait apporté l’évangile aux nations non-juives. Il se
pouvait que les Éphésiens, qui étaient pour la plupart d’entre ces nations, se
découragent à cause des circonstances éprouvantes de Paul et se relâchent dans
l’énergie de leur foi. L’apôtre prévient ce danger.
Bien que notre situation soit différente de celle que nous
trouvons ici, nous pouvons en retirer une instruction pour nous. Paul était un instrument remarquable
dans la main du Seigneur, et son service actif avait été arrêté. Une chose
semblable peut aussi arriver aujourd’hui. Il y a des frères et des sœurs qui
occupent une place particulière dans le peuple de Dieu et qui ont un caractère
exemplaire. Cela peut être le cas sur le plan local ou de manière plus
étendue.
Lorsque de telles personnes cessent subitement le service
actif — que ce soit pour cause de maladie, de décès ou d’autres circonstances —
il y a le danger que d’autres se lassent et se découragent.
Mais nous avons notre ressource dans « notre Seigneur, en
qui nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en lui » (Éph.
3:12). Il s’agit pour nous — comme en 2 Corinthiens 4 — de regarder non pas aux
circonstances ou aux personnes, mais au Seigneur Jésus. C’est cela qui nous
préserve de nous lasser.
5 Ne pas se lasser en faisant le bien
« Ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps
propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas » (Gal. 6:9).
Les Galates ont été sérieusement repris par l’apôtre Paul. À la fin de l’épître, il leur montre
le lien obligatoire entre les semailles et la moisson, et en fait une
application spirituelle. Celui qui sème pour la chair moissonnera de la chair
la corruption. Et celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie
éternelle (v. 8).
La moisson
suit toujours les semailles, mais elle est plus ou moins décalée dans le temps.
Il se peut que nous semions le bien, mais que nous ne voyions aucun
résultat. Cela pourrait nous décourager, et nous amener à nous lasser. Mais
Paul nous rappelle que la moisson vient « au temps propre », au temps fixé par
Dieu. Quand ce temps viendra-t-il, nous ne le savons pas. La moisson viendra au
plus tard lorsque nous serons manifestés devant le tribunal de Christ. Un jour, Dieu récompensera tout ce
qui a été fait en vue du bien. Cela doit nous encourager.
Nous
trouvons ailleurs une exhortation similaire.
« Mais vous, frères, ne vous lassez pas en faisant le bien »
(2 Thess. 3:13).
Ici, Paul vient de faire une mise en garde relativement à
ceux qui ne veulent pas travailler et se mêlent de choses qui ne les concernent
pas. En contraste avec de tels comportements, Paul exhorte les croyants à ne
pas se lasser en faisant le bien. Il ne suffit donc pas d’éviter ce que nous ne
devons pas faire. Il faut aussi savoir ce que nous devons faire. Et cela est
appelé ici « le bien ».
Il faut comprendre l’exhortation à « faire le bien » dans un
sens très général. Il ne s’agit pas spécialement d’aumônes ou d’œuvres
charitables, mais de faire ce dont nous sommes convaincus devant Dieu que cela
doit être fait.
En Jacques
4:17, il est dit : « Pour celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait
pas, pour lui c’est pécher ». C’est une déclaration qui va très loin et qui
nous fait réfléchir.
Faire le bien est, de notre part, la réponse à ce que Dieu a
fait pour nous. Aucun homme ne
peut faire le bien pour acquérir une place au ciel. Mais ceux auxquels
le Seigneur a ouvert le ciel par son œuvre à la croix devraient maintenant ne
pas se lasser de faire le bien. Il
y a chaque jour d’abondantes occasions de le faire. Ne nous lassons donc pas.
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