Je voudrais que nous lisions ensemble un texte bien connu dans ce qu'il est convenu d'appeler "Le sermon sur la montagne". Je le trouve dans le premier évangile du Nouveau Testament, au chapitre 6 et à partir du verset 5 : "Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes". Il faut souligner qu'il n'y a pas de mal à prier debout sauf quand c'est de manière ostentatoire pour être vus des hommes. "Je vous le dis, en vérité, ils ont leur récompense", a ajouté le Seigneur.
Leur récompense, c'est qu'ils sont vus des hommes, peut-être même applaudis par eux ; et les applaudissements des hommes, on sait ce que ça vaut ! Ca ne va en tous cas pas très loin ! Alors je continue : "Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là, dans le lieu secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez". Je signale tout de suite que la prière n'est pas une réunion d'informations à Dieu, pour le renseigner comme s'il ne le savait pas ! Le Seigneur le sait avant que nous le demandions, mais Il veut qu'on le lui demande. Voici maintenant les paroles bien connues du Seigneur aussi appelées la prière dominicale. "Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui - j'ai la version ancienne ici - donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien - ou notre pain de ce jour - pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous soumets pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent dans tous les siècles le règne, la puissance, et la gloire. Amen".
De tous les sujets qui ont trait à la vie chrétienne, si celui de la prière est parmi les plus importants, il est aussi l'un des plus mal compris tant par ceux qui se réclament du christianisme, que par ceux qui n'y adhèrent pas. La prière, c'est le premier souci du véritable chrétien, et c'est le dernier de l'incrédule. Prier, c'est la gloire du croyant, mais c'est la honte de l'incroyant. Pour un chrétien, seuls des gens de courage qui ont du sang dans les veines, sont capables d'avoir ce qu'on appelle une vie de prière. Pour les incroyants, comme l'a dit Alfred de Vigny, "prier, pleurer, gémir, sont également lâches". La prière serait donc une lâcheté ! Alors pourquoi ces divergences ? Eh bien parce que les gens ont sur la prière une idée faussée ! Ce qu'ils ignorent en général, c'est la nature de la prière, le but de la prière, la valeur de la prière et la puissance de la prière.
Par prière, beaucoup comprennent quelques mots marmottés avec rapidité, tellement vite qu'ils ne sont compris, ni de celui qui les prononce, ni bien sûr de celui à qui ils sont adressés. La prière c'est aussi quelques phrases imprimées qu'on lit machinalement. Ou encore la prière c'est une invention très astucieuse des tibétains qui se servent du vent pour actionner des moulins à prière qui marmonnent des pseudo-prières à longueur de journée. Ou encore c'est la récitation pour certains, des sourates du Coran dans une langue, l'Arabe, que la plupart ne comprennent pas. La prière pour certains, c'est la répétition inlassable : "Notre Père qui es aux cieux, notre Père qui es aux cieux". A réciter vingt ou cent fois en faisant pénitence pour le pardon des péchés, ou bien que l'on récite au lit avant de s'endormir pour le pardon des péchés de la journée et pour se donner bonne conscience. Est-ce cela la prière ? Eh bien non ! Et si vous n'avez jamais prié que ça, ça veut dire que vous n'avez jamais vraiment prié dans votre vie.
Et pourtant, c'est cette prière modèle qui va retenir notre attention. Nous allons la prendre dans l'ordre où elle nous est présentée par le Seigneur.
Notre Père
Elle commence par "Notre Père". Je vous pose d'emblée une première question : "Est-ce que Dieu est votre Père ?" Vous allez me dire : "Mais bien sûr, qu'il est notre Père ! N'est-il pas le Père de tous ?" Mais pas du tout ! Dieu est le Père de ses enfants. Et ceux-là seuls qui sont devenus ses enfants par la conversion, peuvent l'appeler "Père". C'est écrit en toutes lettres dans le prologue de l'évangile de Jean : "Il est venu chez les siens, les siens ne l'ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l'ont reçu - c'est-à-dire qui croient en son nom - il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu".
Donc, pour avoir l'appellation d'enfant de Dieu, il faut d'abord avoir reçu Jésus dans son cœur comme Sauveur. Tous les hommes sont créatures de Dieu, mais tous les hommes ne sont pas enfants de Dieu. Et tous ne peuvent pas l'appeler Père ! Permettez-moi cette comparaison. Tous les Français sont européens, mais tous les Européens ne sont pas français ! Et de même que tous les hommes sont des créatures de Dieu, toutes les créatures de Dieu ne sont pas enfants de Dieu !
Quelqu'un demandera peut-être : "Mais alors, qu'est-ce qu'un enfant de Dieu ?" Eh bien je réponds par une question : "Qu'est-ce qu'un Français ?" Avant de vous dire ce qu'est un français, je vais vous dire ce que n'est pas un Français ! Un Français, ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui parle le Français. Moi je parle le Français qui est d'ailleurs ma langue maternelle, mais je ne suis pas Français ! Un Français ce n'est pas quelqu'un qui porte un nom français. Il n'y a pas en France de nom plus français que le mien (Legrand), mais je ne suis pas Français. Un Français, ce n'est pas non plus quelqu'un qui habite en France. On peut habiter en France et ne pas être français ! Un Français ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui paie ses impôts à l'Etat français. Vous pouvez payer vos impôts en France et ne pas être Français ! Et un Français, ce n'est pas non plus quelqu'un qui connaîtrait l'histoire de la Gaule et de la France depuis Vercingétorix jusqu'à la cinquième république en passant par Clovis, Henri IV, Louis XIV, Napoléon et le Général De Gaulle. Vous pouvez connaître tout cela et ne pas être Français ! De même, un enfant de Dieu, ce n'est pas quelqu'un qui dit : "Seigneur, Seigneur, Seigneur". Ce n'est pas non plus quelqu'un qui fréquente assidûment ou occasionnellement les lieux de culte. Ce n'est pas non plus quelqu'un qui donne de son argent, même libéralement, à la cause paroissiale. Un enfant de Dieu, ce n'est pas quelqu'un qui connaît l'histoire du christianisme depuis Jésus-Christ jusqu'au Pape actuel, en passant par Saint Pierre, Augustin, les Croisades, l'Inquisition, la Réforme, Calvin, Luther, Billy Graham et l'abbé Pierre. On peut connaître tout cela et ne pas être enfant de Dieu.
Mais alors, allez-vous me dire : "Qu'est-ce qu'un enfant de Dieu ?" Eh bien je reprends ma comparaison : Qu'est-ce qu'un Français ? Selon une définition peut-être un peu simpliste, mais n'y voyez, ni malice, ni allusion politique, car ce n'est qu'une illustration ; un Français, c'est quelqu'un qui est né en France de parents français. De même, un enfant de Dieu c'est quelqu'un qui est né de nouveau, c'est-à-dire converti, dans le royaume de Dieu et par le Saint-Esprit. Ça, c'est un enfant de Dieu ! Et avant de pouvoir articuler la première partie de cette prière : "Notre Père", il faut répondre à la première condition : Etre enfant de Dieu. Alors je vous regarde bien en face et je vous repose la question : "Est-ce que vous êtes enfant de Dieu ?" "Etes-vous converti, oui ou non ?" "Etes-vous en route pour le ciel ?" "Etes-vous sauvé ?" Sans cette condition-là, vous pouvez prier cette prière mille fois, elle ne dépassera jamais le plafond. A moins que vous n'y mettiez des amplificateurs, ce qui gênerait ceux qui sont à l'étage au-dessus ! Mais elle n'ira pas plus haut !
Qui es aux cieux
Nous continuons : "Notre Père qui es... qui es aux cieux". Est-ce que nous avons compris ce que ça veut dire ? Dire à Dieu qu'il est au ciel, c'est reconnaître sa majesté, sa gloire, ses perfections absolues et ses droits non moins absolus sur nos vies. Dire "Notre Père qui es aux cieux", c'est admettre que nous on n'y est pas, qu'on est sur la terre et qu'entre nous et lui, il a un abîme ! Non pas l'abîme qui se chiffre par les centaines d'années-lumière, mais par ce que le prophète a dit : "Ce sont vos péchés qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu". Ainsi, dire que notre Père est aux cieux, c'est accepter la sentence divine qui dit : "Il n'y a pas de juste, pas même un seul ; tous ont péché et sont privés de la gloire (du ciel) de Dieu". C'est reconnaître à Dieu tous ses droits et c'est nous reconnaître coupables.
Que ton nom soit... soit sanctifié
Qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai très souvent été en contact avec la secte bien connue des Témoins de Jéhovah. Pour eux, sanctifier le nom de Dieu, c'est prononcer son nom à la manière des Hébreux. Quand Dieu s'est présenté à eux, il s'est fait connaître par : "JE SUIS CELUI QUI SUIS", c'est-à-dire l'Eternel, en français, ce qui en hébreux est Yahvé et non pas Jéhovah comme ils le prétendent. C'est donc Yahvé comme le prononcent encore tous les Juifs aujourd'hui. Ainsi, selon eux ces même Témoins de Jéhovah sanctifier le nom de Dieu ce serait prononcer le nom de Dieu à la façon des Hébreux. Je leur ai fait remarquer que tous les Juifs du temps du Seigneur disaient "Yahvé". Ça ne les a pas empêchés de crucifier le Seigneur ! Et ça n'a surtout pas empêché l'apôtre Paul de dire à tous ces Juifs qui disaient à tout bout de champ : "Yahvé, Yahvé" : "A cause de vous (de votre mauvaise conduite), le nom de Dieu est blasphémé parmi les païens". (Romains 2 : 24)
Non, sanctifier le nom de Dieu, ce n'est pas prononcer "Yahvé" ou "Jéhovah" ou "Eternel" ou "doux Jésus". La sanctification c'est la séparation d'avec ce qui est mal et qui déplaît à Dieu. C'est dire : "Seigneur, que ta sainteté, ce qui est pur, ce qui est juste, ce qui t'est agréable, qu'on le voie dans ma vie". C'est le plus bel engagement que l'on puisse prendre. Mais il est téméraire, et c'est une dangereuse transaction que de dire des paroles qu'on n'a pas l'intention de tenir, car Dieu n'oublie jamais des vœux. "Empresse-toi d'accomplir tes vœux", dit la Bible. Et le Seigneur ajoute qu'il amènera en jugement toute parole oiseuse que nous aurions dite. Ainsi, dire "que ton nom soit sanctifié", c'est exprimer le désir ou le vœu que dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos actes, on verra vivre quelque chose de la sainteté de Jésus-Christ. Dire "que ton nom soit sanctifié", c'est se séparer d'habitudes, de paroles, de compagnies, de lieux que l'on sait déplaire à Dieu et en prendre d'autres qui l'honorent. Sommes-nous prêts à dire : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié dans ma vie ?"
Que ton règne vienne
"Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne..". Oh bien sûr, d'un large coup d'œil nous pouvons embrasser le monde et dire : Que ton règne vienne sur ce monde, car quand on voit l'état dans lequel il est, on se dit : "Oui Seigneur, que ton règne vienne, et qu'il vienne vite !" Et il viendra ce règne, il viendra sur cette terre. La capitale de son royaume ce ne sera pas Rome, ni Salt Lake City, ni Genève, ni La Mecque, mais ce sera Jérusalem ! Un peuple revient dans son pays d'origine, la Palestine, peuple avec qui Dieu va reprendre ses relations, un peuple qui, après bien des épreuves, va se convertir à Celui qu'ils ont percé et sur lequel ils pleureront comme sur un fils unique, dit le prophète. Alors il instaurera son royaume dans ce monde !
Ça viendra, soyez-en sûrs ! Mais en disant "que ton règne vienne", nous risquons de voir fort loin et d'oublier de voir tout près. "Que ton règne vienne", ça veut aussi dire que Dieu veut régner, non pas sur le monde entier seulement, mais sur le plus petit centre du monde, c'est-à-dire sur notre cœur ! Oui, c'est là que Dieu veut mettre son trône, ses rênes. C'est là qu'il veut régner. Et quand on dit : "Seigneur, que ton règne vienne", ça veut dire : "Qu'il vienne régner dans ma famille, qu'il vienne dans mes affaires, que ce soit dans ma vie que ton règne vienne. Et que tu sois le roi !" Non pas un roi constitutionnel comme dans les monarchies anglaises ou belges ou hollandaises, où les souverains règnent mais ne gouvernent pas. Non ! Le Seigneur prendra en main le législatif et l'exécutif. Et cela, il veut déjà le faire dans la vie de celui qui prie : "Seigneur, que ton règne vienne… dans mon cœur !"
Que ta volonté se fasse…
Et cette prière se continue par : "Que ta volonté se fasse, sur la terre comme au ciel". C'est-à-dire qu'il n'y ait rien qui s'interpose entre elle et son exécution. Et l'exemple de la volonté de Dieu parfaitement accomplie, nous ne le trouvons qu'en Jésus-Christ. Quand Dieu regardait l'univers pour trouver le rédempteur, la victime et le sacrifice, la Bible dit que Jésus s'est présenté avec ces paroles : "Me voici, ô Dieu, pour faire ta volonté". Toute sa vie il a pu dire : "Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé". Et lorsqu'Il s'est trouvé dans le jardin de Gethsémané à la fin de sa vie (le jardin de Gethsémané veut dire le jardin du pressoir, c'est là qu'on broyait les olives et c'est là qu'il a été brisé) et qu'une coupe lui a été tendue, cette horrible coupe qui contenait, ne l'oublions jamais, les péchés que vous et moi nous avons commis, alors tout son être a frémi, toute sa sainteté s'est révoltée et il a dit : "Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi..." Mais il a ajouté : "Non pas ma volonté, mais ta volonté".
Et il a été conduit à la croix des suppliciés. Il y a été crucifié. Il en est mort ! Et la dernière parole qu'il a prononcée, c'est : "Tout est accompli". Toute la volonté de Dieu était accomplie par le Seigneur. Le salut aussi, notre salut était fait, parfaitement fait.
Ça, c'était pour le Seigneur, mais maintenant, quelle est la volonté de Dieu pour nous ? Elle est triple.
1) Elle est écrite en résumé dans Actes 17 verset 27 : "Dieu, passant par les temps d'ignorance, ordonne maintenant à tous les hommes qu'ils aient à se repentir". C'est ça la volonté de Dieu pour nous : Le repentir, la repentance, car le texte continue par : "Car il a fixé un jour dans lequel il va juger le monde entier d'après l'homme qu'il s'est choisi et ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts". D'abord, volonté de Dieu pour nous, c'est la repentance.
2) Et puis, après la repentance, le Seigneur a dit dans sa fameuse prière au Père dans Jean 17 : "C'est ici ma volonté, que ceux qui contemplent le Fils et qui croient en lui aient la vie éternelle". Après la repentance, c'est la foi à ce que Jésus-Christ a fait pour nous sur la croix du Calvaire.
3) Et la finale, c'est la prière du Seigneur : "Père, c'est ma volonté quant à ceux que tu m'as donnés, c'est que là où moi je suis, ils y soient aussi". La repentance, la foi et puis l'espérance qui dans la Parole de Dieu, est l'assurance du salut.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
Et si le Seigneur a parlé de pain, c'est parce que c'est évidemment ce qu'il y de plus nécessaire à notre vie. Et quand il a dit : "Donne-nous notre pain quotidien" je suis convaincu qu'il n'a pas pensé qu'au pain et que nous pouvons lui dire : "Seigneur donne-moi mon pain de ce jour et aussi un peu de beurre pour mettre sur le pain et peut-être même un peu de confiture pour mettre sur le beurre qu'on met sur le pain !" C'est ça que ça veut dire ! "Donne-nous, donne-moi aujourd'hui de quoi mettre quelques litres d'essence dans le réservoir. Et même peut-être une carrosserie pour mettre autour du réservoir !" Parce que si on avait que le réservoir, on n'irait pas loin ! En fait, ça veut dire quoi "donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ?" Ca veut dire que nous pouvons appeler Dieu dans tous les domaines de la vie jusqu'au simple morceau de pain. Il n'y a pas une sphère d'activité où nous ne puissions appeler Dieu : Dans nos activités professionnelles, dans nos rapports en société, dans notre vie de famille, dans les projets qui se décident aujourd'hui, même dans la portion de la Bible que nous lisons quotidiennement car il est écrit : "L'homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu".
Il y a, dans cette construction de phrase, ce qu'on appelle un pléonasme volontaire : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour". Evidemment, dira quelqu'un, que c'est un pain de ce jour puisque c'est aujourd'hui ! Qu'est-ce que ça veut dire : C'est intentionnel, ça veut dire que je peux mettre ma confiance en Dieu pour tout, mais un jour à la fois. C'est-à-dire que comme je ne peux pas manger en un jour de quoi vivre tout un mois, eh bien je ne peux pas non plus accumuler assez de confiance en un jour pour aller tout un mois. Alors : "Père céleste, donne-moi aujourd'hui ce que j'ai besoin pour aujourd'hui d'abord et puis demain tu y pourvoiras dans une confiance renouvelée jour après jour".
Dans la Bible, à une époque où la longévité était exceptionnelle, il est question d'un homme nommé Enoch qui a marché 300 ans avec Dieu. Ça veut dire qu'il a marché 300 fois 365 jours ! "Donne-nous Seigneur, aujourd'hui notre pain de ce jour", veut dire que spirituellement aussi il est nécessaire de marcher quotidiennement avec le Seigneur ?
Pardonne-nous nos offenses
Avez-vous remarqué le temps de la conjugaison ? "Pardonne-nous". La conjugaison est bien à la première personne. On aimerait peut-être mieux que ce soit la troisième personne : "Pardonne-leur". Un jour un ami Ecossais, dont la langue a fourché a voulu dire : "Seigneur, pardonne tous mes péchés et bénis tous mes amis". Il s'est trompé et il a dit : "Seigneur, pardonne tous mes amis et bénis tous mes péchés". Cela fait sourire ! Mais dites-moi, est-ce que ce n'est pas cela que l'on fait souvent ? Et même quand on se repent, n'arrive-t-il pas que l'on fasse son mea-culpa sur la poitrine de quelqu'un d'autre ? Quand le fils prodigue est revenu à la maison, il n'a pas dit à son père : "Tu sais papa, on s'est pas compris". Il ne lui a pas dit : "Ce sont les copains qui m'ont entraîné". Il a fait son mea-culpa sur sa poitrine à lui et il a dit : "J'ai péché, c'est moi qui ai péché contre le ciel et contre toi". Dire : Pardonne-nous nos offenses, ce n'est pas s'excuser de ses fautes, c'est au contraire les reconnaître, s'en s'accuser et surtout s'en séparer
Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Il y a ici une difficulté d'interprétation. C'est-à-dire que nous n'avons pas dans ce "comme nous pardonnons" la condition du salut. Lorsque l'apôtre Paul, le docteur de l'Eglise, établissait la doctrine du salut, il inversait la pensée et il disait ceci : "Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ".
D'abord, il faut être pardonné par Dieu. Et puis seulement après, nous pouvons donner aux autres un pardon que nous-mêmes nous avons reçu. Et le signe que le pardon de Dieu est en nous, c'est qu'à notre tour nous pardonnons aux autres. Le pardon que nous accordons n'est que le fruit du pardon que nos avons reçu. Et puis n'oublions jamais que celui qui pardonne c'est celui qui a raison ! Je peux répéter ça ? Celui qui pardonne c'est celui qui a raison. Et c'est toujours comme ça. Quand Dieu nous a pardonné, nous étions dans notre tort, et c'est lui avait raison ; c'est à lui que le tort a été fait, et il nous a pardonné quand même ! C'est celui qui pardonne qui supporte le tort qu'on lui a fait. Il ne se guinde pas dans son droit ; au contraire, il meurt à ses droits quand il pardonne. Comment Christ nous a-t-il pardonnés ? En prenant nos torts à son compte, en mourant pour nos péchés. C'est toujours celui qui a raison qui meurt à lui-même et à ses droits quand il pardonne.
Ne nous soumets (induis) pas en tentation
Là aussi il y a une difficulté, car Jacques 1 : 13 dit que "Dieu ne peut être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne". Je vais vous dire comment je comprends la chose : "Ne nous laisse pas aller à te tenter afin de ne pas sombrer dans le mal". Deux exemples bibliques vont nous servir d'explication :
- Le premier c'est celui du roi Saül, qui s'est laissé dominer par un esprit de jalousie. Saül ne pouvait plus supporter David à cause de ses exploits. Une première fois il a essayé de tuer David avec sa lance. Il l'a raté, heureusement ! Il a alors esquissé un simulacre de repentance : "Oh mon petit David, je te demande pardon". Et le lendemain il a renouvelé sa tentative sans plus de succès. Il a continué à cultiver son mauvais sentiment et à se livrer au mal. Et Dieu l'a livré à son mal. En quelque sorte Dieu lui a dit : "Saül, tu le veux, eh bien tu l'auras !" Et il l'a eu ! Dieu l'a livré à ses passions et s'est retiré de lui. Il en a perdu son trône et il a fini sa vie tragiquement.
Le deuxième exemple est celui du Pharaon, le roi d'Egypte. Ma femme et moi, dans notre lecture régulière de la Bible, nous venons de terminer l'histoire des dix plaies d'Egypte. Six fois on lit : "Et Pharaon endurcit son cœur", comme l'avait fait Saül. Six fois Dieu prend patience avec lui ; mais le Pharaon va dépasser les bornes et conduire la patience de Dieu à son terme. Et les quatre dernières fois, ce n'est plus le Pharaon qui endurcit son cœur, c'est Dieu qui le livrait à son endurcissement. Il est écrit : "Et Dieu endurcit le cœur de Pharaon". Et il en est résulté la ruine de son pays, l'anéantissement de son armée et de sa vie dans les eaux de la mer Rouge.
Ainsi, le "ne nous soumets pas à la tentation" se comprend mieux par les cas de Saül et de Pharaon. Ces deux hommes se sont abandonnés au mal, et Dieu les a abandonnés au mal auquel ils se sont abandonnés eux-mêmes. Il n'est pas de pire situation pour un homme que quand Dieu lui laisse la bride sur le cou.
Apprend-nous à prier
Les disciples ont un jour demandé à Jésus : "Seigneur, apprend-nous à prier" (Luc 11 : 1) Et je crois que nous aussi, nous avons besoin d'apprendre à prier. Si le monde est dans un tel état, c'est parce que les hommes ont cru bon de ne pas s'adresser à Dieu. Nos prisons sont pleines à ne plus savoir où mettre les condamnés. Ceux qui y sont, n'y sont pas parce qu'ils ont trop prié. Et je crois que s'ils avaient prié un peu plus, ils n'y seraient pas. Nos maison psychiatriques regorgent de clients ; l'alcoolisme, les drogues font des ravages ; la moralité s'effrite ; la jeunesse va à vau-l'eau ; les structures de la civilisation s'effondrent. Ce n'est pas parce qu'il y a trop peu de gens religieux en France ou ailleurs. Non, il y a en France 60 millions de gens qui disent croire en Dieu, et dans ces 60 millions il y a peut-être 20 millions qui tous les soirs vont se coucher en récitant : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié..". Etc. jusqu'au bout. Non ce n'est pas parce qu'il y a trop peu de gens religieux, mais c'est faute de se mettre face à face avec Dieu et de s'expliquer avec lui une bonne fois pour toute. Mais les hommes préfèrent faire mille prières superficielles qui ne leur coûtent rien, que d'en faire une, celle de la conversion, celle de la repentance et de la foi. Et c'est celle-là pourtant que Dieu attend.
La prière change les choses.
Parce que quand il y a une telle prière, vraie, sincère qui monte du cœur, alors Dieu entend. Et, comme le disent les Anglo-saxons, la prière change les choses. Mais surtout quand on prie, la première chose qui change, c'est soi-même !
Saul de Tarse.
Leur récompense, c'est qu'ils sont vus des hommes, peut-être même applaudis par eux ; et les applaudissements des hommes, on sait ce que ça vaut ! Ca ne va en tous cas pas très loin ! Alors je continue : "Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là, dans le lieu secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez". Je signale tout de suite que la prière n'est pas une réunion d'informations à Dieu, pour le renseigner comme s'il ne le savait pas ! Le Seigneur le sait avant que nous le demandions, mais Il veut qu'on le lui demande. Voici maintenant les paroles bien connues du Seigneur aussi appelées la prière dominicale. "Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui - j'ai la version ancienne ici - donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien - ou notre pain de ce jour - pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous soumets pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent dans tous les siècles le règne, la puissance, et la gloire. Amen".
De tous les sujets qui ont trait à la vie chrétienne, si celui de la prière est parmi les plus importants, il est aussi l'un des plus mal compris tant par ceux qui se réclament du christianisme, que par ceux qui n'y adhèrent pas. La prière, c'est le premier souci du véritable chrétien, et c'est le dernier de l'incrédule. Prier, c'est la gloire du croyant, mais c'est la honte de l'incroyant. Pour un chrétien, seuls des gens de courage qui ont du sang dans les veines, sont capables d'avoir ce qu'on appelle une vie de prière. Pour les incroyants, comme l'a dit Alfred de Vigny, "prier, pleurer, gémir, sont également lâches". La prière serait donc une lâcheté ! Alors pourquoi ces divergences ? Eh bien parce que les gens ont sur la prière une idée faussée ! Ce qu'ils ignorent en général, c'est la nature de la prière, le but de la prière, la valeur de la prière et la puissance de la prière.
Par prière, beaucoup comprennent quelques mots marmottés avec rapidité, tellement vite qu'ils ne sont compris, ni de celui qui les prononce, ni bien sûr de celui à qui ils sont adressés. La prière c'est aussi quelques phrases imprimées qu'on lit machinalement. Ou encore la prière c'est une invention très astucieuse des tibétains qui se servent du vent pour actionner des moulins à prière qui marmonnent des pseudo-prières à longueur de journée. Ou encore c'est la récitation pour certains, des sourates du Coran dans une langue, l'Arabe, que la plupart ne comprennent pas. La prière pour certains, c'est la répétition inlassable : "Notre Père qui es aux cieux, notre Père qui es aux cieux". A réciter vingt ou cent fois en faisant pénitence pour le pardon des péchés, ou bien que l'on récite au lit avant de s'endormir pour le pardon des péchés de la journée et pour se donner bonne conscience. Est-ce cela la prière ? Eh bien non ! Et si vous n'avez jamais prié que ça, ça veut dire que vous n'avez jamais vraiment prié dans votre vie.
Et pourtant, c'est cette prière modèle qui va retenir notre attention. Nous allons la prendre dans l'ordre où elle nous est présentée par le Seigneur.
Notre Père
Elle commence par "Notre Père". Je vous pose d'emblée une première question : "Est-ce que Dieu est votre Père ?" Vous allez me dire : "Mais bien sûr, qu'il est notre Père ! N'est-il pas le Père de tous ?" Mais pas du tout ! Dieu est le Père de ses enfants. Et ceux-là seuls qui sont devenus ses enfants par la conversion, peuvent l'appeler "Père". C'est écrit en toutes lettres dans le prologue de l'évangile de Jean : "Il est venu chez les siens, les siens ne l'ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l'ont reçu - c'est-à-dire qui croient en son nom - il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu".
Donc, pour avoir l'appellation d'enfant de Dieu, il faut d'abord avoir reçu Jésus dans son cœur comme Sauveur. Tous les hommes sont créatures de Dieu, mais tous les hommes ne sont pas enfants de Dieu. Et tous ne peuvent pas l'appeler Père ! Permettez-moi cette comparaison. Tous les Français sont européens, mais tous les Européens ne sont pas français ! Et de même que tous les hommes sont des créatures de Dieu, toutes les créatures de Dieu ne sont pas enfants de Dieu !
Quelqu'un demandera peut-être : "Mais alors, qu'est-ce qu'un enfant de Dieu ?" Eh bien je réponds par une question : "Qu'est-ce qu'un Français ?" Avant de vous dire ce qu'est un français, je vais vous dire ce que n'est pas un Français ! Un Français, ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui parle le Français. Moi je parle le Français qui est d'ailleurs ma langue maternelle, mais je ne suis pas Français ! Un Français ce n'est pas quelqu'un qui porte un nom français. Il n'y a pas en France de nom plus français que le mien (Legrand), mais je ne suis pas Français. Un Français, ce n'est pas non plus quelqu'un qui habite en France. On peut habiter en France et ne pas être français ! Un Français ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui paie ses impôts à l'Etat français. Vous pouvez payer vos impôts en France et ne pas être Français ! Et un Français, ce n'est pas non plus quelqu'un qui connaîtrait l'histoire de la Gaule et de la France depuis Vercingétorix jusqu'à la cinquième république en passant par Clovis, Henri IV, Louis XIV, Napoléon et le Général De Gaulle. Vous pouvez connaître tout cela et ne pas être Français ! De même, un enfant de Dieu, ce n'est pas quelqu'un qui dit : "Seigneur, Seigneur, Seigneur". Ce n'est pas non plus quelqu'un qui fréquente assidûment ou occasionnellement les lieux de culte. Ce n'est pas non plus quelqu'un qui donne de son argent, même libéralement, à la cause paroissiale. Un enfant de Dieu, ce n'est pas quelqu'un qui connaît l'histoire du christianisme depuis Jésus-Christ jusqu'au Pape actuel, en passant par Saint Pierre, Augustin, les Croisades, l'Inquisition, la Réforme, Calvin, Luther, Billy Graham et l'abbé Pierre. On peut connaître tout cela et ne pas être enfant de Dieu.
Mais alors, allez-vous me dire : "Qu'est-ce qu'un enfant de Dieu ?" Eh bien je reprends ma comparaison : Qu'est-ce qu'un Français ? Selon une définition peut-être un peu simpliste, mais n'y voyez, ni malice, ni allusion politique, car ce n'est qu'une illustration ; un Français, c'est quelqu'un qui est né en France de parents français. De même, un enfant de Dieu c'est quelqu'un qui est né de nouveau, c'est-à-dire converti, dans le royaume de Dieu et par le Saint-Esprit. Ça, c'est un enfant de Dieu ! Et avant de pouvoir articuler la première partie de cette prière : "Notre Père", il faut répondre à la première condition : Etre enfant de Dieu. Alors je vous regarde bien en face et je vous repose la question : "Est-ce que vous êtes enfant de Dieu ?" "Etes-vous converti, oui ou non ?" "Etes-vous en route pour le ciel ?" "Etes-vous sauvé ?" Sans cette condition-là, vous pouvez prier cette prière mille fois, elle ne dépassera jamais le plafond. A moins que vous n'y mettiez des amplificateurs, ce qui gênerait ceux qui sont à l'étage au-dessus ! Mais elle n'ira pas plus haut !
Qui es aux cieux
Nous continuons : "Notre Père qui es... qui es aux cieux". Est-ce que nous avons compris ce que ça veut dire ? Dire à Dieu qu'il est au ciel, c'est reconnaître sa majesté, sa gloire, ses perfections absolues et ses droits non moins absolus sur nos vies. Dire "Notre Père qui es aux cieux", c'est admettre que nous on n'y est pas, qu'on est sur la terre et qu'entre nous et lui, il a un abîme ! Non pas l'abîme qui se chiffre par les centaines d'années-lumière, mais par ce que le prophète a dit : "Ce sont vos péchés qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu". Ainsi, dire que notre Père est aux cieux, c'est accepter la sentence divine qui dit : "Il n'y a pas de juste, pas même un seul ; tous ont péché et sont privés de la gloire (du ciel) de Dieu". C'est reconnaître à Dieu tous ses droits et c'est nous reconnaître coupables.
Que ton nom soit... soit sanctifié
Qu'est-ce que ça veut dire ? J'ai très souvent été en contact avec la secte bien connue des Témoins de Jéhovah. Pour eux, sanctifier le nom de Dieu, c'est prononcer son nom à la manière des Hébreux. Quand Dieu s'est présenté à eux, il s'est fait connaître par : "JE SUIS CELUI QUI SUIS", c'est-à-dire l'Eternel, en français, ce qui en hébreux est Yahvé et non pas Jéhovah comme ils le prétendent. C'est donc Yahvé comme le prononcent encore tous les Juifs aujourd'hui. Ainsi, selon eux ces même Témoins de Jéhovah sanctifier le nom de Dieu ce serait prononcer le nom de Dieu à la façon des Hébreux. Je leur ai fait remarquer que tous les Juifs du temps du Seigneur disaient "Yahvé". Ça ne les a pas empêchés de crucifier le Seigneur ! Et ça n'a surtout pas empêché l'apôtre Paul de dire à tous ces Juifs qui disaient à tout bout de champ : "Yahvé, Yahvé" : "A cause de vous (de votre mauvaise conduite), le nom de Dieu est blasphémé parmi les païens". (Romains 2 : 24)
Non, sanctifier le nom de Dieu, ce n'est pas prononcer "Yahvé" ou "Jéhovah" ou "Eternel" ou "doux Jésus". La sanctification c'est la séparation d'avec ce qui est mal et qui déplaît à Dieu. C'est dire : "Seigneur, que ta sainteté, ce qui est pur, ce qui est juste, ce qui t'est agréable, qu'on le voie dans ma vie". C'est le plus bel engagement que l'on puisse prendre. Mais il est téméraire, et c'est une dangereuse transaction que de dire des paroles qu'on n'a pas l'intention de tenir, car Dieu n'oublie jamais des vœux. "Empresse-toi d'accomplir tes vœux", dit la Bible. Et le Seigneur ajoute qu'il amènera en jugement toute parole oiseuse que nous aurions dite. Ainsi, dire "que ton nom soit sanctifié", c'est exprimer le désir ou le vœu que dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos actes, on verra vivre quelque chose de la sainteté de Jésus-Christ. Dire "que ton nom soit sanctifié", c'est se séparer d'habitudes, de paroles, de compagnies, de lieux que l'on sait déplaire à Dieu et en prendre d'autres qui l'honorent. Sommes-nous prêts à dire : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié dans ma vie ?"
Que ton règne vienne
"Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne..". Oh bien sûr, d'un large coup d'œil nous pouvons embrasser le monde et dire : Que ton règne vienne sur ce monde, car quand on voit l'état dans lequel il est, on se dit : "Oui Seigneur, que ton règne vienne, et qu'il vienne vite !" Et il viendra ce règne, il viendra sur cette terre. La capitale de son royaume ce ne sera pas Rome, ni Salt Lake City, ni Genève, ni La Mecque, mais ce sera Jérusalem ! Un peuple revient dans son pays d'origine, la Palestine, peuple avec qui Dieu va reprendre ses relations, un peuple qui, après bien des épreuves, va se convertir à Celui qu'ils ont percé et sur lequel ils pleureront comme sur un fils unique, dit le prophète. Alors il instaurera son royaume dans ce monde !
Ça viendra, soyez-en sûrs ! Mais en disant "que ton règne vienne", nous risquons de voir fort loin et d'oublier de voir tout près. "Que ton règne vienne", ça veut aussi dire que Dieu veut régner, non pas sur le monde entier seulement, mais sur le plus petit centre du monde, c'est-à-dire sur notre cœur ! Oui, c'est là que Dieu veut mettre son trône, ses rênes. C'est là qu'il veut régner. Et quand on dit : "Seigneur, que ton règne vienne", ça veut dire : "Qu'il vienne régner dans ma famille, qu'il vienne dans mes affaires, que ce soit dans ma vie que ton règne vienne. Et que tu sois le roi !" Non pas un roi constitutionnel comme dans les monarchies anglaises ou belges ou hollandaises, où les souverains règnent mais ne gouvernent pas. Non ! Le Seigneur prendra en main le législatif et l'exécutif. Et cela, il veut déjà le faire dans la vie de celui qui prie : "Seigneur, que ton règne vienne… dans mon cœur !"
Que ta volonté se fasse…
Et cette prière se continue par : "Que ta volonté se fasse, sur la terre comme au ciel". C'est-à-dire qu'il n'y ait rien qui s'interpose entre elle et son exécution. Et l'exemple de la volonté de Dieu parfaitement accomplie, nous ne le trouvons qu'en Jésus-Christ. Quand Dieu regardait l'univers pour trouver le rédempteur, la victime et le sacrifice, la Bible dit que Jésus s'est présenté avec ces paroles : "Me voici, ô Dieu, pour faire ta volonté". Toute sa vie il a pu dire : "Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé". Et lorsqu'Il s'est trouvé dans le jardin de Gethsémané à la fin de sa vie (le jardin de Gethsémané veut dire le jardin du pressoir, c'est là qu'on broyait les olives et c'est là qu'il a été brisé) et qu'une coupe lui a été tendue, cette horrible coupe qui contenait, ne l'oublions jamais, les péchés que vous et moi nous avons commis, alors tout son être a frémi, toute sa sainteté s'est révoltée et il a dit : "Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi..." Mais il a ajouté : "Non pas ma volonté, mais ta volonté".
Et il a été conduit à la croix des suppliciés. Il y a été crucifié. Il en est mort ! Et la dernière parole qu'il a prononcée, c'est : "Tout est accompli". Toute la volonté de Dieu était accomplie par le Seigneur. Le salut aussi, notre salut était fait, parfaitement fait.
Ça, c'était pour le Seigneur, mais maintenant, quelle est la volonté de Dieu pour nous ? Elle est triple.
1) Elle est écrite en résumé dans Actes 17 verset 27 : "Dieu, passant par les temps d'ignorance, ordonne maintenant à tous les hommes qu'ils aient à se repentir". C'est ça la volonté de Dieu pour nous : Le repentir, la repentance, car le texte continue par : "Car il a fixé un jour dans lequel il va juger le monde entier d'après l'homme qu'il s'est choisi et ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts". D'abord, volonté de Dieu pour nous, c'est la repentance.
2) Et puis, après la repentance, le Seigneur a dit dans sa fameuse prière au Père dans Jean 17 : "C'est ici ma volonté, que ceux qui contemplent le Fils et qui croient en lui aient la vie éternelle". Après la repentance, c'est la foi à ce que Jésus-Christ a fait pour nous sur la croix du Calvaire.
3) Et la finale, c'est la prière du Seigneur : "Père, c'est ma volonté quant à ceux que tu m'as donnés, c'est que là où moi je suis, ils y soient aussi". La repentance, la foi et puis l'espérance qui dans la Parole de Dieu, est l'assurance du salut.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
Et si le Seigneur a parlé de pain, c'est parce que c'est évidemment ce qu'il y de plus nécessaire à notre vie. Et quand il a dit : "Donne-nous notre pain quotidien" je suis convaincu qu'il n'a pas pensé qu'au pain et que nous pouvons lui dire : "Seigneur donne-moi mon pain de ce jour et aussi un peu de beurre pour mettre sur le pain et peut-être même un peu de confiture pour mettre sur le beurre qu'on met sur le pain !" C'est ça que ça veut dire ! "Donne-nous, donne-moi aujourd'hui de quoi mettre quelques litres d'essence dans le réservoir. Et même peut-être une carrosserie pour mettre autour du réservoir !" Parce que si on avait que le réservoir, on n'irait pas loin ! En fait, ça veut dire quoi "donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ?" Ca veut dire que nous pouvons appeler Dieu dans tous les domaines de la vie jusqu'au simple morceau de pain. Il n'y a pas une sphère d'activité où nous ne puissions appeler Dieu : Dans nos activités professionnelles, dans nos rapports en société, dans notre vie de famille, dans les projets qui se décident aujourd'hui, même dans la portion de la Bible que nous lisons quotidiennement car il est écrit : "L'homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu".
Il y a, dans cette construction de phrase, ce qu'on appelle un pléonasme volontaire : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour". Evidemment, dira quelqu'un, que c'est un pain de ce jour puisque c'est aujourd'hui ! Qu'est-ce que ça veut dire : C'est intentionnel, ça veut dire que je peux mettre ma confiance en Dieu pour tout, mais un jour à la fois. C'est-à-dire que comme je ne peux pas manger en un jour de quoi vivre tout un mois, eh bien je ne peux pas non plus accumuler assez de confiance en un jour pour aller tout un mois. Alors : "Père céleste, donne-moi aujourd'hui ce que j'ai besoin pour aujourd'hui d'abord et puis demain tu y pourvoiras dans une confiance renouvelée jour après jour".
Dans la Bible, à une époque où la longévité était exceptionnelle, il est question d'un homme nommé Enoch qui a marché 300 ans avec Dieu. Ça veut dire qu'il a marché 300 fois 365 jours ! "Donne-nous Seigneur, aujourd'hui notre pain de ce jour", veut dire que spirituellement aussi il est nécessaire de marcher quotidiennement avec le Seigneur ?
Pardonne-nous nos offenses
Avez-vous remarqué le temps de la conjugaison ? "Pardonne-nous". La conjugaison est bien à la première personne. On aimerait peut-être mieux que ce soit la troisième personne : "Pardonne-leur". Un jour un ami Ecossais, dont la langue a fourché a voulu dire : "Seigneur, pardonne tous mes péchés et bénis tous mes amis". Il s'est trompé et il a dit : "Seigneur, pardonne tous mes amis et bénis tous mes péchés". Cela fait sourire ! Mais dites-moi, est-ce que ce n'est pas cela que l'on fait souvent ? Et même quand on se repent, n'arrive-t-il pas que l'on fasse son mea-culpa sur la poitrine de quelqu'un d'autre ? Quand le fils prodigue est revenu à la maison, il n'a pas dit à son père : "Tu sais papa, on s'est pas compris". Il ne lui a pas dit : "Ce sont les copains qui m'ont entraîné". Il a fait son mea-culpa sur sa poitrine à lui et il a dit : "J'ai péché, c'est moi qui ai péché contre le ciel et contre toi". Dire : Pardonne-nous nos offenses, ce n'est pas s'excuser de ses fautes, c'est au contraire les reconnaître, s'en s'accuser et surtout s'en séparer
Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Il y a ici une difficulté d'interprétation. C'est-à-dire que nous n'avons pas dans ce "comme nous pardonnons" la condition du salut. Lorsque l'apôtre Paul, le docteur de l'Eglise, établissait la doctrine du salut, il inversait la pensée et il disait ceci : "Pardonnez-vous réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ".
D'abord, il faut être pardonné par Dieu. Et puis seulement après, nous pouvons donner aux autres un pardon que nous-mêmes nous avons reçu. Et le signe que le pardon de Dieu est en nous, c'est qu'à notre tour nous pardonnons aux autres. Le pardon que nous accordons n'est que le fruit du pardon que nos avons reçu. Et puis n'oublions jamais que celui qui pardonne c'est celui qui a raison ! Je peux répéter ça ? Celui qui pardonne c'est celui qui a raison. Et c'est toujours comme ça. Quand Dieu nous a pardonné, nous étions dans notre tort, et c'est lui avait raison ; c'est à lui que le tort a été fait, et il nous a pardonné quand même ! C'est celui qui pardonne qui supporte le tort qu'on lui a fait. Il ne se guinde pas dans son droit ; au contraire, il meurt à ses droits quand il pardonne. Comment Christ nous a-t-il pardonnés ? En prenant nos torts à son compte, en mourant pour nos péchés. C'est toujours celui qui a raison qui meurt à lui-même et à ses droits quand il pardonne.
Ne nous soumets (induis) pas en tentation
Là aussi il y a une difficulté, car Jacques 1 : 13 dit que "Dieu ne peut être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne". Je vais vous dire comment je comprends la chose : "Ne nous laisse pas aller à te tenter afin de ne pas sombrer dans le mal". Deux exemples bibliques vont nous servir d'explication :
- Le premier c'est celui du roi Saül, qui s'est laissé dominer par un esprit de jalousie. Saül ne pouvait plus supporter David à cause de ses exploits. Une première fois il a essayé de tuer David avec sa lance. Il l'a raté, heureusement ! Il a alors esquissé un simulacre de repentance : "Oh mon petit David, je te demande pardon". Et le lendemain il a renouvelé sa tentative sans plus de succès. Il a continué à cultiver son mauvais sentiment et à se livrer au mal. Et Dieu l'a livré à son mal. En quelque sorte Dieu lui a dit : "Saül, tu le veux, eh bien tu l'auras !" Et il l'a eu ! Dieu l'a livré à ses passions et s'est retiré de lui. Il en a perdu son trône et il a fini sa vie tragiquement.
Le deuxième exemple est celui du Pharaon, le roi d'Egypte. Ma femme et moi, dans notre lecture régulière de la Bible, nous venons de terminer l'histoire des dix plaies d'Egypte. Six fois on lit : "Et Pharaon endurcit son cœur", comme l'avait fait Saül. Six fois Dieu prend patience avec lui ; mais le Pharaon va dépasser les bornes et conduire la patience de Dieu à son terme. Et les quatre dernières fois, ce n'est plus le Pharaon qui endurcit son cœur, c'est Dieu qui le livrait à son endurcissement. Il est écrit : "Et Dieu endurcit le cœur de Pharaon". Et il en est résulté la ruine de son pays, l'anéantissement de son armée et de sa vie dans les eaux de la mer Rouge.
Ainsi, le "ne nous soumets pas à la tentation" se comprend mieux par les cas de Saül et de Pharaon. Ces deux hommes se sont abandonnés au mal, et Dieu les a abandonnés au mal auquel ils se sont abandonnés eux-mêmes. Il n'est pas de pire situation pour un homme que quand Dieu lui laisse la bride sur le cou.
Apprend-nous à prier
Les disciples ont un jour demandé à Jésus : "Seigneur, apprend-nous à prier" (Luc 11 : 1) Et je crois que nous aussi, nous avons besoin d'apprendre à prier. Si le monde est dans un tel état, c'est parce que les hommes ont cru bon de ne pas s'adresser à Dieu. Nos prisons sont pleines à ne plus savoir où mettre les condamnés. Ceux qui y sont, n'y sont pas parce qu'ils ont trop prié. Et je crois que s'ils avaient prié un peu plus, ils n'y seraient pas. Nos maison psychiatriques regorgent de clients ; l'alcoolisme, les drogues font des ravages ; la moralité s'effrite ; la jeunesse va à vau-l'eau ; les structures de la civilisation s'effondrent. Ce n'est pas parce qu'il y a trop peu de gens religieux en France ou ailleurs. Non, il y a en France 60 millions de gens qui disent croire en Dieu, et dans ces 60 millions il y a peut-être 20 millions qui tous les soirs vont se coucher en récitant : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié..". Etc. jusqu'au bout. Non ce n'est pas parce qu'il y a trop peu de gens religieux, mais c'est faute de se mettre face à face avec Dieu et de s'expliquer avec lui une bonne fois pour toute. Mais les hommes préfèrent faire mille prières superficielles qui ne leur coûtent rien, que d'en faire une, celle de la conversion, celle de la repentance et de la foi. Et c'est celle-là pourtant que Dieu attend.
La prière change les choses.
Parce que quand il y a une telle prière, vraie, sincère qui monte du cœur, alors Dieu entend. Et, comme le disent les Anglo-saxons, la prière change les choses. Mais surtout quand on prie, la première chose qui change, c'est soi-même !
Saul de Tarse.
Regardez Saul de Tarse, ce lion ; que dis-je, ce tigre cruel qui persécute l'Eglise du Seigneur, et qui, sur la route de Damas est rencontré, interpellé et plaqué au sol par le Seigneur qui lui dit : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" Il est écrit que là, terrassé, il devient aveugle pendant trois jours et il est ajouté ce détail : "Il prie !" "Il prie". En fait il va prier trois jours et il sortira de là en homme transformé ; le persécuteur devient persécuté, le lion devient agneau, l'orgueilleux devient humble, Saul de Tarse devient l'apôtre Paul, le prince des apôtres, celui dont quelqu'un a pu dire qu'il était le plus grand après l'Unique. Oui, la prière change les choses !
Ezéchias.
Ezéchias.
Connaissez-vous l'histoire du bon roi Ezéchias ? Je vous la raconte en quelques mots. Il avait servi l'Eternel avec fidélité toute sa vie. Mais un beau jour le prophète Esaïe est venu avec un message de Dieu pour lui : "Donne des ordres à ta maison car tu vas mourir, tu ne vivras plus. Ezéchias tourna son visage contre le mur, et fit cette prière : O Eternel, souviens-toi que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux ! Et Ezéchias répandit d'abondantes larmes. Esaïe, qui était sorti, n'était pas encore dans la cour que la parole de l'Eternel lui fut adressée en ces termes : Retourne, et dis à Ezéchias : J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici, je te guérirai et j'ajouterai quinze années à tes jours". Oui, la prière change les choses !
Le publicain.
Quand ce publicain dont nous parle Jésus en Luc 18 : 10, est monté au temple de Jérusalem, il y est monté en se frappant la poitrine ; il n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; il ployait sous le sentiment de sa culpabilité ; il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis un pécheur. Et le résultat est que, selon le verdict du Seigneur, ce publicain, ce misérable, ce coupable, est rentré chez lui justifié, c'est-à-dire sauvé ! Oui, la prière change les choses !
Ah mes amis, quand on voit des vies changées, quand on voit des drogués libérés de ce qui les tue, quand on voit des couples désunis se réconcilier, quand on voit des vies bouleversées, des gens transformés dans leur façon de dire, d'être et de faire, eh bien qui oserait encore dire que la prière qui change les choses est une lâcheté ?
Non, le simple soldat qui demande à son capitaine : "Je vous prie de m'accorder une permission de 24 heures", cette forme de prière n'est pas une lâcheté.
Le chômeur à la recherche d'un emploi qui a écrit à son futur patron : "Je vous prie d'accepter, Monsieur le Directeur, l'assurance de mon parfait dévouement", cette autre forme de prière n'est pas pour autant une lâcheté.
Quand un ouvrier demande une augmentation à son employeur et le prie de la lui accorder ! Ce n'est pas une lâcheté ! Non, la prière sous toutes ses formes, ce n'est pas une lâcheté !
De même, le pauvre pécheur, l'homme qui se sent coupable devant Dieu, qui voit s'ouvrir à ses côtés l'abîme sans fond dans lequel il va tomber, et qui dans son désespoir crie au Seigneur et il lui clame sa repentance et demande son pardon, n'est pas non plus un lâche.
Mais il y a parfois, je l'admets, des attitudes de prière qui sont des lâchetés. Je me souviens, j'étais petit garçon pendant la grande offensive allemande de la dernière guerre, quand les avions de la Luftwaffe passaient en déchargeant leurs engins de mort. Des milliers de gens qui ne croyaient ni à Dieu ni à diable, qui se seraient moqués de la prière des croyants, tombaient à genoux, priaient Dieu lâchement et faisaient le vœu de ne plus l'oublier, et qui, une fois le danger passé, retombaient dans l'ornière de l'indifférence ; ça oui, c'est une lâcheté !
Un grand évangéliste raconte que lors d'une traversée de l'Atlantique en avion, à bord les hommes buvaient du whisky, ils juraient, ils jouaient aux cartes et draguaient. Et voici qu'à mille kilomètres de toutes côtes, un des moteurs a pris feu. Plus de blasphèmes, plus de cartes, plus d'alcool, plus de drague, plus de grivoiserie. Tout le monde était à genoux suppliant le ciel de les sauver, quitte l'instant d'après de retourner à leurs vices.
Mes amis, je vous prends à témoin, et la Bible le dit avec force, que le jour vient, et il est plus proche qu'on ne pense, où les hommes qui ont désappris à prier, prieront le ciel pour que les montagnes tombent sur eux, pour que des cavernes s'ouvrent, qu'ils y trouvent un refuge et que des blocs de rocher en tombant, bouchent l'entrée pour éviter de rencontrer... de rencontrer Dieu ! Cela est écrit en toute lettre dans Apocalypse 6 : 17 "Les hommes disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?"
Je termine. La prière peut être une lâcheté dans certains cas, et je l'admets. Mais je continue à affirmer que la prière qui part d'un cœur sincère, change les choses.
C'était pendant la dernière guerre. Un jeune homme brillant était pilote de bombardier et major d'aviation (à 23 ans s'il vous plaît !), avec 50 ou 51 missions de bombardement réussies sur l'Allemagne nazie. Il avait grandi dans une famille chrétienne, avait suivi l'école du dimanche, comme on dit dans les milieux évangéliques. Il connaissait toutes ces choses-là. Et un jour en permission, il a dit à son père : "Père, maintenant c'est terminé, ces bondieuseries c'est fini ! Assez de me les enfoncer dans la gorge !" (Down my throat) selon l'expression anglaise.
50 missions réussies ! Major d'aviation à 23 ans ! Seulement à la 52ème, la chance a tourné. Et au-dessus de la mer du Nord en pleine nuit, l'avion touché était en perdition. Il a ordonné à l'équipage de sauter et il a sauté à son tour. Il n'avait qu'une chance sur mille d'être sauvé. Et en quittant l'avion, il s'est tourné vers le Dieu de son père, il a prié le Dieu de son père ; et il a été sauvé.
Et voici son témoignage : Lorsque j'ai quitté l'avion, j'étais en route pour l'enfer. Quand j'ai touché l'eau, j'étais en route pour le ciel". Je répète : "Quand j'ai quitté l'avion, j'étais en route pour l'enfer. Quand j'ai touché l'eau, j'étais en route pour le ciel". Que s'est-il passé ? Oh ! Non pas parce qu'il a prié ! La prière n'a jamais sauvé personne ! Mais dans la prière il a exprimé toute la détresse de son cœur, toute sa repentance et son retour à Dieu. Il s'est trouvé face à l'éternité et il a fait le choix du brigand sur la croix qui a crié : "Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne". Et il a été sauvé ! La suite de sa vie l'a prouvé.
Mes amis, je ne vous connais pas, je ne sais pas dans quel état d'esprit vous êtes entrés dans cette chapelle qui vous accueille ce matin, mais je peux dire une chose que j'ai très souvent dite dans ma prédication : Il est possible que quelqu'un soit entré dans cette chapelle en route pour l'enfer, et il peut en ressortir en route pour le ciel ! Ça c'est l'Evangile, la meilleure bonne nouvelle du monde ! Vous pouvez être sauvés ! Vous pouvez accepter Jésus-Christ comme votre Sauveur personnel et le faire maintenant !
Je termine en vous proposant une minute de silence. Nous allons courber la tête, nous allons fermer les yeux, et dans ce silence c'est vous qui vous adresserez au Seigneur. Dites-lui ce qu'a été votre vie passée. Repentez-vous, acceptez Jésus-Christ dans votre cœur ce matin même. Je vais dire quelques mots très lentement et s'ils vous conviennent vous pouvez les répéter, les redire mentalement à Dieu comme s'ils étaient les vôtres ! Dites-lui : "Seigneur, je tourne en rond dans ma vie, Je ne sais pas où j'en suis, j'ai perdu mes repères, je ne sais pas où je vais, je n'ai pas d'assurance, mais j'ai compris, je me tourne vers toi. Je t'accepte, je te reçois pour mon Sauveur et mon Seigneur, je fais la paix avec toi ce matin. Je te demande pardon, je veux désormais vivre avec toi pour Père. Merci Seigneur". Merci !
Le publicain.
Quand ce publicain dont nous parle Jésus en Luc 18 : 10, est monté au temple de Jérusalem, il y est monté en se frappant la poitrine ; il n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; il ployait sous le sentiment de sa culpabilité ; il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis un pécheur. Et le résultat est que, selon le verdict du Seigneur, ce publicain, ce misérable, ce coupable, est rentré chez lui justifié, c'est-à-dire sauvé ! Oui, la prière change les choses !
Ah mes amis, quand on voit des vies changées, quand on voit des drogués libérés de ce qui les tue, quand on voit des couples désunis se réconcilier, quand on voit des vies bouleversées, des gens transformés dans leur façon de dire, d'être et de faire, eh bien qui oserait encore dire que la prière qui change les choses est une lâcheté ?
Non, le simple soldat qui demande à son capitaine : "Je vous prie de m'accorder une permission de 24 heures", cette forme de prière n'est pas une lâcheté.
Le chômeur à la recherche d'un emploi qui a écrit à son futur patron : "Je vous prie d'accepter, Monsieur le Directeur, l'assurance de mon parfait dévouement", cette autre forme de prière n'est pas pour autant une lâcheté.
Quand un ouvrier demande une augmentation à son employeur et le prie de la lui accorder ! Ce n'est pas une lâcheté ! Non, la prière sous toutes ses formes, ce n'est pas une lâcheté !
De même, le pauvre pécheur, l'homme qui se sent coupable devant Dieu, qui voit s'ouvrir à ses côtés l'abîme sans fond dans lequel il va tomber, et qui dans son désespoir crie au Seigneur et il lui clame sa repentance et demande son pardon, n'est pas non plus un lâche.
Mais il y a parfois, je l'admets, des attitudes de prière qui sont des lâchetés. Je me souviens, j'étais petit garçon pendant la grande offensive allemande de la dernière guerre, quand les avions de la Luftwaffe passaient en déchargeant leurs engins de mort. Des milliers de gens qui ne croyaient ni à Dieu ni à diable, qui se seraient moqués de la prière des croyants, tombaient à genoux, priaient Dieu lâchement et faisaient le vœu de ne plus l'oublier, et qui, une fois le danger passé, retombaient dans l'ornière de l'indifférence ; ça oui, c'est une lâcheté !
Un grand évangéliste raconte que lors d'une traversée de l'Atlantique en avion, à bord les hommes buvaient du whisky, ils juraient, ils jouaient aux cartes et draguaient. Et voici qu'à mille kilomètres de toutes côtes, un des moteurs a pris feu. Plus de blasphèmes, plus de cartes, plus d'alcool, plus de drague, plus de grivoiserie. Tout le monde était à genoux suppliant le ciel de les sauver, quitte l'instant d'après de retourner à leurs vices.
Mes amis, je vous prends à témoin, et la Bible le dit avec force, que le jour vient, et il est plus proche qu'on ne pense, où les hommes qui ont désappris à prier, prieront le ciel pour que les montagnes tombent sur eux, pour que des cavernes s'ouvrent, qu'ils y trouvent un refuge et que des blocs de rocher en tombant, bouchent l'entrée pour éviter de rencontrer... de rencontrer Dieu ! Cela est écrit en toute lettre dans Apocalypse 6 : 17 "Les hommes disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ?"
Je termine. La prière peut être une lâcheté dans certains cas, et je l'admets. Mais je continue à affirmer que la prière qui part d'un cœur sincère, change les choses.
C'était pendant la dernière guerre. Un jeune homme brillant était pilote de bombardier et major d'aviation (à 23 ans s'il vous plaît !), avec 50 ou 51 missions de bombardement réussies sur l'Allemagne nazie. Il avait grandi dans une famille chrétienne, avait suivi l'école du dimanche, comme on dit dans les milieux évangéliques. Il connaissait toutes ces choses-là. Et un jour en permission, il a dit à son père : "Père, maintenant c'est terminé, ces bondieuseries c'est fini ! Assez de me les enfoncer dans la gorge !" (Down my throat) selon l'expression anglaise.
50 missions réussies ! Major d'aviation à 23 ans ! Seulement à la 52ème, la chance a tourné. Et au-dessus de la mer du Nord en pleine nuit, l'avion touché était en perdition. Il a ordonné à l'équipage de sauter et il a sauté à son tour. Il n'avait qu'une chance sur mille d'être sauvé. Et en quittant l'avion, il s'est tourné vers le Dieu de son père, il a prié le Dieu de son père ; et il a été sauvé.
Et voici son témoignage : Lorsque j'ai quitté l'avion, j'étais en route pour l'enfer. Quand j'ai touché l'eau, j'étais en route pour le ciel". Je répète : "Quand j'ai quitté l'avion, j'étais en route pour l'enfer. Quand j'ai touché l'eau, j'étais en route pour le ciel". Que s'est-il passé ? Oh ! Non pas parce qu'il a prié ! La prière n'a jamais sauvé personne ! Mais dans la prière il a exprimé toute la détresse de son cœur, toute sa repentance et son retour à Dieu. Il s'est trouvé face à l'éternité et il a fait le choix du brigand sur la croix qui a crié : "Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne". Et il a été sauvé ! La suite de sa vie l'a prouvé.
Mes amis, je ne vous connais pas, je ne sais pas dans quel état d'esprit vous êtes entrés dans cette chapelle qui vous accueille ce matin, mais je peux dire une chose que j'ai très souvent dite dans ma prédication : Il est possible que quelqu'un soit entré dans cette chapelle en route pour l'enfer, et il peut en ressortir en route pour le ciel ! Ça c'est l'Evangile, la meilleure bonne nouvelle du monde ! Vous pouvez être sauvés ! Vous pouvez accepter Jésus-Christ comme votre Sauveur personnel et le faire maintenant !
Je termine en vous proposant une minute de silence. Nous allons courber la tête, nous allons fermer les yeux, et dans ce silence c'est vous qui vous adresserez au Seigneur. Dites-lui ce qu'a été votre vie passée. Repentez-vous, acceptez Jésus-Christ dans votre cœur ce matin même. Je vais dire quelques mots très lentement et s'ils vous conviennent vous pouvez les répéter, les redire mentalement à Dieu comme s'ils étaient les vôtres ! Dites-lui : "Seigneur, je tourne en rond dans ma vie, Je ne sais pas où j'en suis, j'ai perdu mes repères, je ne sais pas où je vais, je n'ai pas d'assurance, mais j'ai compris, je me tourne vers toi. Je t'accepte, je te reçois pour mon Sauveur et mon Seigneur, je fais la paix avec toi ce matin. Je te demande pardon, je veux désormais vivre avec toi pour Père. Merci Seigneur". Merci !
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