JEAN-PAUL SARTRE

"L`athéisme est une entreprise cruelle et de longue haleine: je crois l`avoirmenée jusqu`au bout. Je vois clair, je suis désabusé, je connais mes vraies tâches, je mérite sûrement un prix de civisme; depuis à peu près dix ans je suis un homme qui s`éveill guéri d`une longue, amère et douce folie et qui n`en revient pas et qui ne peut se rappeler sans rire ses anciens errements et qui ne sai plus que faire de sa vie. Je suis redevenu le voyageur sans billet que j`étais à sept ans: le contrôleur est entré dans mon compartiment, il me regarde, moins sévère qu`autrefois: en fait, il ne demande qu`à s`en aller, qu`à me laisser finir le voyage en paix: je lui donne une excuse valable, n`importe laquelle, il s`en contentera. Malheureusement, je n`en trouve aucune et d`ailleurs, je n`ai même pas envie d`en chercher: nous resterons en tête à tête, dans le malaise, jusqu`à Dijon où je sais fort bien que personne ne m`attend."
Ainsi s`exprime un des pères de l`existentialisme athée: Jean-Paul Sartre.
Jean-Paul Sarte, né à Paris en 1905, entre à l`École Normale Supérieure en 1924 et est agrégé de philosophie en 1928. Il restera dans l`enseignement jusqu`en 1944 puis se consacrera aux lettres (romans, essais, manifestes, pièces de théâtre). Il dirige la revue "Les Temps Modernes" qu`il a fondée em 1946.
"Pouquoi sommes-nous au monde? Par hasard, puisqu`il n`y a pas de Dieu", affirme Sartre. L`existence est inutile, elle se surajoute à la nature inanimée, elle est de trop. Faut-il la supprimer? C`est une question que se pose Roquentin, un des personnages de Sartre dans "La Nausée": "Ma mort même eût été de trop, de trop mon cadavre, mon sang sur les cailloux, entre ces plantes." Cette impression de non-sens, d`inutilité de la vie se retrouvera à travers toute l`oeuvre de Sartre.
Mais le livre où peut-être il ser révèle le plus, c`est son autobiographie intitulée: Les mots. Dans ce livre, on apprend à son sujet des choses bien curieuses, notamment qu`il est apparenté à une famille bien connue mais non pas pour son athéisme, puisqu`il s`agit de la famille d`Albert Schweitzer, le fameux médecin de Lambaréné. D`ailleurs, Jean-Paul Sartre grandira dans un entourage dont il dira lui-même: "Tout le monde croyait chez nous, par discrétion. Dans notre milieu, dans ma famille, la foi n`était qu`un apparat pour la douce liberté française. Je pressentais la religion, je l`espérais, c`était le remède; me l`eût-on refusée, je l`eusse inventée moi-même. On ne me la refusait pas. Élevé dans la foi catholique, j`appris que le Tout-Puissant m`avait fait pour sa gloire, c`était plus que je n`osais rêver. Mais, par la suite, dans le Dieu fashionable qu`on m`enseigna, je ne reconnus pas celui qu`attendait mon âme: il me fallait un Créateurs, on me donnait un Grand Patron: les deux n`étaient qu`un, mais je l`ignorais: je servais sans chaleur l`Idole pharisienne et la doctrine officielle me dégoûtait de chercher ma propre foi. Pourtant, je croyais: en chemise, à genoux sur le lit, mains jointes, je faisais tous les jours ma prière mais je pensais au Bon Dieu de moins en moins souvent."
Jean-Paul Sartre nous dit encore dans ce livre: "J`avais besoins de Dieu, on me le donna, je le reçus sans comprendre que je le chechais. Faute de prendre recine en mon coeur, il a végété en moi quelque temps, puis il est mort. Aujourd`hui quand on me parle de lui, je dis avec l`amusement sans regret d`un vieux beau qui rencontre une ancinne belle: "Il y a 50 ans, sans ce malentendu, sans cette méprise, sans l`accident qui nous sépara, il aurait pu y avoir quelque chose entre nous."
Mais c`est sur une autre phrase de Jean-Paul Sartre lui-même, tirée du même livre, que je voudrais m`arrêter quelques instants: On m`enseignait l`Histoire Sainte, l`Évangile, le catéchisme, sans me donner les moyens de croire. Le résultat fut un désordre qui devint mon ordre particulier. Il y eut des plissements, un déplacement considérable prélevé sur le catholicisme; le sacré se déposa dans les belles lettres, l`homme de plume apparut "ersatz" du chrétien que je pouvais être. Sa seule affaire était le salut, son séjour ici-bas n`avait d`autre but que de lu faire mériter la béatitude posthume par des épreuves dignement supportées.
"On m`enseignait l`Évangile sans me donner le moyen de croire." Est-ce pour cela que Jean-Paul Sartre est resté un athée? Je ne le sais...Car, aussi curieux que cela paraisse, la Bible, la Parole de Dieu, nous dit que l`homme est naturellement séparé de Dieu: ce que beaucoup de personnes prennent pour quelque chose d`étrange, d`étonnat, est au fond tout á fait normal. L`homme ne peut pas croire; l`apôtre Paul nous dit dans une de ses lettres aux Corithiens: "L`homme naturel, biologique, tel qu`il est de par sa naissance, ne reçoit pas les choses de l`Esprit de Dieu (1 Corinthiens 2:14). C`est à cette difficulté, que Jean-Paul Sartre semble s`être heurté, comme beaucoup de personnes avant lui et aussi de nos jours.
En conclusion, voyons comment la Bible nous donne le moyen de croire. Parmi les disciples de Jésus, il y avait Thomas, l`incrédule. Mais ce surnom aurait pu être donné à tous les disciples: tous, nous dit le Nouveau Testament, lorsqu`ils entendirent que Jésus était ressuscité, crurent que c`étaient des fables. Il ne leur a pas suffi d`entendre que Jésus était ressuscité pour l`accepter, pour le croire, pour en avoir la certitude, pour que que leur vie en soit transformée. Quand ses amis lui ont dit: Jésus est ressuscité, Thomas a répondit: "Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirait pas." (Jean 20:25). Et il était profondément sincère; il cherchait vainement à savoir la vérité.
Quelque temps après, il s`est retrouvé au milieu des autres qui avaient rencontré Jésus et savaient donc qu`il était ressuscité. Jésus est venu et, après avoir dit: "La paix soit avec vous!", il s`est tourné vers Thomas. Jésus ne s`est pas tourné ver lui en disant: "Mon pauvre, il n`y a pas de place dans mon royaume pou les gens de ton espèce." In ne s`est pas tourné ver Thomas pour le repousser, le juger, le condamner; mais, avec amour, comme il le fait toujours, il lui a dit: "Thomas, approche-toi, regarde mes mains, mets ta main dans mon côté et crois." En d`autres mots: "Fais l`expérience de ma personne, mets-moi à l`épreuve." Et dès que Thomas l`a fait, il n`a pu que dire: "Mon Seigneur et mon Dieu!"
Quand il a mis Jésus à l`épreuve il s`est rendu compte: "Effectivement, Jésus est vraiment ressuscité." Il n`a pu que constater que Jésus était vraiment vivant; il ne pouvait pas l`expliquer, il ne pouvait pas le comprendre, c`était impossible. Mais cette rencontre avec le Christ ressuscité a bouleversé sa vie.
C`est là le secret de la vraie foi: elle est un certitude, une assurance, un don de Dieu, nous dit la Bible. Pour recevoir de don, if faut avoir l`humilité, sans peut-être même croire en Dieu mais en soupçonnant vaguement son existence, de s`agenouiller et de crier à Dieu: "Si tu existes, viens à mon secours, aie pitié de mon incrédulité, pardonne mon péché et fais-toi connaître à moi afin que je puisse aussi te servir et te suivre."
Que serait devenue la vie de Jean-Paul Sartre si on lui avait donné le moyen ou s`il avait saisi le moyen de croire? Je n`en sais rien, mais ce qui est important avant tout, c`est ce que deviendra votre vie si aujourd`hui vous dites à Jésus: "Je voudrais croire, aide-moi."

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