1 ROIS 17 versets 1 à 6
Je voudrais vous parler ce matin sur ce titre un peu
original : « le premier pont aérien du
monde ». Et je lis ce texte dans le 17ème chapitre du 1er livre des Rois,
chapitre 17 : « Elie le Tishbite, l’un des habitants de Galaad, dit à Achab :
l’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur, il n’y aura
ces années-ci ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole. Et la Parole de l’Eternel
fut adressée à Elie en ces mots : Pars d’ici, et dirige-toi vers l’orient, et
cache-toi près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de
l’eau du torrent, j’ai ordonné aux
corbeaux de te nourrir là. Il
partit et fit selon la parole de l’Eternel, et il alla s’établir près du
torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui
apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le
soir, et il buvait de l’eau du torrent. »
Le prophète Elie est un personnage si important, à la fois
dans l’Ancien Testament où il apparaît comme le plus grand des prophètes entre
Moïse et Jean-Baptiste, et dans le Nouveau Testament où son nom prestigieux
revient plusieurs fois, qu’il vaut la peine de s’attarder quelque peu à le
présenter. Bien que son
ministère couvre un laps de temps relativement court, sa vie a été si
fructueuse en interventions de toutes espèces, qu’elle nous offre une
biographie extrêmement riche en matériaux. L’étude de la vie du prophète aura
toujours un accès auprès d’une très large audience.
· Elle est pour ceux qui sentent combien
est difficile le service chrétien ; et s’il y a parmi nous des amis qui sont
dans ce cas, ils trouveront un encouragement à l’étude de la vie de ce
prophète.
· Elle est aussi pour ceux qui se
sentent seuls dans le travail de Dieu ; beaucoup de serviteurs de Dieu sont
engagés en solitaires dans le travail du Seigneur, et ils sont tentés de dire
comme le prophète "je suis resté
seul !" Bien sûr que des milliers d’Israël, il y en avait sept mille qui
n’avaient pas ployé les genoux devant Baal, mais où étaient-ils ? Elie
ne les connaissaient même pas, ils se cachaient eux et leur témoignage ; ainsi
l’étude de la vie du prophète est utile pour ceux qui sont ou qui se croient
seuls.
· Cette étude est aussi pour ceux dont
la patience est mise à l’épreuve et qui voient peu de résultat ; la patience du
prophète, son endurance, son obéissance et son triomphe final seront un grand
encouragement.
· Cette étude
est aussi pour ceux qui sentent que ce qu’ils font a peu d’influence sur
l’apostasie. Sept mauvais rois s’étaient succédé en Israël depuis Jéroboam , et
Achab et sa terrible femme Jézabel, à eux seuls, faisaient plus de mal que les
sept autres ensemble ; la nation d’Israël était submergée par le flot de
l’idolâtrie, la condition morale et spirituelle du peuple était
déplorable.
· Et
cinquièmement cette étude est aussi pour ceux qui ont failli… et qui n’a pas
failli dans sa vie ? Dans ce qui nous est rapporté du prophète, il y a un
incident regrettable, mais là aussi nous y trouverons une aide précieuse.
Elie, un géant?
Dans l’épître de Jacques, il est dit que Elie était un homme
de la même nature que nous ou qui avait les mêmes passions que nous. Nous
serions tentés de croire à un géant, une sorte de colosse, un homme avec un
cœur comme le mont Sinaï qui bat à coups fracassants comme le tonnerre quand il
gronde. C’est la première impression que nous avons de lui, mais derrière cette
grande image, il y en a une autre, c’était un humain comme vous et comme moi ;
un homme avec les mêmes passions que nous.
Il ne nous est rien dit de sa naissance et de sa jeunesse;
il avait probablement des parents pieux, il était Tishbite de Galaad et son nom
veut dire: Dieu est ma force. Mais si nous ne savons rien de la première partie
de sa vie, nous pouvons être sûrs que Dieu le façonnait en vue du jour où il
allait faire son apparition sur la scène prophétique. Souvenez-vous que c’est
dès le sein de sa mère que Saul de Tarse a été mis à part pour le service de
Dieu, et dès lors, tout dans sa vie, jusqu’à sa haine contre les premiers
chrétiens, tout a servi plus tard, pour le service auquel Dieu allait l’appeler.
Et je pourrais témoigner de la même chose; quand je repense
à ma vie, à mes années d’autrefois, aux chemins par lesquels je suis passé,
bien que ne connaissant pas Dieu, je peux dire que Dieu était à l’œuvre et que
tout a servi pour me préparer à mon insu à son service. Ainsi, chaque
expérience que nous faisons est une préparation pour le travail qu’il nous réserve;
et avec Dieu les moments d’attente ne sont pas des moments perdus ; pour Dieu
les quarante années que Moïse a passées au désert, ne sont pas moins
importantes que les quarante années qu’il a passées à la cour du Pharaon.
Ce qui caractérise
Elie, c’est sa séparation radicale d’avec le mal ambiant ; tout le caractère et
le ministère du prophète se trouvent résumés par cette parole de l’apôtre Paul
aux Ephésiens 5, 11 : « ne participez pas aux œuvres infructueuses des
ténèbres, mais plutôt condamnez-les ! » L’homme tout entier, le ministère tout
entier est dans ces paroles : ne participez pas aux œuvres infructueuses des ténèbres mais plutôt
condamnez-les ! Ces paroles sont écrites en lettres de feu dans sa vie. Elie, c’est ce roc qui fait trébucher
ceux qui s’y achoppent et qui écrase ceux sur qui il tombe. (Matt. 21:44)
Trois repas
surnaturels.
Elie est aussi l’homme qui a été nourri trois fois de façon
surnaturelle : une première fois par les corbeaux, une deuxième fois par la
veuve de Sarepta, et une troisième fois par des anges ; et cela nous apprend
que toutes les sphères de la vie sont au service de ceux qui servent Dieu, Cela
nous réapprend cette affirmation de Romains 8 ,28 : « toutes choses concourent
ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu ». Toutes choses, les inférieures
comme les corbeaux, les égales comme la veuve de Sarepta, et les supérieures
comme les anges !
L’histoire du prophète Elie pivote autour de deux ordres
qu’il a reçus de la part du Seigneur. Au chapitre 17 et au verset 3, l’Eternel
lui dit : « va et cache-toi près du torrent ». Au chapitre 18 et au verset 1,
l’Eternel lui dit : « va et
présente-toi devant Achab ». Voilà les deux grands pôles de sa vie ; Va
cache-toi ! Va montre-toi !
Va cache-toi, c’est l’aspect privé de son ministère, c’est
aussi le département de notre vie où il n’y a rien de spectaculaire, c’est ce
côté dont parlent les apôtres Pierre en Actes 6 « il n’est pas bon que nous
abandonnions la prière », ça c’est le côté caché, c’est le « Va, cache-toi ! ».
Et «le ministère de la parole », c’est le côté publique, c’est le « va,
montre-toi » qui pour nous esti le « allez, jusqu’aux extrémités du monde et
prêchez l’évangile ».
Je voudrais, dans le même ordre d’idée, dire à nos amis qui
ont ouvert cette rencontre en nous ravissant par leurs chants: vous avez
accompli le deuxième point, vous vous êtes montrés en public et nous vous en remercions, Puis-je
vous poser une question ? Avant de vous présenter publiquement ce matin,
y-a-t-il eu le premier point? Vous
êtes-vous présentés secrètement devant le Seigneur ? Avant le côté visible, y a-t-il eu ce côté
caché où l’on se met secrètement devant Dieu et où on lutte et parle avec Lui ?
Y a-t-il eu le «va, cache-toi» avant le «va, montre-toi»? S’il n’y a pas
eu l’un, l’autre sera fatalement inefficace, même quand il s’agit de présenter
la parole de Dieu par le chant.
Le torrent de
Kérith.
Nous allons à présent voir pourquoi Dieu a envoyé son
prophète au torrent de Kérith. Il y a quatre raisons :
· La première,
c’était pour le protéger des réactions qui n’allaient pas manquer de se faire
jour. Ecoutez le message du prophète, et vous comprendrez les terribles
réactions qui allaient suivre : trois années de sécheresse dans un pays qui
dépendait de la pluie du ciel pour survivre ; et le message était d’autant plus
terrible qu’il était né dans la prière ! Ah ! mes amis, les messages qui
percutent dans les consciences, les messages qui bouleversent les hommes, ce
sont ceux qui sont nés dans la prière. Quelqu’un va peut-être dire : mais n’y
a-t-il pas dans l’initiative du prophète quelque chose d’à la fois insolite et
cruel ? Il y allait avoir perte du cheptel, perte des récoltes, et peut-être
même allait-il y avoir perte de vies humaines !…. mais ce
qu’il est important de considérer, c’est que le prophète demandait tout simplement que Dieu honore sa parole ! Et je vous lis dans le Deutéronome chapitre 11 et verset 16, et c’est Dieu qui parle : « gardez-vous de laisser séduire votre cœur, de vous détourner, de servir d’autres dieux et de vous prosterner devant eux, la colère de l’Eternel s’enflammerait alors contre vous, il fermerait les cieux et il n’y aurait point de pluie, la terre ne donnerait plus ses produits et vous péririez promptement dans le bon pays que l’Eternel votre Dieu vous donne ! » C’était en fait la demande de l’accomplissement de la loi. C’était terrible, oui bien sûr, mais c’eût été encore bien plus terrible, si après la prédiction, il n’y avait pas eu d’accomplissement ! Déjà le débordement ne connaissait plus de borne, déjà ils avaient saccagé tout ce qui en Israël rappelait le nom de Yahvé, la situation serait devenue sans remède. Alors, Elie est allé l’annoncer à Achab. Elie, c’est une sorte de Jean Calvin ; il connaissait la pensée de Dieu, il était jaloux de l’honneur et de la gloire de Dieu ; il prie Dieu pour qu’il accomplisse sa parole et il va l’annoncer à Achab. La première raison pour laquelle Dieu l’envoie au torrent, c’est pour le couvrir de sa protection. Savez-vous que nous aussi, nous avons besoin du torrent de Kérith, nous avons besoin de la protection de Jésus-Christ ? Nous avons à annoncer un message qui n’est pas toujours perçu par le monde rebelle comme la bonne nouvelle de l’évangile mais comme une condamnation sur son genre de vie, donc une odeur de mort. Et le porteur de ce message s’expose comme Elie à des réactions violentes et à la désapprobation du Prince des ténèbres. C’est pourquoi Jésus en parlant à Pierre a dit : « Satan vous a réclamés pour vous cribler, mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ». Nous aussi nous avons besoin de nous réfugier dans l’intercession de Jésus-Christ qui est le torrent de Kérith qui nous abrite et qui nous couvre.
qu’il est important de considérer, c’est que le prophète demandait tout simplement que Dieu honore sa parole ! Et je vous lis dans le Deutéronome chapitre 11 et verset 16, et c’est Dieu qui parle : « gardez-vous de laisser séduire votre cœur, de vous détourner, de servir d’autres dieux et de vous prosterner devant eux, la colère de l’Eternel s’enflammerait alors contre vous, il fermerait les cieux et il n’y aurait point de pluie, la terre ne donnerait plus ses produits et vous péririez promptement dans le bon pays que l’Eternel votre Dieu vous donne ! » C’était en fait la demande de l’accomplissement de la loi. C’était terrible, oui bien sûr, mais c’eût été encore bien plus terrible, si après la prédiction, il n’y avait pas eu d’accomplissement ! Déjà le débordement ne connaissait plus de borne, déjà ils avaient saccagé tout ce qui en Israël rappelait le nom de Yahvé, la situation serait devenue sans remède. Alors, Elie est allé l’annoncer à Achab. Elie, c’est une sorte de Jean Calvin ; il connaissait la pensée de Dieu, il était jaloux de l’honneur et de la gloire de Dieu ; il prie Dieu pour qu’il accomplisse sa parole et il va l’annoncer à Achab. La première raison pour laquelle Dieu l’envoie au torrent, c’est pour le couvrir de sa protection. Savez-vous que nous aussi, nous avons besoin du torrent de Kérith, nous avons besoin de la protection de Jésus-Christ ? Nous avons à annoncer un message qui n’est pas toujours perçu par le monde rebelle comme la bonne nouvelle de l’évangile mais comme une condamnation sur son genre de vie, donc une odeur de mort. Et le porteur de ce message s’expose comme Elie à des réactions violentes et à la désapprobation du Prince des ténèbres. C’est pourquoi Jésus en parlant à Pierre a dit : « Satan vous a réclamés pour vous cribler, mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ». Nous aussi nous avons besoin de nous réfugier dans l’intercession de Jésus-Christ qui est le torrent de Kérith qui nous abrite et qui nous couvre.
· La deuxième
raison pour laquelle Dieu l’envoie au torrent de Kérith, c’est pour le préparer
à d’autres services. Dieu avait en réserve des tâches plus grandes pour son
prophète et cela nous est illustré dans la préparation graduelle d’Elie dans
les trois repas qu’il a pris 1) des corbeaux, 2) de la veuve, puis 3) des
anges. On peut dire qu’Elie n’était pas
prêt à recevoir le repas de la main de la veuve, avant de l’avoir reçu du bec
des corbeaux ; et qu’il n’était pas non plus prêt à accepter le repas de
l’ange, tant qu’il n’était pas passé par les deux étapes précédentes. Et ma première conclusion est
celle-ci : Non, mes amis, dans le service de Dieu on ne brûle pas les étapes ! Elie
n’a pas commencé par les anges, puis la veuve et fini par les corbeaux ! C’est
le sens inverse : d’abord, les corbeaux, puis la veuve de Sarepta, et seulement après les anges.
· Vous
êtes-vous déjà demandé ce qu'Elie pensait des corbeaux avant d’avoir été nourri
par eux ? Eh ! bien, moi je crois qu’il ne pensait pas grand chose de bien !
Tout d’abord, en tant que Juif et par sa formation religieuse, il considérait les corbeaux comme
des animaux impurs, et il ne lui serait jamais venu à l’esprit d’en mettre un à
la casserole ! Et puis, ça vit
trop vieux et c’est trop coriace ! Non, il ne pensait pas beaucoup de bien des
corbeaux. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qu'Elie pensait des
corbeaux après avoir été nourri par eux
? Eh ! bien, je suis convaincu qu’il n’a plus jamais regardé un corbeau du même
œil ! Et c’est une grande
leçon pour nous ! Nous aussi, nous avons cette tendance naturelle à considérer
comme impur et intouchable tout ce qui n’est pas nous-mêmes ! C’est
ainsi que l’Assemblée à laquelle j’appartiens, a été critiquée par des gens qui
n’y avaient jamais mis les pieds ! C’est étonnant, comme nous tenons en piètre
estime des chrétiens que nous connaissons mal ou que nous ne connaissons pas.
Et si Dieu nous place dans certaines circonstances où la délivrance nous vient
justement de la part de ceux que nous
avons un peu méprisés ou ignorés, c’est pour nous faire la grâce de rentrer en
nous-mêmes et pour nous donner une vue élargie sur les choses, les gens et la
vie, et c’est pour mettre dans notre vie ce qui lui manquait, c’est-à-dire, une
note de tendresse et de tolérance.
· Non
seulement le prophète n’a plus jamais vu un corbeau du même œil, mais il ne les
a plus jamais entendus de la même oreille ! Oh ! certes, il a peut-être encore
été agacé en entendant l’oiseau le plus évangélique du monde, puisqu’il dit
paraît-il : « croa, croa, croa ! » (crois, crois, crois !) Mais dans ces croassement, il y avait quelque
chose qui lui rappelait une grâce divine. J’ai fait la même expérience ; j’ai
rencontré des amis, nos frères chrétiens les gitans, les gitans convertis,
quand on va chez eux on est reçu, fraternellement, chaudement, mais … oh ! mes
oreilles, mes pauvres oreilles… ce qu’elles sont parfois agacées par tout ce
bruit qui se fait chez eux… Mais dites-moi, entre nous, après tout, est-ce que
ce bruit ne rappelle pas une grâce divine ? Autrefois, ils ne faisaient pas de
bruit quand ils visitaient les poulaillers ! Mais maintenant, ils font un peu plus de bruit et ils laissent les
poules tranquilles! Ceci dit entre nous, j’aime quand même mieux le doux roucoulement de la colombe au cri
croassement de celui qui, selon Monsieur de La Fontaine, sur son arbre perché
tenait en son bec un fromage !
· La troisième raison : c’est que Dieu
veut le conduire plus loin ; il le conduira vers les païens. Et non seulement
Elie ne regardera plus les corbeaux du même œil, mais il ne regardera plus les
païens du même œil. Remarquez aussi que, au fur et à mesure qu’il
s’éloigne de ceux qui sont à Dieu par les promesses, par les alliances, par la
loi, il se rapproche de ceux qui sont en dehors de ces choses. Voyez-vous, Elie
est prophète non seulement par sa parole, mais il l’est aussi dans sa personne et
dans sa vie. La pleine réalisation de ses expériences se retrouvera plus tard,
lorsque dans l’épître aux Romains au chapitre 11 et au verset 11, l’apôtre Paul
parlant de la chute d’Israël, dira que par leur chute, l’évangile est devenu
accessible aux païens ! Elie chez les corbeaux, c’est en embryon l’apôtre
Pierre qui voit une nappe descendre du ciel et la voix du Seigneur qui lui dit
: « Pierre, tues et manges » ! Elie, chez la veuve de Sarepta, c’est en
embryon Pierre qui est envoyé chez le
païen Corneille pour y porter l’évangile qui s’étendra jusqu’en Samarie et
jusqu’aux extrémités du monde.
· La quatrième
raison pour laquelle Dieu l’a envoyé au torrent de Kérith, et là c’est grave, c’est que dans les temps
d’apostasie, Dieu retire ses prophètes. Les prophètes ont toujours été envoyés
pour ramener le peuple à Dieu dans des temps d’égarement. Mais quand
l’égarement tourne à l’apostasie, il se passe ce que je vous lis dans le psaume
74 à partir du verset 7 : « ils ont mis le feu à ton sanctuaire, ils ont
abattu, profané la demeure de ton nom, ils disent dans leur cœur traitons-les
tous avec violence, ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints, (ça c’est
l’apostasie ; à présent, écoutez), nous ne voyons plus de signe, il n ‘y a plus
de prophète et personne parmi nous qui sache jusques-à quand ? » Ah ! mes amis,
c’est un texte qui fait frémir ; il y a pis que d’avoir des prophètes qui nous
tonnent les paroles de Dieu dans les oreilles; il y a pis que d’avoir dans
l’Eglise, dans l’assemblée, des anciens qui font des grands moulinets et nous
cognent avec la Bible … il y a pis que cela, c’est justement de ne plus en
avoir ! Ces serviteurs que Dieu a envoyés, dont on a méprisé la parole, en
temps d’apostasie, il les retire… Et croyez-moi, le jour où Dieu les retirera,
il enlèvera aussi Sa Parole, et nous risquons fort de nous retrouver avec un
livre d’où toute substance spirituelle sera partie, même si c’est une meilleure
traduction ! Si Dieu retire Sa lumière, la Bible deviendra obscurité, si Dieu
retire Sa vie, le livre de vie deviendra un livre de mort !
Brève récapitulation.
Je récapitule très brièvement ce que nous avons dit : nous
avons fait une introduction à la vie du prophète Elie ; nous avons dit que
c’était un homme d’envergure, mais avec les mêmes passions que nous ; que
l’histoire du prophète pivote autour de deux ordres, va, cache-toi, va,
montre-toi. Nous avons vu que le Seigneur l’envoie au torrent du Kérith, pour
plusieurs raisons : pour le protéger des réactions d’Achab, pour le préparer
pour d’autres services plus grands, pour le conduire plus loin, et parce que en
temps d’apostasie, Dieu retire ses prophètes.
Nous raccrochant à ce que nous avons dit, voyons maintenant ce qui s’est passé au torrent de
Kérith.
Un petit mot de deux lettres!
Le Seigneur a dit : « va, cache-toi au torrent de Kérith,
j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là ». Et Dieu a été fidèle à sa
promesse, parce que, Elie a eu une foi obéissante dans les promesses de Dieu. Tout dans le récit pivote autour
d’une courte phrase et d’un tout petit mot de deux lettres. Si vous avez
vos Bibles en mains et un crayon rouge, je vous conseille d’encadrer ce petit
mot de deux lettres, « j’ai ordonné aux
corbeaux de te nourrir… où ? là ! » Je répète, « j’ai ordonné aux
corbeaux de te nourrir là ! » Non pas n’importe où, non pas ailleurs mais là où
Dieu voulait qu’il soit, C’est la grande leçon que nous devons apprendre, c’est
quand nous sommes là, où Dieu veut que nous soyons que « toutes choses
concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom.8 :28) . C’est quand nous
sommes là, que Dieu pourvoit à nos besoins selon ses richesses et avec gloire
(Phil. 4 :19). C’est quand nous sommes là, que « Dieu dresse devant nous une
table à la face de nos adversaires » et que nous pouvons dire comme le
psalmiste : « je ne manquerai de rien ! » Et c’est quand Elie fut là, qu’il fut au bénéfice des provisions divines
; et quand les corbeaux arrivèrent, Elie était en place pour les recevoir.
Source, agents et régularité.
Nous avons
vu la source de l’approvisionnement : Dieu ;
puis les agents de l’approvisionnement : les corbeaux .
Je voudrais maintenant que vous voyiez la régularité de
l’approvisionnement : deux fois par jour, le matin et le soir, dimanche
compris, livraison à domicile, franco de port . Quand Elie se levait le matin,
le petit déjeuner lui arrivait tout préparé par la voie des airs ! Ce fut, je
l’affirme, le « premier pont aérien du monde » ! Et le soir quand Elie allait se coucher, il n’y
allait pas le ventre creux ; il ne philosophait pas en disant : qui dort dîne,
bon appétit ! en se serrant la ceinture d’un cran ! Non ! Les repas
qu’il recevait n’étaient pas moins réguliers que la manne au désert, et le Dieu
de la multitude se révèle être le Dieu de l’individu. Le Seigneur prend soin
d’un seul homme comme de deux millions de personnes ; les forces qu’il met en
branle ne sont pas beaucoup moins grandes, mais il le fait pour un homme qui a
les mêmes passions que nous, mais qui est là, au centre de la volonté du
Seigneur !
Récapitulons ce que nous venons de voir :
· La source d’approvisionnement : Dieu !
· Les agents d’approvisionnement : les
corbeaux !
· La
régularité de l’approvisionnement : deux fois par jour !
· La variété
de l’approvisionnement : de l’eau du torrent, du pain et de la viande !
Oui, chers amis de la viande, deux fois par jour, le matin
et le soir !
Demandez-le à Henri IV ! Sa promotion sociale voulait que
les paysans de France puissent manger la poule au pot une fois par semaine !
Demandez-le à vos grands-parents, ils mangeaient de la viande une fois par
semaine ; on l’achetait le samedi, on en mangeait le dimanche, et on finissait
les restes le lundi, s’il en restait ! Tandis que lui, Elie, avait de la viande deux fois par jour !
Il avait le petit déjeuner
anglais : « eggs and bacon » ! Et il avait le dîner français. Il avait
le meilleur de la cuisine de deux grands pays, parce qu’il était là, au centre
de la volonté de Dieu. Ah ! mes amis, cela valait beaucoup mieux que les cent
autres prophètes dont parle l’intendant du roi au chapitre suivant et au verset
13 : « n’a-t-on pas dit à mon seigneur, ce que j’ai fait quand Jézabel tua les
prophètes de l’Eternel, j’ai caché cent prophètes de l’Eternel, cinquante par
cinquante dans une caverne et je les ai nourris de pain et d’eau ? »
Centré sur le
régime.
Voyez-vous, parce
qu’Elie était au centre de la volonté de Dieu, il recevait un régime complet ;
les autres étaient au pain sec et à l’eau. Pourquoi ? Eh ! bien parce que ces
cent prophètes de l’Eternel, n’avaient été qu’à mi-chemin dans leur témoignage,
aussi n’entrent-ils pas dans le triomphe des martyrs qui ont laissé leur vie,
mais ils n’entrent pas non plus dans la plénitude d’Elie. Ils sont cachés dans
une caverne où ils tremblent, une caverne qui ressemble à une prison et ils n’y
ont que le pain sec et l’eau de l’angoisse !
Et cela c’est vrai pour nous, il y a un triomphe et une
plénitude de vie, dans lesquels les demi-mesures nous empêchent d’entrer ! Nous recevons selon ce que nous sommes et où
nous sommes. Ou bien nous sommes là, au centre de la pensée de Dieu, ou bien
nous en sommes un peu éloignés, légèrement excentrés, ou pis encore nous sommes
carrément en dehors de ce centre, c’est-à-dire tout à fait excentriques !
L’approvisionnement de Dieu pour nos vies est là entre les deux couvertures
noires de ce livre. C’est là que le Seigneur crée le pont aérien pour nos âmes.
Et si vous aviez quelque peine à me croire, achetez une Bible avec une
couverture noire comme la mienne et faites l’expérience que je fais maintenant
devant vous. Entre le pouce et l’index vous saisissez les pages intérieures et
vous laissez libres les deux couvertures que vous agitez avec le pouce et
l’index de l’autre main. Vous avez le corbeau qui vole et vous apporte la
nourriture qui est à l’intérieur ! Oui, elle est là, cette provision de vie que
le Seigneur tient en réserve pour nous, c’est là, dans les pages du Livre
qu’est le royaume de Dieu dont il est dit en Rom.14 :17 que le royaume de Dieu,
ce n’est pas le manger et le boire, mais c’est la paix, la joie, et la justice
par le Saint Esprit
Trois approches.
Mais il y a trois
approches possibles aux provisions de Dieu.
1. Il y a ceux qui n’y ont pas part,
2. Il y a ceux
pour qui ce régime ce n’est que du pain et de l’eau,
3. Et il y a enfin ceux pour qui cette
provision est un repas complet.
1). Quels
sont ceux qui n’y ont pas part ? Ce sont ceux qui sont en dehors de la
volonté de Dieu ! L’épître aux Corinthiens dit : « l’homme charnel ne reçoit
pas les choses spirituelles, il ne peut pas les comprendre »; c’est comme
Achab, la parole de l’Eternel, n’était que condamnation pour lui.
2). Puis il y a ceux pour qui ces provisions divines ne sont
que du pain sec et de l’eau ; ce sont ceux qui ne sont pas au centre de la
volonté de Dieu, ils n’entrent pas pleinement dans le royaume de Dieu, ils n’entrent
pas pleinement dans la paix, pas pleinement dans la joie, pas pleinement dans
la justice, ils ne vivent pas leur vie chrétienne pleinement. Certes, ils
viennent bien à la Bible occasionnellement, mais à quel régime, leur manque de
spiritualité les soumet-elle ? Au régime du pain sec et de l’eau ! Il n’y a pas à sourciller, la Bible,
la vie chrétienne, le service chrétien pour certains, c’est un grand couvert
avec un maigre repas. La Bible, Jésus-Christ, c’est une grande chose avec une
petite signification. Alors, on s’écrie : c’est fade ! La Bible est fade, le
culte est fade, la vie chrétienne est fade, Jésus-Christ est fade, et on
devient comme les Israélites au désert qui appelaient la manne de Dieu « cette
misérable nourriture » ! Alors, que fait-on quand on est comme eux ? Eh ! bien
on trouve que cette vie chrétienne manque d’assaisonnement, de piments, de
crudités, et comme eux, on se met à rêver aux poireaux, aux oignons, aux ails
et aux concombres du pays d’Egypte ; on assaisonne la Bible et le culte, et la
vie chrétienne et le service pour Dieu avec les piments du monde. Forcément !
Quand la Bible n’est plus suffisante,
quand Jésus ne suffit plus, quand l’Eglise ne suffit plus, on fait alors un
sandwich, on met une grosse tranche de mondanité par dessous, une bonne tranche
de pornographie par dessus, et une mince feuille d’éternité au milieu, de quoi
vous faire passer le goût de l’éternité ! Et c’est ainsi que si monde a inventé
l’homme sandwich, l’Eglise a maintenant inventé la Bible sandwich. J’ai entendu dire récemment que quelqu’un qui
était « ancien » dans son Eglise, (et je mets « ancien » entre guillemets »)
pouvait rester calé huit heures devant la télévision, et se vantait de
connaître tous les oscars décernés à toutes les vedettes du monde… et tout et
tout ! Comment pareil homme, repu des frivolités du monde et des immondices qui
y sont associées, pouvait-il répondre aux qualifications exigées pour un ancien
? J’extrait de Tite 1 :7-9 ces quelques
paramètres « Il faut que l’ancien soit...modéré, sobre, maître de ses sens,
tenant ferme la vraie Parole telle qu’elle a été enseignée... afin qu’il soit
capable d’exhorter et de réfuter les contradicteurs... ». Que voulez-vous, quand on n’a que du pain sec
et de l’eau, il faut bien relever le menu, le goût, et j’admets que certains
livres, et certains programmes sont très relevés, très corsés, parfois même
sans corset ! C’est très pimenté ! Ah ! mes amis, prenons garde qu’en
fait de piment, la moutarde ne monte au nez de l’Eternel, il pourrait nous en
cuire!
3). Et
enfin, la Bible peut être pour d’autres un repas complet, abondant, régulier,
varié, suffisant. La Bible et la vie chrétienne peuvent avoir un goût de
plénitude, comme dans le psaume 23 : « Tu dresses devant moi une table… » il
n’est pas dit « avec mes adversaires » ! mais «en face de mes adversaires ! »
Dites-moi, ce que je vous ai apporté ce
matin, à votre avis est-ce que c’était du pain sec et de l’eau, ou est-ce qu’il
y avait quand même, disons une bonne tranche substantielle à l’intérieur ? Je
vais vous faire une confidence si vous me promettez de ne pas le raconter…
c’est promis ? Eh ! bien, tous
les jours de ma vie, il en est ainsi ! Tous les jours, j’ai ma côtelette
spirituelle, mon eau a un goût de bon vin et mon pain a un goût de gâteau
! Ce que je trouve dans la Bible, je ne
l’échangerais pas contre tous les oignons, tous les poireaux, tous les
concombres et tous les ails du pays d’Egypte!
Le meilleur à la
portée de chacun.
N’importe lequel d’entre nous a droit au meilleur du régime
de Dieu ; personne n’est dans l’obligation de s’en tenir au pain sec et à
l’eau. Nous avons tous le même Seigneur, nous avons la même Bible, nous avons
le même Saint Esprit et nous pouvons tous prétendre au meilleur des provisions
divines, aux meilleures découvertes, à ce qu’il y a de plus excellent dans le
royaume de Dieu. Maintenant,
comprenez-moi bien, je ne veux pas dire que nous pourrions tous nous tenir sur
cette estrade et parler ; je ne veux pas dire, que je pourrais vous parler tous
les jours comme je le fais aujourd’hui. Non, je n’ai pas l’envergure mentale
suffisante pour le faire, mais ce que je veux dire, c’est que tous ici, dans le
secret de notre vie cachée, comme Elie au torrent de Kérith, la Bible, la vie
chrétienne, la personne de Christ peuvent avoir un goût de plénitude. Et pour
conclure, ce livre, approvisionnement divin, peut être ou bien un livre de
mort, ou bien un livre d’eau et de pain sec, ou bien un livre d’abondance. A
quoi cela tient-il ? A nous, à être là, où Dieu veut que nous soyons ! Il y a
une seule place au monde où la bénédiction de Dieu est certaine, c’est d’être
tout simplement au centre de la volonté de Dieu ! Frères et sœurs, si
aujourd’hui, vous avez retenu simplement ce petit mot de deux lettres, il peut
vous ouvrir toutes grandes les portes donnant accès à la bénédiction de
Dieu.
« J’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là » avait dit le
Seigneur. Imaginons qu’Elie n’ait pas été là au rendez-vous divin, qu’il eut
été quelques kilomètres plus loin ; quelles auraient pu être ses conclusions
? Il aurait pu dire, les provisions de
Dieu font défaut, le Seigneur ne pourvoit pas à mes besoins spirituels, je me
sens desséché à l’intérieur, ça ne marche pas dans ma vie. Mais pourquoi ? Eh !
bien, parce qu’il n’aurait pas été là, là où Dieu voulait qu’il soit. Il y a
des vies chrétiennes déficientes, il y a des vies chrétiennes rachitiques, il y
a des vies chrétiennes sans élan, sans dynamisme, sans progression, il y a des
chrétiens qui ne sont pas conquérants, mais la raison est très simple ;
toujours ce petit mot de deux lettres, c’est parce qu’ils ne sont pas là où
Dieu veut qu’ils soient !
Alors, y-a-t-il parmi nous de chers amis, qui ont senti
qu’au delà de mes paroles, il y avait la Parole de Dieu qui parlait à leur
conscience? Qu'ils disent : Seigneur, moi aussi à partir d’aujourd’hui je veux
être là, j’en ai assez d’une nourriture qui me paraît misérable, même si elle
est dans Ta Parole ; je veux cette plénitude, je veux cette abondance de vie,
Seigneur, je veux être plein de joie quand je me rends au culte, je veux être
comme David qui disait : « Je suis dans la joie quand on me dit montons à la
maison de l’Eternel ! » Je veux qu’à nouveau comme au début de ma conversion,
je sois rempli du désir de faire connaître l’évangile au plus grand nombre.
Seigneur, je veux te servir, je veux qu’en plus de l’eau et du pain, il y ait
de la viande dans tout ce que j’entreprendrai en ton nom! Il n’y a qu’une chose
à faire, c’est de venir se recentrer là où le Seigneur nous a donné
rendez-vous. Et pour en arriver là, il faudra peut-être, ce sera l’occasion
d’en parler cet après-midi, que nous passions par un autre endroit, un endroit
appelé Sarepta où une croix rugueuse nous attend. C’est là que le Seigneur nous
donne rendez-vous, pour que nous nous repentions de nos égarements, de nos
tiédeurs, de notre cou roide. Si nous
avons fait les frais d’une vie chrétienne languissante, il faut dire
maintenant au Seigneur : je viens là où tu veux que je sois, je m’humilie
devant toi, et je saisis ta promesse de restauration. Et Dieu par son Saint Esprit déversera sur vous
sa pluie abondante, sa bénédiction, et votre vie repartira comme elle est
partie dans les premiers jours de votre conversion. Voulez-vous venir là,
maintenant ? Alors, faites-le maintenant !
Nous nous inclinons tous dans la prière :
Seigneur, nous te remercions de nous avoir donné ce petit
mot de deux lettres, qui contient tant de promesses et de tant de bénédictions.
Nous les voulons ces
bénédictions, nous en avons besoin, nous avons soif de plénitude. Seigneur, nous te demandons pardon de
nos tiédeurs, de ces convoitises d’oignons, de concombres, de poireaux du pays
d’Egypte. Tu nous a fait sortir de ce pays-là mais ce que nous avons lâché en bloc le jour de notre
conversion, Il nous est arrivé de le reprendre par le détail petit à petit… et
nous en subissons les appauvrissantes conséquences. Seigneur, nous te demandons
pardon de ce que parfois, l’Assemblée, le culte, ta Parole et ton service nous
ont paru fades. Nous nous humilions parce que nous avons blâmé tes serviteurs
et l’église, parce que nous avons essayé de trouver la raison de notre tiédeur
chez les autres, alors que c’était en nous, dans notre cou roide. Nous sommes
parfois de ces brebis égarées qui veulent suivre leur propre chemin, qui ne
veulent pas être là où est le Bon
Berger… Cependant nous vibrons chaque fois qu’on nous parle de belles et
grandes vies, lorsque nous entendons parler de ce souffle du Saint Esprit qui
régénère des vies et sauve des âmes… parce que tu as mis en nous ce désir
d’être semblable à toi ! Oh ! Seigneur, nous voulons ce renouveau, ce
rafraîchissement. Nous te prions de nous aider à venir là au pied de ta Croix
où Tu nous donnes rendez-vous, pour
retrouver le centre géographique de ta pensée, pour que tu puisses nous
bénir et nous combler. Nous croyons Seigneur, que ce pont aérien existe
toujours aujourd’hui, que ta Parole est toujours un entrepôt de nourriture, et
nous voudrions en être tout remplis et bénis pour être en bénédiction aux
autres. Seigneur, accepte ce que nous venons de te dire, et donne des
prolongements heureux à cette prière, nous te le demandons au Nom du Seigneur
Jésus. Amen !
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