l’Épitre de Jude


1       Le contenu de l’épître de Jude
Cette épître a été considérée avec raison comme une sorte d’introduction à l’Apocalypse, parce qu’elle révèle les caractères du christianisme et les désordres moraux et religieux qui se développeront sur la terre avant le jugement définitif dont nous parle ce livre.
Jude ne décrit pas la dépravation du monde en général ; il parle de personnes qui professent le christianisme. Son thème n’est pas non plus les désordres ou le mal qui se manifestent dans une assemblée locale ; l’ordre dans l’assemblée de Dieu n’est pas son sujet. Il a une autre tâche. Conduit par le Saint Esprit, il décrit l’éloignement et la décadence dans la profession chrétienne. Dès le début de l’histoire du christianisme, il était bien visible que l’homme n’allait pas garder la vérité que Dieu avait confiée. Paul, aussi bien que Pierre et Jean, annoncent l’infidélité qui allait caractériser les chrétiens et mettent en garde contre la ruine imminente. Jude parle clairement de cet éloignement et montre dans quelle direction il se développera, jusqu’à ce qu’il se termine finalement dans l’apostasie.
L’épître ne parle pas de l’apostasie elle-même, mais montre que le chemin sur lequel la chrétienté se trouve aboutira à la mise de côté complète de tout ce qui est de Dieu. Dans la 2ième épître aux Thessaloniciens, Paul décrit l’apostasie finale du christianisme et nous apprend que celle-ci ne pourra se réaliser qu’au moment où les vrais chrétiens auront été enlevés au ciel. Mais le « mystère d’iniquité opère déjà », et ceci à l’intérieur de la profession chrétienne (2 Thess. 2:3, 4, 7). C’est de cela que Jude nous entretient.
Bien qu’il ait eu sous les yeux les premières déviations de la vérité, son message est essentiellement prophétique. À partir des premiers écarts qui étaient déjà visibles, il esquisse les grandes lignes de l’évolution qui allait s’ensuivre, jusqu’au moment où le Seigneur Jésus viendra en jugement et mettra un terme à la profession chrétienne sur la terre. C’est le sombre tableau d’une dégradation constante à l’intérieur de la chrétienté. Cette dégradation a commencé par l’entrée des « loups redoutables » dans le troupeau (Act. 20:29) et se poursuivra jusqu’à l’apparition du Seigneur en jugement.
Jude n’embellit rien. En termes clairs, il démasque les hommes qui se sont glissés parmi les fidèles. Il utilise pour cela des exemples tirés de la nature, comme aussi de l’Ancien Testament. Il décrit les traits de caractère des hommes impies qui font leur mauvais travail parmi les vrais chrétiens et parle à plus d’une reprise du jugement qui les attend. C’est ce qui rend cette lettre si sérieuse.
Jude adresse son épître à des croyants, à des « appelés » de Dieu, mais dans celle-ci, il parle d’hommes qui prétendent être chrétiens sans l’être réellement. Ils n’ont qu’une profession de christianisme, mais pas la vie divine. Il ne s’agit pas ici de croyants qui se sont égarés, mais de traîtres et de séducteurs qui n’ont jamais passé par la nouvelle naissance.
1.2       La structure de l’épître de Jude
L’épître peut se diviser en quatre parties :
1° Après quelques mots introductifs et un souhait de bénédiction, nous avons un encouragement à combattre pour la foi autrefois enseignée aux saints (v. 1-3). La courte introduction fait appel à notre responsabilité et nous dit quelles sont les ressources à notre disposition.
2° Dans la partie principale (v. 4-19), Jude décrit les traits de caractère des hommes méchants qui se sont introduits parmi les chrétiens et indique quel sera leur jugement.
3° Dans les versets 20 à 23, Jude s’adresse de nouveau directement aux destinataires de l’épître et leur montre comment ils ont à se comporter. Il parle à leur cœur et à leur conscience, d’une part afin qu’ils se réfugient dans les ressources qui sont à leur disposition, et d’autre part pour qu’ils se comportent de la bonne manière envers ceux qui ont été séduits.
4° L’épître se termine, dans les versets 24 et 25, par une louange d’un caractère tout particulier, qui dirige nos regards sur Celui qui seul est capable de nous garder dans un temps difficile et de nous présenter sans tache devant sa gloire.
1.3       Les destinataires de l’épître de Jude
Les destinataires initiaux de cette épître ne sont pas connus, mais il est vraisemblable que Jude écrit — comme Pierre — à des Juifs croyants. Ce n’est pas sans raison qu’ils ne sont pas mentionnés ; ainsi personne ne peut penser que le contenu de l’épître ne le concerne pas.
L’épître s’adresse aux « appelés ». Tous les croyants sont ainsi compris, car, par la grâce de Dieu, c’est bien là notre privilège. En même temps, la désignation « appelés » donne à l’épître une note personnelle. En effet, dans le Nouveau Testament, l’appel est toujours présenté comme une bénédiction personnelle, et non une bénédiction collective. Ainsi, à l’exception de la première épître de Jean, aucune épître du Nouveau Testament n’est à la fois aussi générale, parce qu’elle s’adresse à tous les croyants, et aussi personnelle, parce qu’elle concerne directement chacun d’eux. Personne ne peut donc se dérober à sa responsabilité en face de ce qui se développe dans la profession chrétienne. Cette épître est nécessaire pour stimuler notre vigilance.
La manière dont l’épître nous est adressée nous rappelle les mots « mais toi » par lesquels l’apôtre Paul interpelle personnellement plusieurs fois son compagnon d’œuvre Timothée (1 Tim. 6:11 ; 2 Tim. 3:10, 14 ; 4:5). Dans la deuxième épître particulièrement, cette interpellation personnelle est en relation avec le message sérieux de l’apôtre. Dans le même ordre d’idées, nous pouvons penser aux messages contenus dans les lettres adressées aux sept assemblées d’Apocalypse 2 et 3. Là aussi, des assemblées entières, ou les frères particulièrement responsables de ces assemblées, sont d’abord interpellés collectivement. Et à la fin de chaque lettre, on trouve le message très personnel : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ! » La parole s’adresse aux assemblées, mais chacun est personnellement tenu d’écouter.
1.4       Le but de l’épître de Jude et son application à nous
Quel est le dessein de Dieu en nous donnant une telle épître ? Ce n’est sans doute pas simplement de décrire le déclin de la profession chrétienne. Comme tous les autres livres de l’Écriture, cette épître a été inspirée de Dieu et est « utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 3:16). Son but nous semble pouvoir être décrit en sept points. C’est :
1.4.1        Afin que nous ne soyons pas surpris par l’évolution de la chrétienté
Nous avons vu que le contenu de l’épître est principalement prophétique. Elle décrit une évolution qui, pour Jude, était encore largement à venir, mais qui, pour nous aujourd’hui, est déjà nettement devenue réalité. Devons-nous être surpris par l’état des choses à l’intérieur du témoignage chrétien ? Non. Dieu nous a averti à l’avance de ce qui allait se passer et de ce qui va encore arriver. Déjà dans l’Ancien Testament, Dieu faisait dire à son peuple qu’il est Celui qui déclare « dès le commencement ce qui sera à la fin, et d’ancienneté ce qui n’a pas été fait » (Es. 46:10).
1.4.2        Afin que nous soyons vigilants
L’évolution décrite dans l’épître de Jude devrait être pour nous une raison particulière de vigilance. Nous vivons dans la nuit du rejet de notre Seigneur, dans un temps où ses droits ne sont pas reconnus. Il est donc plus que nécessaire d’être éveillés spirituellement. Paul écrit aux Thessaloniciens : « Car vous êtes tous... des fils du jour; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ainsi donc ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Thess. 5:5, 6).
1.4.3        Afin que nous nous engagions pour la foi chrétienne
Au verset 3, nous sommes encouragés à « combattre pour la foi ». La vérité chrétienne est de plus en plus attaquée publiquement. Les normes bibliques sont progressivement contestées. Dans une telle situation, il est nécessaire de prendre une position claire en faveur de la vérité et de la défendre. Dieu ne veut pas que nous soyons des chrétiens passifs qui s’adaptent à l’esprit du temps, mais que nous nous engagions pour lui et que nous combattions pour la vérité.
 
1.4.4        Afin que nous vivions en sainte conduite et en piété (cf. 2 Pierre 3:11)
Le danger existe que, face au courant de mal qui caractérise les hommes impies qui nous entourent, nous ne portions plus très soigneusement garde à notre comportement. Or ce devrait être le contraire. Dieu veut que nous vivions dans la sainteté et la piété, que notre chemin soit à sa gloire et que nous trouvions en lui tout ce qui satisfait nos cœurs.
 
1.4.5        Afin que nous ne soyons pas entraînés par l’erreur des pervers (cf. 2 Pierre 3:17)
Le danger est non seulement que nous ne soyons plus très attentifs quant à notre marche, mais même que nous soyons contaminés par la façon de faire des hommes impies qui nous environnent. Nous pourrions alors « déchoir de notre propre fermeté », c’est-à-dire perdre le fondement qui est sous nos pieds. Mais Dieu désire bien autre chose pour nous. C’est aussi pour cela que l’épître de Jude nous a été donnée.
1.4.6        Afin que nous connaissions les ressources divines pour les jours difficiles
L’épître de Jude est pleine de telles ressources dans son introduction et dans sa conclusion. Dieu ne nous laisse pas seuls. Il nous apporte son secours. Nous avons des ressources qu’il nous faut saisir, et qui sont entièrement extérieures à nous. Si inquiétant que soit le développement des choses qui nous entourent, nous pouvons poursuivre notre chemin sans dommage.
1.4.7        Afin que nous nous reposions sur Celui qui seul est capable de nous garder
Les circonstances décrites dans l’épître de Jude devraient contribuer à nous rapprocher de notre Dieu. N’en restons pas à être occupés du mal ou de notre responsabilité. Levons les yeux vers Celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions et de nous placer irréprochables devant sa gloire (v. 24).

Mort d´Étienne et Conversion de Saul

Actes 7:54 à 8:1
Le chapitre 7 des Actes nous dépeint en termes saisissants la mort du premier martyr de l’histoire de l’assemblée sur la terre. Étienne, homme rempli de l’Esprit Saint, y rend un témoignage puissant à la personne de son Seigneur. Ce témoignage était en même temps un dernier appel à la nation juive, qui avait rejeté son Messie et l’avait cloué à une croix. Dans sa prédication du chapitre 3, Pierre leur avait dit : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, qui vous a été préordonné » (v. 19, 20). Au chapitre 7, Étienne s’adresse encore une fois aux chefs religieux de ce peuple. Mais dans leur colère aveugle et dans leur haine contre Christ, ils rejettent encore ce dernier témoignage et lapident le témoin du Seigneur Jésus.
Cette lapidation marque un tournant dans les voies de Dieu envers la terre. Le peuple terrestre de Dieu est maintenant définitivement mis de côté. À sa place, Dieu va tirer des nations « un peuple pour son nom » (15:14) — un peuple qui porte un caractère céleste, un peuple qui est lié avec un Seigneur glorifié dans le ciel.
À ce moment-là, l’assemblée de Dieu existait déjà. Quand il vivait sur la terre, le Seigneur avait parlé d’elle comme d’une chose future ; il avait annoncé qu’il la bâtirait (Matt. 16:18). Il était monté au ciel et le Saint Esprit était venu sur la terre (Act. 1 et 2). C’est ce dernier événement qui marque l’heure de la naissance de l’assemblée. En effet, c’est lorsque le Saint Esprit est venu sur la terre que les croyants ont été « baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12:13). Au moment du témoignage d’Étienne, l’assemblée de Dieu existait donc, mais son caractère céleste n’était pas encore connu. Le rejet du témoignage d’Étienne et la conversion de Saul de Tarse, peu après, mettent en lumière cette vérité.
1       Traits caractéristiques de l’économie chrétienne
Les derniers versets du chapitre 7 des Actes et le début du chapitre suivant placent devant nos yeux, de façon particulièrement claire, quelques-uns de ces traits.
2       Israël, en tant que nation, a été mis de côté.
Les Juifs n’ont pas seulement rejeté le Christ que Dieu leur avait envoyé, ils ont aussi rejeté ceux qui témoignent de lui. Par cela, la mesure de leur culpabilité est comble. Dieu doit se détourner pour un temps de ce peuple. Ce ne sera qu’après l’achèvement de l’économie chrétienne, c’est-à-dire après le temps actuel de la grâce, que Dieu s’occupera de nouveau de son peuple terrestre et l’introduira finalement dans la bénédiction du règne promis.
3       Le monde va rejeter ceux qui rendent témoignage de Christ, les condamner et les persécuter.
Les hommes d’alors n’ont pas eu de repos qu’Étienne ne soit mort. À ce moment a commencé une terrible période de persécution contre l’assemblée (8:1). Au cours des siècles, d’innombrables chrétiens ont laissé leur vie comme martyrs. Paul écrit à ce sujet à Timothée : « Tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés » (2 Tim. 3:12). Quant au principe, c’est encore valable aujourd’hui, car le monde n’a pas changé. Il est ennemi de Christ et de ceux qui le suivent. Certes, dans bien des pays, le caractère de la persécution s’est modifié. Mais d’un autre côté, nous pouvons bien nous demander : vivons-nous pieusement ?
4       Le ciel est ouvert.
Nous pouvons lever nos yeux vers le ciel et y voir aussi bien la gloire de Dieu que l’Homme Christ Jésus glorifié à la droite de Dieu (7:55, 56). Une telle chose n’a jamais existé dans les précédentes dispensations. Les chrétiens connaissent un Homme glorifié dans le ciel. Ils peuvent diriger leurs yeux vers le haut. Ils peuvent voir la gloire du Seigneur à face découverte. Ce regard vers le haut est déterminant pour le maintien de leur caractère céleste. Paul exhorte les Colossiens : « Cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3:1). Les chrétiens sont des hommes dont les intérêts et le but ne se trouvent pas sur la terre. Ils sont orientés vers le ciel.
5       L’Homme glorifié dans le ciel est prêt à recevoir directement dans le ciel son esclave éprouvé.
Étienne a demandé au Seigneur : « Reçois mon esprit ». Et lorsqu’il s’est endormi, à l’instant même, il a été auprès de son Seigneur. Ceci constitue aussi une partie de notre espérance. Nos attentes ne sont pas focalisées vers la terre, mais vers le ciel. Si nous devons nous endormir — si jusque-là le Seigneur n’est pas encore revenu — alors nous serons instantanément auprès de lui, ce qui est « de beaucoup meilleur ».
 6       Le Saint Esprit, personne divine, habite sur la terre.
Il habite dans chaque croyant et agit en ceux qui se laissent remplir par lui (cf. v. 55). Ceci non plus n’avait jamais existé dans les époques précédentes, et n’existera plus sous cette forme dans les suivantes.
Seule l’économie chrétienne est caractérisée par le fait qu’un Homme glorifié est dans le ciel et que, simultanément, Dieu le Saint Esprit est sur la terre. Le Saint Esprit qui était sur cette terre aux jours d’Étienne y est encore aujourd’hui de la même manière. Il est en nous la puissance pour notre témoignage. Si ce témoignage est aujourd’hui si faible, ce n’est pas à cause du Saint Esprit, mais uniquement à cause de nous-mêmes. Nous ne lui donnons pas la place nécessaire dans nos vies.
7       Le Saint Esprit non seulement donne la force de témoigner, il dirige aussi le regard du croyant vers le haut.
C’est ce que nous voyons en Étienne. En lui se sont accomplies les paroles que Paul — qui assistait à cette scène — a écrites des années plus tard aux Corinthiens : « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18). Étienne est rendu capable de prier pour ses ennemis, comme l’a fait son Maître. Entouré de ses meurtriers pleins de haine et de rage qui lancent des pierres contre lui pour le tuer, il crie à haute voix : « Seigneur, ne leur impute point ce péché ». Nous sommes confus quand nous pensons combien peu le Seigneur est visible dans nos vies.
8       La relation des rachetés avec leur Seigneur dans le ciel
Nous pouvons remarquer combien est étroite la relation entre le serviteur du Seigneur sur cette terre et son Maître dans le ciel. Les disciples en Actes 1 avaient aussi les yeux fixés sur le ciel lorsque les anges leur ont demandé : « Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel » (v. 11). Mais pour Étienne, c’était différent. Il avait les yeux levés vers le ciel et y voyait son Seigneur. Pour soutenir son témoin, le Seigneur ouvrait devant lui le ciel, où il allait bientôt le prendre auprès de lui. C’est aussi là que nos regards doivent être dirigés. Notre attente est d’être un jour là où le Seigneur se trouve déjà maintenant. L’espérance chrétienne est céleste et non terrestre. Et s’il est vrai que le Seigneur va un jour établir son règne sur cette terre et que nous allons régner avec lui, n’oublions pas que notre part dans ce royaume sera céleste.
La lapidation d’Étienne — ce terrible événement — nous enseigne un fait de la plus grande importance : nous sommes liés à un Seigneur céleste. Un jeune homme nommé Saul a été témoin de cette scène. L’écrivain précise : « et Saul consentait à sa mort ». Mais Dieu avait ses plans envers cet homme, qui était l’instrument choisi pour présenter de façon particulière la vérité de l’unité de Christ avec son assemblée, et la position céleste de celle-ci.
L’histoire de la conversion de Saul nous est rapportée en Actes 9. Sur le chemin de Damas, une vive lumière a resplendi autour de lui et l’a fait tomber par terre. Et du ciel s’est fait entendre la question qui le sondait au plus profond : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » Il a su immédiatement que c’était le Seigneur qui lui parlait. Mais remarquons que la voix ne demandait pas « Saul ! Saul ! pourquoi persécutes-tu ceux qui m’appartiennent ? » ni même : « pourquoi nous persécutes-tu ? » Les deux auraient été justes, mais cela n’aurait pas été toute la vérité. Bien sûr, Saul avait persécuté ceux qui appartiennent au Seigneur, mais ce n’était pas simplement un groupe de croyants sur cette terre, ou un groupe de citoyens du ciel sur la terre. Non, Saul persécutait le Seigneur lui-même. Nous apprenons ici combien nous sommes liés étroitement — et de façon indissociable — avec Christ. Celui qui persécute l’un des siens le persécute lui- même ; et ceci bien qu’il soit dans le ciel et que nous soyons encore sur la terre. Ce fait met en évidence notre position céleste. Nous ne sommes pas seulement des hommes orientés vers le ciel, mais nous appartenons déjà, quant à notre position, au lieu où notre Seigneur se trouve.
Saul est devenu Paul. Et, bien des années plus tard, c’est justement lui qui enseignera par ses écrits la glorieuse vérité de Christ et de l’Assemblée. C’est à lui qu’il a été donné d’expliquer la merveilleuse unité du corps de Christ. Christ est la tête glorifiée dans le ciel et nous sommes ses membres sur la terre. Cette unité avec Christ est beaucoup plus que l’unité pratique des premiers chrétiens, aussi magnifique et exemplaire qu’elle ait été, lorsque « la multitude de ceux qui avaient cru étaient un cœur et une âme » (Act. 4:32). « Il y a un seul corps », nous dit Éphésiens 4:4. Pour toute l’éternité, nous sommes inséparablement liés à Christ.
En résumé, nous voyons que la mort d’Étienne met clairement en lumière le caractère de ce monde, ainsi que le lien qui nous unit à notre Seigneur dans le ciel. La conversion de Saul nous amène un pas plus loin. Elle révèle la position céleste que nous possédons déjà maintenant en Christ, le fait que nous sommes un avec lui, l’Homme glorifié à la droite de Dieu.

L´importance de la Parole de Dieu…

1.1 Garder notre cœur
Pour que notre sentier soit comme la lumière qui va croissant, prenons tout d’abord garde à notre cœur.
« Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (4:23).
Dans la Bible, le cœur a bien souvent une signification symbolique. Il désigne le siège de nos sentiments et ce qui détermine nos choix.
Il s’agit donc de nos affections et de notre amour pour le Seigneur. Nous parlons souvent — et avec raison — de l’amour du Seigneur à notre égard. Nous ne pourrons jamais assez admirer son amour, le remercier de nous avoir aimés et de s’être livré lui-même pour nous. Mais parallèlement se pose la question de notre amour pour lui. Jean écrit : « Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). En est-il ainsi de nous ? Aimons-nous réellement le Seigneur ? David pouvait dire : « Je t’aimerai, ô Éternel, ma force ! » (Ps. 18:1). Il ne disait pas cela du bout des lèvres, c’était une réalité.
Notre attachement au Seigneur donne son caractère à toute notre vie. C’est pourquoi il doit être journellement entretenu et préservé. Le monde comporte beaucoup de choses qui contribuent à éloigner ou à détourner notre cœur du Seigneur. Ce peut être des choses franchement mauvaises — le péché sous diverses formes — mais aussi des choses qui n’ont rien de mal en elles-mêmes, comme par exemple les occupations nécessaires de la vie. Mais pour que notre sentier soit comme la lumière resplendissante du matin, il faut que notre Seigneur et Sauveur ait toujours la première place dans notre cœur. Qu’il produise cela en réponse à son amour pour nous !
1.2 Surveiller nos paroles
« Écarte de toi la fausseté de la bouche, et éloigne de toi la perversité des lèvres » (4:24).
Lorsque le Seigneur Jésus vivait sur cette terre, les hommes pouvaient s’étonner des « paroles de grâce qui sortaient de sa bouche », et les admirer (Luc 4:22). Dans aucune situation, il n’a jamais dit quoi que ce soit d’inopportun. Malheureusement, il n’en est pas ainsi de nous. Si nous examinons ce que nous avons dit au cours de la journée, nous devons reconnaître que bien des paroles inutiles, ou même des paroles tout à fait mauvaises, sont sorties de notre bouche. Jacques nous avertit de la puissance effrénée de la langue : « Mais pour la langue, aucun des hommes ne peut la dompter : c’est un mal désordonné, plein d’un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à la ressemblance de Dieu ; de la même bouche procède la bénédiction et la malédiction. Mes frères, il ne devrait pas en être ainsi. Une fontaine fait-elle jaillir par une même ouverture le doux et l’amer ? » (Jacq. 3:8-11).
Ce qui ne se voit pas dans la nature, le jaillissement du doux et de l’amer d’une même source, est malheureusement possible chez les humains. Que le Seigneur nous garde ! Et qu’il nous accorde, à chaque instant de nos journées, ce qu’il faut pour que nos paroles soient à sa gloire, pour que nos frères et sœurs soient encouragés par elles, et pour qu’elles soient un témoignage utile à ceux qui sont encore loin de Dieu.
1.3 Bien orienter notre regard
« Que tes yeux regardent droit en avant, et que tes paupières se dirigent droit devant toi » (4:25).
Nos yeux sont la porte d’entrée par laquelle s’introduisent en nous de nombreuses influences fâcheuses, qui deviennent des occasions de chute en amorçant nos mauvais penchants. Que nos yeux regardent droit en avant ! Paul courait droit au but (Phil. 3:14). L’épître aux Hébreux nous invite à fixer les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi (12:2). Le regard de la foi est toujours dirigé vers l’avant et vers le haut. Toutefois, aussi longtemps que nous sommes ici-bas, le monde offre beaucoup de choses qui tendent à détourner nos regards. Soyons prudents quant à ce que nous pouvons voir, à droite ou à gauche de notre sentier. Les médias à eux seuls proposent aujourd’hui un immense éventail de distractions et de souillures. Job avait « fait alliance avec ses yeux », pour ne pas regarder ce qui pouvait être pour lui une occasion de chute (Job 31:1). Détournons résolument nos yeux de ce qui nuit à notre vie spirituelle et fixons-les sur le Seigneur.
1.4 Être attentif à notre marche
« Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N’incline ni à droite ni à gauche ; éloigne ton pied du mal » (4:26, 27).
Il s’agit ici de notre comportement — de nos actes et de nos paroles. Dieu nous appelle à suivre une voie droite, non pas une voie sinueuse ou tortueuse. La sagesse dit, au chapitre 8 : « Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement » (v. 20). Notre sentier doit être réglé et équilibré. Des dangers nous guettent à droite et à gauche, et nous incitent facilement à dévier du chemin.
Dans l’Ancien Testament, Dieu exhorte plusieurs fois son peuple à ne s’écarter du chemin ni à droite ni à gauche. Souvent, ces exhortations sont en rapport avec la parole de Dieu. Une déviation de ses enseignements dans notre comportement pratique signifie en général que nous y ajoutons ou que nous en retranchons quelque chose. Dieu nous met en garde : « Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous commande, et vous n’en retrancherez rien » (Deut. 4:2). Le Nouveau Testament se termine par un solennel avertissement à ce sujet (Apoc. 22:18, 19).
Que ce soit dans notre marche individuelle ou collective, nous avons toujours à reconsidérer nos voies à la lumière de la Parole. Dieu ne manquera pas de nous diriger : « Que vous alliez à droite ou que vous alliez à gauche, tes oreilles entendront une parole derrière toi, disant : C’est ici le chemin, marchez-y » (És. 30:21). Il veut nous replacer sur le bon chemin. Il veut que notre vie soit heureuse.

Les difficultés dans la vie du croyant

1 Pierre 1.3-9
L'évangile qui dit que lorsqu'on vient à Christ tous les problèmes se résolvent, qu'ils soient d'ordre affectif, maladif ou financier est un faux évangile. Le chrétien rencontre sur la terre des difficultés de tous ordres. Cela est du à la chute, avec toutes ses terribles conséquences et en particulier la souffrance et la mort (Rm 5.12; 1 Co 15.19). On peut les classer dans les 4 catégories suivantes:
1. Difficultés relatives à des fautes volontaires (Jonas 1.12)
Si le croyant est invité à ne pas pécher, il est libre et responsable de ses choix. (Jos 24.15) Quand il pèche il ne perd pas son salut mais il rompt la communion avec Dieu.Tout péché a des conséquences. Ce qu'un homme sème cela aussi il le moissonnera (Ga 6.7). Citons 2 exemples:
Adam et Eve (Gn 3.6-19)
Acan (Jo 6.18-19; Jo 7.20-25)
Quoi qu'il en soit le croyant n'est pas sans ressources (1 Jn 2.1) mais, même après avoir été pardonné, les conséquences de son péché peuvent continuer (2 Sa 12.13-14)
2. Difficultés relatives à l'état présent du monde (Ac 27.14-15)
Le croyant n'est pas exempt des conséquences de la chute qui atteignent le monde physique. La création soupire, lui soupire, l'Esprit soupire ; il sait que néanmoins tout cela veut concourir à son bien spirituel.(Rm 8.22-28) Voici quelques exemples:
Accidents (Ac 20.9)
Maladie (2 Tm 4.20)
Mort (Ac 9.36-37)
Famines (Ac 11.27-29)
Tempêtes (Ac 27.18)
etc...
 
3. Difficultés permises pour l'éducation du croyant (Mt 8.24-27)
Hb 12.7 nous dit: "Vous endurez des peines comme discipline: Dieu agit envers vous comme envers des fils": il s'agit donc d'une formation , d'une éducation dont les buts sont divers:
Mettre en évidence la disposition de coeur (Dt 8.2)
Epurer la foi (1 P 1.6-7)
Rendre patient (Jc 1.2-3)
Nous garder de l'orgueil (2 Co 12.7)
Nous former pour un ministère (2 Co 1.4)
Notre perfectionnement (1P 5.10)
Notre sainteté (Hb 12.10)
Porter du fruit pour Dieu (Jn 15.2; Hb 12.11)
 
4. Difficultés résultant d'un témoignage fidèle (Dan 3.14-26)
Tout croyant fidèle rencontre de l'opposition par le seul fait qu'il vit, agit et témoigne dans un monde qui a crucifié son Maître (Jn 15.18-21; Mt 10.16-18; 2 Tm 3.12).
Cela peut être:
La moquerie (Ac 17.32)
La solitude (2 Tm 4.14-16)
L'incompréhension (Ac 17.7)
La persécution (Hb 11.36-38; 2 Co 11.23-28)
L'emprisonnement (Ac 16.19-40)
La privation des biens (Hb 10.34)
La mort (Ac 7.59;Ac 12.1-2)
 
5. Encouragements face aux difficultés (Actes 23.11)
Le croyant ne doit pas être ébranlé par ces épreuves: il est destiné à cela (1Th 3.2-3)
 
S'il souffre en faisant le bien qu'il en soit heureux car c'est à cela qu'il est appelé (1P 2.20-21)
Dieu donne des forces particulières aux croyants éprouvés (2Co 12.9-10; Ph 4.12-13)
Les souffrances pour Christ sont une source de bénédictions présentes et éternelles (Jc 1.4;1Pi 1.7; 1Pi 5.10; 2 Co 4.16-18. Ap 7.13-17)
Le croyant peut être plus que vainqueur par Jésus Christ (Rm 8.37-39)
 
NOUS GEMISSONS ETANT CHARGES
2 Corinthiens 5.4