Faux désirs et vrais besoins - Priorités

Premièrement, on entend dire parfois en comptant sur les doigts. Cela veut dire qu'à certaines choses, il y a une priorité. On n'est pas heureux n'importe comment ; pour y arriver il y a des règles de priorité à observer. Je vais vous lire dans l'évangile de Matthieu au chapitre 6, des paroles extraordinaires de simplicité que vous ne retrouverez quasiment jamais dans aucune philosophie humaine. C'est l'enseignement de celui qui a montré l'accès au bonheur quoiqu'il ait été appelé l'homme de douleur habitué à la souffrance (Esaïe 53, 3). Dans son sermon sur la montagne, il parle beaucoup de bonheur. A plusieurs reprises il dira "Heureux", "Heureux", "Heureux" ou "Bienheureux". Aux versets 25-34 on lit :

25 C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?
26 Regardez les oiseaux du ciel : Ils ne sèment ni ne moissonnent et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
27 Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ?
28 Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : Ils ne travaillent ni ne filent ;
29 cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.
30 Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ?
31 Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ?
32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
33 Cherchez premièrement (et voilà la priorité !) le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
34 Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.
Lorsque j'étais un gamin en culottes courtes et que j'en usais les fonds sur les bancs de l'école primaire, j'étudiais comme tout le monde, entre autres la géographie. Nous avions un instituteur très sévère qui exigeait que nous sachions nos leçons par cœur. Dans une de ces leçons, j'ai appris ceci : L'homme a trois besoins primordiaux : Se vêtir, se nourrir et s'abriter. Il y a plus de quarante ans de cela. Je l'ai tellement bien appris que je ne l'ai pas oublié. Je me suis souvent souvenu de cette phrase et j'ai eu l'occasion d'en méditer toute la justesse. C'est vrai que l'homme a ces trois besoins primordiaux. Nous allons prendre ces trois choses dans l'ordre.

Se nourrir

Nous en avons tous besoin. C'est de la plus haute évidence. Nos corps sont des mécaniques merveilleuses qui brûlent du combustible, qui dégagent des calories, et là où il y a perte d'énergie il doit y avoir un approvisionnement adéquat. Le psalmiste pouvait déjà dire : "Je te loue Eternel, de ce que je suis une créature si merveilleuse" (Psaume 139 13, 14). Nos corps sont plus complexes que les usines les mieux agencées, les mieux outillées, les sociétés commerciales les plus perfectionnées. Ils sont plus compliqués, mieux agencés que les grandes usines Ford ou de la G-M à Détroit, que les hauts-fourneaux de Kiev, que l'industrie lourde du Creusot. Ces grands complexes ne sont que des jeux d'enfants comparés à la complexité du corps humain. J'ai entendu deux savants Français qui parlaient de la complexité de la cellule humaine, quasiment la plus petite partie de notre corps. L'un d'eux a dit : "Une seule cellule de notre corps est aussi compliquée que toute la ville de New York avec tout ce qu'elle peut contenir de réseaux téléphoniques, électriques, d'égouts … et j'en passe". Son collège lui a dit : "Mon ami, vous faites la partie belle à la cellule. La cellule est infiniment plus compliquée que toute la ville de New York !"

Avec un peu d'études, je pourrais vous expliquer la fabrication d'une automobile depuis A jusqu'à Z. Je commencerais par l'extraction du minerai, son acheminement vers les centres sidérurgiques, sa fonte dans les fours, son passage dans les laminoirs, sa mise à dimension, sa découpe dans les tours et les fraiseuses, son emboutissage dans les presses et finalement son assemblage sur les chaînes de montage. Cela, je pourrais le faire. Mais pourrais-je en faire autant avec le corps humain ? Je devrais commencer avec les légumes du jardin, leur teneur en calories et en sels minéraux, leur préparation, leur cuisson, le mécanisme de la mastication, de la déglutition, de la digestion, les actions des différents sucs sur les différents éléments. De fil en aiguille, j'arriverais jusqu'au moment où le chyle va être absorbé par le sang. Arrivé là, je ne pourrais pas aller plus loin !

Comment expliquer que la matière inerte que j'ai mangée au petit déjeuner, est devenue partie intégrante de ma vie ? Comment vous expliquer que ce délicieux pot au feu qui m'a été préparé à midi par ma chère hôtesse, est devenu partie intégrante de moi-même ? Comment expliquer que d'une même nourriture sortent des cellules vivantes aux propriétés variées ? D'un même repas sortent des cellules transparentes qui iront se fixer sur la cornée de l'œil, d'autres deviendront des cheveux imputrescibles, d'autres des muscles mous, des cartilages plus durs et des os tout à fait durs. Comment l'expliquer ? Je ne le peux pas. Nous touchons là aux sources et aux mystères de la vie, et la vie vient de Dieu.

Le mouvement qui anime une montre, je le connais, c'est un ressort ou une pile. Mais si je veux que cela marche, il faut que je remonte le mécanisme ou que je remette une pile. Le mouvement qui anime une automobile, je me l'explique à peu près bien. Mais si je veux que cela marche, il faut que je remplisse le réservoir. Le mouvement qui nous anime, s'il touche au mystère, doit lui aussi être approvisionné. Mon cours de géographie sur ce point avait raison. L'un des besoins primordiaux de l'homme est de se nourrir.

Se vêtir

Le deuxième besoin de l'homme est de se vêtir. Cela est aussi évident. Nous nous habillons pour deux grandes raisons :

- Les vêtements sont c'est un moyen de nous protéger contre le froid. Notre nature souvent frileuse s'accommode d'un petit surplus de laine.

- Nous nous habillons aussi par pudeur, pour couvrir les conséquences d'un acte très lointain, qui remonte à plusieurs millénaires. La Bible nous révèle qu'au jardin d'Eden, une faute initiale a été commise qui, par la loi de la solidarité, a précipité l'humanité la chute. Le sentiment de honte qui s'est emparé de nos premiers parents après leur péché, s'est communiqué à leurs descendants. Chaque jour, à des millénaires de distance, nous refaisons les mêmes gestes que les coupables du jardin d'Eden. Cela démontre que nous avons hérité de nos premiers parents un virus mortel, le virus du péché. Voici ce qu'en dit Romains 5, 12 : "Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort ; ainsi la mort s'est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché…".

Vous avez peut-être cru que l'homme était un animal au cerveau un peu plus développé. Mais non ! L'homme est plus qu'un animal sans pudeur. C'est un être spirituel, capable de percevoir dans son âme les effets d'un péché très lointain. A y regarder de plus près, on apprend que ce n'est pas seulement leur corps qu'ils ont revêtu de feuilles de figuier. C'est leur conscience aussi qu'ils ont aussi revêtu d'excuses. Quand Dieu a demandé des comptes à Adam, il a dit "C'est ma femme". Quand Dieu s'est adressé à la femme elle a dit "c'est le serpent". La preuve que nous sommes des descendants d'Adam et Eve et que l'histoire du premier couple humain est vrai, c'est que nous faisons comme eux, nous nous revêtons d'excuses. Nous mettons sur notre nudité spirituelle des feuilles de figuier. C'est à dire que pour beaucoup c'est le carnaval, la saison des masques tous les jours de leur vie. Tant que nous n'avons pas rencontré Jésus-Christ, nous ne pouvons pas être vraiment nous-mêmes. Nous jouons à cache-cache avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. C'est fou ce que nous nous trouvons comme excuses pour essayer de justifier les manquements de notre vie.

S'abriter

Le troisième besoin est de s'abriter. La caverne de l'homme préhistorique, la tente du nomade, la hutte de l'esquimau, la roulotte du gitan, la paillote de l'annamite ou la maison moderne, tout nous dit que l'homme a besoin de s'abriter.

Tels sont les trois besoins dont j'ai appris l'existence quand j'étais jeune. Est-ce tout ? Quant à mon cours de géographie, oui ! Mais Dieu dit que cela n'est pas tout. D'ailleurs, donnez à un animal ces trois choses, la nourriture et l'abri (le vêtement il n'en a pas besoin !) il sera content. Il n'en demande pas plus. Pour le cheval, sa prairie et un abri pour l'hiver lui suffisent. Mais ne donnez que ces trois choses à l'homme et vous constaterez son insatisfaction. Renseignez-vous auprès de ceux qui se sont entourés de tout le bien-être matériel possible. Ils vous diront qu'ils se sentent comme reclus, exilés au milieu de leur bien-être.

J'ai connu un directeur d'une petite PME. Il disait qu'il avait tout ce qu'il fallait pour être heureux, mais il n'était pas heureux. Il avait la nourriture, le vêtement, l'abri et mille autres choses ; malgré tout cela il n'était pas heureux. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'homme n'est pas que matière. Si l'homme n'était que matière, la matière devrait le satisfaire, vous en conviendrez. Mais l'homme n'est pas simplement qu'un corps. Il a aussi une âme et un esprit. Son être intérieur fait entendre sa voix et lui donne la nostalgie de quelque chose de plus élevé, de quelque chose dont il a le sentiment qu'il l'a perdu. Il y a un goût d'infini dans notre âme. Nos aspirations restent inassouvies jusqu'à ce que l'infini d'une personne divine vienne remplir le vide qu'il y a en nous.

Vous et moi nous avons été créés à l'image d'un Dieu trinitaire : Un seul Dieu en trois personnes : Père, Fils et Saint-Esprit. Vous aussi vous êtes une trinité : L'esprit, l'âme et le corps (1Thessalonissiens 5, 23). C'est dans ce sens aussi que nous sommes créés à l'image de Dieu :

- Avec notre corps nous prenons conscience du monde matériel qui nous entoure.

- Avec notre esprit nous prenons conscience des choses spirituelles et de Dieu.

- Avec notre âme nous mouvons avec nos sentiments à la fois dans les choses matérielles et dans les choses spirituelles.

C'est ainsi que l'âme de l'homme peut jouir des choses matérielles et terre à terre. La Bible nous le dit. Jésus nous a raconté l'histoire d'un homme qui avait amassé de grands biens (Luc 12, 16-21). Sa récolte avait été surabondante et il s'est dit : Je vais abattre mes vieux greniers, je vais construire des hangars plus grands, je serrerai ma récolte. Après l'avoir fait, il a dit textuellement ceci : "Mon âme, tu as des biens en abondance". Son âme se mouvait dans les choses matérielles.

Notre âme peut aussi se mouvoir dans les choses d'En-Haut. Le psalmiste a dit (Psaume 103, 2) : "Mon âme, bénis l'Eternel, et n'oublie aucun de ses bienfaits".

Prioritaire ou complémentaire?

C'est précisément pour nous faire trouver le vrai bonheur que Jésus-Christ a mis en relief ce coté négligé quand il a dit : "Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu". Il n'a pas dit : Cherchez aussi le royaume de Dieu. Il ne l'a pas présenté comme une chose complémentaire, mais prioritaire.

Nous allons voir l'enseignement de Jésus-Christ à ce propos : "Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s'il faisait la perte de son âme" (Matthieu 16, 26). Voilà la grande valeur du monde : Votre âme ! Elle vaut plus que tout l'or du monde.

Je reprends la parabole que je viens de citer, où le Seigneur nous a raconté l'histoire d'un homme riche mais insensé, qui avait construit de nouveaux greniers pour y serrer ses récoltes et se disant : "Mon âme tu as des biens en abondance". A peine avait-il fini sa phrase qu'il entendit une voix à son oreille qui lui disait : "Insensé, pauvre fou ! Ce soir ton âme te sera redemandée". Son âme lui a été redemandée sans qu'il ait pourvu à son salut éternel. Cela nous montre que celui qui pourvoit à cette vie seulement, sans pourvoir à l'autre est sage pour un moment mais un insensé pour toujours.

Le Seigneur, dans son enseignement, (Luc 16, 19) nous fait pénétrer dans la luxueuse demeure d'un homme riche "qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie". Sa devise était : Lui-même d'abord, et Dieu après ; les choses d'en bas pour commencer, le royaume de Dieu pour plus tard. Il est mort, et son âme est descendue dans le séjour des morts, ce qui nous montre que tout ne pas finit avec le cimetière. Maintenant qu'il est dans l'au-delà du désespoir dont il ne sortira jamais, c'est son premier geste qui est significatif. Savez-vous ce qu'il fait ? Quel est son premier geste ? Il lève les yeux, il veut remettre à la première place ce qu'il a relégué à la dernière. A la lueur de cet enseignement, combien les paroles de Jésus prennent du relief ! "Cherchez premièrement".

Continuons l'enseignement du Seigneur : "Ne vous inquiétez donc point". Ces paroles, il les a dites à une époque où il n'y avait pas de sécurité sociale, pas de retraite, pas d'assurance maladie, pas de caisse de compensation, pas d'allocations familiales, pas de RMI. Dans cette époque précaire il a dit : "Ne vous inquiétez donc point". Remarquez qu'en disant cela, le Seigneur n'a pas voulu encourager les gens à la paresse. Non, le Seigneur n'a jamais voulu piloter quelqu'un vers le chômage professionnel. D'ailleurs il a fait écrire cette autre parole par l'apôtre Paul (2 Thessaloniciens 3, 10) "Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus".

Le Seigneur veut que chaque chose soit traitée par ordre d'importance. Pour être heureux, il ne veut pas que les choses secondaires viennent étouffer, par l'ampleur que nous leur donnons, les choses essentielles. Pour Jésus-Christ, c'était, sous sa forme médiévale : "Messire Dieu, premier servi !" L'apôtre Paul, qui avait bien compris la pensée du Seigneur, sous la dictée du Saint-Esprit nous a laissé cette phrase : "Afin que Lui (Jésus) soit en toute chose le premier" (Colossiens 1, 18).

Voyons maintenant l'enseignement du Seigneur dans sa vie pratique. Le Seigneur ne s'est pas contenté de l'enseigner, mais il l'a démontré dans sa vie. La différence entre Jésus-Christ et tous les autres philosophes du monde, est que la vie de Jésus-Christ explique sa doctrine. Souvent, pour les philosophes, leur vie est la négation de leur doctrine. Mahomet, par exemple, est le premier violateur de ses propres lois, tandis que Jésus-Christ est la démonstration de ses lois. En voici un exemple :

Le désir de Dieu était d'envoyer un Sauveur dans ce monde, où les hommes ne pouvaient pas se sauver eux-mêmes. Le Fils de Dieu s'est présenté dans ces termes : "Me voici Ô Dieu pour faire ta volonté" (Hébreux 10, 7-9). Par obéissance à cette volonté il a quitté le ciel et il est venu naître, Lui, le Roi des rois, non pas dans un palais, mais dans une étable. L'apôtre Paul a pu écrire "Lui qui était riche, il s'est fait pauvre afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis" (2 Corinthiens 8, 9).

Nous le retrouvons à l'âge de douze ans, à cet âge où les garçons tapent sur un ballon et font sauter des pétards, il était dans le temple de Jérusalem (Luc 2, 41-52), questionnant les érudits et les étonnant par ses questions. Sa mère, l'ayant retrouvé dans ce lieu au bout de trois jours, lui a fait le reproche : "Ne t'inquiètes-tu pas que nous te cherchions ? Pourquoi as-tu agis de la sorte avec nous?" Il lui a répondu : "Ne saviez-vous pas qu'il fallait que je m occupe des choses de mon Père ?"

Dieu, premier servi dans sa vie à l'âge de douze ans ! Tout dans sa vie a été fait en obéissance à Dieu. Et quand la croix s'est dressée devant lui, la terrible croix des suppliciés, pour que Dieu soit le premier servi, il s'est laissé dépouiller comme le prophète Esaïe (53, 7) l'avait dit : "Il a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n'a pas ouvert sa bouche". La valeur de votre âme était tellement grande que, selon le même prophète "Il s'est chargé de nos douleurs, il était frappé de Dieu, il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités, le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, parce que l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous". Et comme le salaire du péché est la mort (Romains 6, 23), il est mort, mais non pas pour ses péchés (il n'en avait pas). Il ne devait pas mourir, mais il est mort quand même parce qu'il portait les péchés de quelqu'un d'autre, les miens… et les vôtres.

Si vous doutez encore où sont les véritables valeurs de ce monde, regardez la croix de Jésus-Christ et dites-moi si ce n'est pas là le plus haut prix payé pour la chose la plus chère du monde ? La chose la plus chère du monde c'est vous ! C'est votre âme qui a une dimension éternelle.

Je récapitule avant d'aller plus loin. Nous avons vu quels étaient les besoins du corps (se nourrir, se vêtir, s'abriter). Nous avons vu quelle était la place qu'il fallait donner à la vie intérieure, la vie spirituelle, celle de l'âme (la première place). Nous venons de voir ce que Jésus, dans son amour pour vous, a fait pour votre âme, pour que vous soyez sauvés.

Voyons donc maintenant les besoins de l'âme. Nous allons inverser l'ordre des trois idées (se nourrir, se vêtir, s'abriter). Nous allons commencer par s'abriter, puis voir se vêtir et enfin se nourrir.

Votre âme a besoin premièrement de s'abriter.

Je vais vous dire pourquoi. Parce que dans le Nouveau Testament je lis des phrases comme celles-ci, et je dis bien dans le Nouveau Testament :

"C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant !" (Hébreux 10, 31)

"A moi la vengeance dit le Seigneur. A moi la rétribution" (Hébreux 10, 30)

Lorsqu'il parlait aux Athéniens, l'apôtre Paul a dit que Dieu à fixé un jour dans lequel il va juger le monde d'après sa justice, par l'homme qu'il s'est choisi, ce dont il a donné une preuve certaine en le ressuscitant des morts. C'est-à-dire qu'il y a un jour fixé pour le jugement (Actes 17, 30-31).

Notre âme a besoin d'un abri devant ce jugement, parce que nous ne pouvons y faire face, sinon dans la condamnation et l'irréversible perdition éternelle.

Il y a bien des années de cela (j'étais jeune encore, j'étais en Angleterre pendant les vacances d'été) j'assistais à des réunions sur le sujet qui nous occupe et cela se tenait sous un chapiteau. J'avais un vélo d'emprunt et je logeais chez des amis, dans une ferme, à quelques dix kilomètres de là. C'était une soirée chaude et vers la fin de la réunion, des nuages d'orage s'étaient amoncelés. Nous entendions les roulements du tonnerre qui s'approchait de plus en plus. Je me suis dit qu'il était urgent de rentrer. J'ai enfourché le vélo et ai pédalé très fort, de plus en plus vite. L'orage grondait de plus en plus fort. Devant moi, tout à coup, une chose inexplicable s'est passée, une boule de feu (la foudre sans doute) a éclaté. Je n'ai eu aucun mal mais je vous assure que j'ai tellement appuyé sur les pédales, que j'ai dû battre le record mondial de l'heure ! Auriez-vous mis le champion du monde derrière moi qu'il ne m'aurait pas suivi ! Je n'avais qu'un but devant cet orage qui allait éclater : Me mettre à l'abri. Or, si un coup de tonnerre peut nous faire frémir, que sera-ce au jour où Celui auquel nous aurons affaire aura une voix comme celles des grandes eaux (Psaumes 42,7 & 93, 4). "Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes. Ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône et devant la colère de l'Agneau, car le grand jour de sa colère est venu et qui peut subsister" (Apocalypse 6, 15). Oui, notre âme a besoin d'un abri ! Un beau chant dit:

Quelle cité de refuge
S'offre pour l'homme perdu
Quand fuyant devant son juge
Il tremble et pleure éperdu ?
Quand il faudra rendre compte
O Dieu qui t'affrontera ?
Où cacherai-je ma honte
Quand ton œil me sondera ?
Si tu veux fuir ma colère
Cache-toi dans mon amour,
Approche-toi du calvaire
Et ne crains plus le grand jour
L'abri, c'est la croix ! La croix du Calvaire c'est le "paratonnerre divin". Vous savez que le paratonnerre a cette propriété d'attirer la foudre, et quand la foudre est tombée, vous êtes à l'abri. Toutes les foudres de la justice de Dieu ont frappé de plein fouet celui qui était cloué à la croix, à tel point qu'il a poussé le cri des damnés : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Matthieu 27, 46). Tous les perdus vont crier cela en enfer. Il l'a crié pour que vous ne le criiez jamais, pour qu'en venant à lui vous trouviez l'abri éternel, la paix et la certitude du salut ! Oui, votre âme a besoin d'un abri ! Et au monde il n'y en a qu'un seul : Le Christ de la croix.

Votre âme a besoin de se vêtir aussi.

L'apôtre Paul, dans une de ses épîtres, nous a dit en parlant de ce jour là : "Afin que vous soyez trouvés vêtus et non pas nus" (2 Corinthiens 5, 3).

De quoi votre âme est-elle revêtue, en vue de vous présenter devant Dieu ? Quand on se présente devant son public, on s'habille au mieux. Si vous étiez invités par le Président de la République, vous vous habilleriez certainement encore mieux, car une certaine tenue est exigée. Quand vous allez vous présenter devant Dieu, de quoi allez-vous être revêtus ? Certains me répondent : "Moi je serai revêtu de ce qu'a été ma vie. Je serai revêtu de mes bonnes œuvres, de ce que j'ai fait de mieux, revêtu de mes efforts, de ma générosité, de ma gentillesse, du nombre de prières que j'ai fait monter vers le ciel, de la religion à laquelle j'appartiens, des sacrements que j'ai pris, en un mot comme en cent, de ce que j'ai fait du mieux dans ma vie".

Savez-vous ce que dit Dieu de nos bonnes œuvres ? Je m'empresse de dire qu'une bonne œuvre n'est pas une mauvaise chose en soi, mais est-ce que cela sauve ? Ecoutez comment Dieu voit ces choses là ! "Nous sommes tous comme des impurs et toute notre justice est (aux yeux de Dieu) comme un vêtement souillé" (Esaïe 64 : 5). Ce que nous avons fait de mieux dans notre vie, n'est pas assez bon pour être acceptable devant Dieu.

Un jour, un de mes amis m'a raconté qu'il avait vu des forçats au travail, vêtus leur costume caractéristique. Il m'a dit cette phrase que je n'ai jamais oubliée : "Avec un vêtement pareil, on ne va nulle part sinon en prison !" C'est ainsi que Dieu nous voit, avec des vêtements de prisonniers, prisonniers de mille choses. Il y en a des prisons ! : Prisonniers de la concupiscence, prisonnier de l'alcool, prisonnier d'un fichu caractère, prisonnier d'un tempérament emporté, prisonnier de la jalousie, prisonnier de l'envie, prisonnier de l'occultisme, prisonnier de la pornographie… et j'en passe ! Avec des vêtements pareils on ne va nulle part, sinon dans la perdition.

Regardez l'histoire de l'évangile, quand ce jeune homme est revenu vers son père, ce fils prodigue qui avait dilapidé la fortune de son père et son propre bien, en vivant dans un pays éloigné d'une façon telle que je me refuse de la décrire ; il est revenu avec des haillons et des mauvaises odeurs attrapées chez les cochons. Il n'avait rien d'autre que ça à présenter, et nous pas plus que lui. Il est revenu et a simplement dit : "Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils" (Luc 15, 11-24). Le père l'a accueilli comme il était, parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. Seulement remarquez que s'il est revenu comme il était, ce n'est pas comme il était qu'il est entré dans la maison de son père. Non ! Son père a dit "Apportez vite la plus belle robe" ; et je crois que dans les versions germaniques il est dit : "Apportez dehors la plus belle robe", c'est-à-dire qu'il a dû se changer dehors pour entrer dans la maison de son père.

Quand Dieu nous sauve, il ne nous fait pas entrer dans son ciel avec notre vie passée. Il nous nettoie, il nous lave complètement. Cela veut dire aussi que ce n'est pas dans l'au-delà que l'on se convertit. Ce n'est pas dans la maison du Père que l'on commence à être sauvé. On est sauvé dans cette vie ; on se convertit dans cette vie ; on fait la paix avec Dieu dans cette vie et pas dans l'autre. On ne trouve pas dans l'Ecriture le quart de la moitié d'une ligne qui permet de croire qu'on puisse être sauvé une minute après la mort. C'est dehors, c'est maintenant, pendant notre vivant qu'il faut faire la paix avec Dieu.

Qu'arrive-t-il quand on fait la paix avec Dieu ? Lisons dans le livre de l'Apocalypse ; c'est l'apôtre Jean qui parle. Dans son langage très simple, il voit des multitudes de sauvés revêtus de robes blanches (Apocalypse 6, 11 & 7, 9,13-14). Et qui sont-ils ? Des êtres exceptionnels ? Non ! Les saints du calendrier ? Non ! Ce sont des gens qui ont menti, des gens qui ont trompé, des gens qui ont volé, des gens qui ont blasphémé, des gens qui ont été impies, qui ont été profanes. Mais un jour ils se sont rendu compte de leurs péchés, ils se sont humiliés devant Dieu, ils ont demandé pardon, ils ont cru que Jésus-Christ était mort pour eux. Il est écrit d'eux : "Ils ont lavé leur robe dans le sang de l'Agneau". C'est-à-dire que pour être revêtus de blanc, le prix a dû être payé dans le sang, celui de la croix. Le vêtement de justice dont Dieu revêt le pécheur est tellement pur, qu'il est aussi blanc que les exigences de Dieu, aussi blanc que le Grand Trône Blanc. Ils n'ont plus rien à craindre et ils chantent les louanges de l'Agneau. Au grand jugement, ils chantent, ils sont sauvés, ils sont heureux pour l'éternité.

Votre âme a besoin de s'abriter.

Si vous venez à Jésus-Christ pour le suivre sur le nouveau chemin où il vous appelle à marcher, il faut nourrir votre âme. Le Seigneur l'a dit de façon très simple : "Je suis le pain de vie" (Jean 6, 35 et 48). Jésus n'est pas un régime, c'est une personne. Ce n'est pas un code ni une codification, c'est Quelqu'un, c'est lui qui est le pain de vie. Ecoutez ce qu'il dit en Apocalypse 3, 20 "Voici je me tiens à la porte et je frappe : Si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi". C'est-à-dire que la nourriture de l'âme ce n'est pas un gros panier tout plein de joie, tout plein de bonheur, qu'il déposerait sur le seuil de notre cœur en nous disant : "Voilà, tu en as pour quinze jours, réjouis-toi, je reviendrai dans deux semaines et je te redonnerai un peu de joie, de bonheur et de satisfaction". Pas du tout ! Le bonheur, c'est Jésus lui-même. Si vous ne l'avez pas compris, laissez-moi vous l'expliquer.

Voyez cette jeune fille, fiancée à un charmant garçon ; sa joie et son bonheur ne sont pas les choses qui appartiennent à son fiancé, mais c'est son fiancé lui-même. Je ne vois pas son fiancé venir la voir discrètement le dimanche après-midi et, sur le seuil de la maison, déposer ses lunettes, sa paire de gants, son mouchoir de poche, sa photo et un petit mot disant : "Ma chérie je t'aime, regarde, voici mes lunettes, mon mouchoir, mon passeport. Amuses-toi bien avec tout cela, je reviendrai dans quinze jours". Il est possible que la fiancée aime la paire de lunettes de son fiancé s'il en porte, qu'elle aimera son mouchoir ou sa photo, même le petit mot écrit de sa main, mais ce qu'elle aime et veut c'est lui.

Jésus ne vient pas nous apporter des choses : Quel petit sauveur il serait ! Quel misérable salut, quelle misérable vie ! Il est lui-même l'ami de notre âme. Est-ce que l'apôtre Paul ne présente pas les rachetés comme la fiancée du Christ ? C'est écrit en toutes lettres ! (2 Corinthiens 11, 2) C'est Lui que nous voulons et c'est Lui qui nous apporte le bonheur. Il est lui-même le ciel. C'est le ciel en sa personne qu'il met dans votre âme lorsque vous l'invitez dans votre cœur.

Je récapitule. Les besoins primordiaux sont :

1) Vous nourrir (la nourriture de votre âme est la personne de Jésus).

2) Vous vêtir (le vêtement dont votre âme a besoin est la justice de Jésus-Christ) et,

3) Vous abriter (l'abri de votre âme est la croix de Jésus-Christ).

Voulez-vous y venir, au pied de la croix ? Cette expression est bien sûr une figure de rhétorique, mais elle veut bien dire ce qu'elle dit. Vous pouvez y venir en disant dans la foulée de cette lecture : "Seigneur, je veux trouver cet abri. Tu seras mon paratonnerre. J'ai mérité le jugement de Dieu mais je crois que par amour pour moi, tu as pris ce jugement. Tu l'as tellement pris que plus jamais il ne m'atteindra. Alors je viens là où il ne peut plus m'atteindre, là où il t'a atteint, au pied de cette croix où tu m'as tant aimé, là où tu as tant souffert. Seigneur je viens et je te demande pardon. Je viens et je crois en toi. J'y viens et je me donne à toi".

Voilà, j'ai fini. Il y a une petite phrase bien connue qui a le mérite d'être vraie : "C'est à la croix que le chemin commence". C'est pourquoi je vous ai d'abord invité au rendez-vous de la croix. D'abord l'abri, viendront ensuite le vêtement et la nourriture. Mais premièrement selon le mot du début, faites la paix avec Dieu, c'est au pied de cette croix qu'on la trouve, venez-y ! Et que Dieu vous bénisse !

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