LES SERMENTS DE DIEU

1 Serments en vue de la bénédiction

1.1 Promesses inconditionnelles

Dieu scella du plus solennel serment la promesse qu’il fit à Abraham et à sa semence issue d’Isaac. Ce fut après que le patriarche eut accepté de sacrifier cette semence elle-même (Genèse 22:2). Il n’avait pas refusé ce fils unique d’où devait naître cette semence et sur qui reposaient les promesses (Héb. 11:12, 13). L’Éternel dit alors : «J’ai juré par moi-même» (Gén. 22:16). Il n’avait évidemment personne de plus grand par qui jurer. Il donne par là à la foi d’Abraham une plénitude absolue d’assurance, pour qu’il persévère jusqu’à la fin. Abraham pourra dire : «Tu m’as juré», lorsque le moment sera venu de donner une épouse à Isaac (Gén. 24:7). Moïse rappelle cette promesse avec son serment en Exode 32:13, et il en étend la portée à Isaac et Jacob qui sont les cohéritiers de l’alliance unilatérale, sans condition, promise en Genèse 17, alliance établie de la façon la plus ferme, sur la base de la résurrection du Fils unique dont Isaac est la figure.

1.2 Promesses conditionnelles

Les promesses faites à David et à sa semence, tant au Psaume 89 (v. 35) qu’au Psaume 132 (v. 11), sont, certes, du Dieu qui ne peut mentir, mais elles n’ont pas cette majesté souveraine ; l’alliance n’est pas unilatérale, elle vient après la loi, et son accomplissement comporte une part de responsabilité chez les descendants de David, jusqu’à ce que se lève le vrai David, Christ.

1.3 Accomplissement des promesses en Christ et par Christ qui seul a assumé sa responsabilité

«J’ai juré par moi-même». Il y a là comme une suprême garantie mise sur les promesses faites antérieurement au patriarche et encore élargies. Un tel serment est irrévocable. Il est significatif que cette garantie n’accompagne pas les serments concernant les promesses conditionnelles, essentiellement celles faites à David au Ps. 89. Christ est la semence d’Abraham, le père des croyants, il est le possesseur des promesses sans condition ; David est son descendant royal, mais lui et sa postérité sont soumis aux promesses conditionnelles. Matthieu 1:1 met en relief cette appartenance à la même lignée, mais quelle histoire affligeante est évoquée par la plupart des «générations» qu’elle dénombre ! Romains 1:1 met en relief Jésus comme le «Fils de Dieu», «né de la semence de David» ; il a tous les droits que cette paternité lui donne, mais seul de tous les hommes il a assumé victorieusement les responsabilités que ces droits entraînaient, et c’est selon l’Esprit de sainteté qu’il a été «déterminé Fils de Dieu en puissance» (Cf. 1 Timothée 3:16).

Tout ceci est d’autant plus remarquable que ce sceau souverain «par moi-même» est apposé seulement après la mort et la résurrection, en figure, d’Isaac, le fils unique duquel dépendait l’accomplissement des promesses (Héb. 11:17-19). Tout le merveilleux conseil de la rédemption repose sur l’œuvre accomplie une fois pour toutes à la croix de Golgotha par notre Sauveur, à la gloire de Dieu. Il a été déterminé Fils de Dieu en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, lui-même subissant la mort pour en triompher. Dieu avait dit, quand ce Fils a pris place comme homme ici-bas : «Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré» et, l’œuvre de grâce faite, il l’accueille, quand il prend place glorifié dans le ciel après avoir souffert (Actes 1:3, 9) en lui disant : «Assieds-toi à ma droite... Tu es sacrificateur pour l’éternité».

2 Serments en vue du jugement

2.1 La menace

En contrepartie effrayante pour qui n’a que la vie d’Adam, l’Écriture mentionne à bien des reprises les serments proférés par Dieu en vue de jugements. La plupart prennent à témoin tel ou tel titre, appellation ou attribut de Dieu, que des pécheurs ont offensé. Ainsi jure-t-il «par» son nom, son grand nom, sa sainteté, sa gloire, la gloire de Jacob, ou encore par sa colère, par sa droite, etc. Notre propos n’est pas d’en dresser la liste, mais le lecteur attentif aura profit à chercher et à comparer les passages s’y rapportant.

Les prophètes, les Psaumes, sont remplis d’invectives et de menaces contre les ennemis de l’Éternel et de son peuple Israël : Amalek, l’Assyrie, Babylone, Édom, les nations en général. Mais Israël lui-même en est l’objet ; et, soit en Israël, soit parmi les nations, des hommes particuliers comme Éli, et jusqu’à Moïse (Deut. 4:21). Et dans des cas particulièrement solennels c’est le «par moi-même» souverain qui se fait entendre. Ainsi en Ésaïe 45:23, Jérémie 49:13 ; 51:14.

Mais toutes les menaces jurées n’ont pas eu leur exécution. Beaucoup d’entre elles ne l’auront qu’au grand jour de la colère, au jour que Dieu «a établi auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’Homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts» (Actes 17:31 ; Romains 2:16). D’autres ont été révoquées, ou suspendues plus ou moins longtemps. Tout genou se ploiera devant Dieu jugeant les hommes par Christ ; pour les uns, la bénédiction éternelle qui était déjà leur part assurée, pour les autres la condamnation sans rémission. Mais jusque-là Dieu a des «repentirs», il revient sur ce dont il a menacé.

2.2 Le repentir suspend l’exécution du jugement

Quand le fait-il ? Quand l’homme, individu, famille ou peuple, s’est lui-même repenti, confesse son péché, écoute la parole divine. Ninive a été épargnée, alors que Sodome avait refusé d’écouter. La prière de Salomon évoque devant Celui qui «écoute et pardonne» à peu près tous les cas possibles pour Israël. Sous la loi comme sans loi (ce fut le cas pour toute l’humanité d’Adam à Moïse) (Rom. 5:12-14 ; 2:12-16) — dans tous les temps et en tout lieu la bonté de Dieu pousse à la repentance, et Dieu sait qui écoute lorsqu’il parle (Cf. Job 33:14-17). La repentance peut être simulée (Ps. 18:44), extérieure, superficielle, éphémère, et ses effets passagers, mais elle a pu être le fait d’une action de l’Esprit de Dieu, auquel on a, ou cédé pour la vie, ou résisté pour la mort. Un Achab, un Manassé, d’autres encore, ont eu une repentance ; Dieu est le seul juge de sa valeur. Et que de fois, chers enfants de Dieu qui sommes sauvés avec certitude par la foi, avons-nous à courber le front dans la repentance «dont on n’a pas de regrets», pour que nos manquements, pardonnés en vertu de l’œuvre de Christ, la propitiation pour tous, ne rompent pas définitivement notre communion avec le Père et le Fils !

Du commencement à la fin deux grands principes s’affirment, de ce que Dieu nous révèle de ses voies impénétrables :

1° Dieu ne veut pas la mort du coupable, mais sa conversion et sa vie, et il a pourvu à notre salut.

2° la CRAINTE DE DIEU, commencement de la connaissance et de la sagesse, est «le tout de l’homme» (Eccl. 12:13, 14).

La bonté de Dieu pousse à la repentance. Il veut que tous soient sauvés (1 Tim. 2:3, 4). Qu’est-ce qui s’oppose à cette volonté divine ? La propre volonté de l’homme, encore et toujours inimitié contre Lui. Il peut la briser, mais sur la base du sacrifice de Christ. Un seul homme a répondu à la volonté éternelle du Dieu de sainteté et d’amour : son Fils bien-aimé, l’homme parfait, et Celui-ci, parce qu’il était parfait, a pris sur Lui tout ce que nous aurions mérité.

Que le chant de louange à la gloire du Père

S’élève de nos cœurs, par son amour ravis,

Et que l’hymne éternel, commencé sur la terre,

Exalte, glorifie et le Père et le Fils.

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